Et la lumière (re)vint : retour sur la remontada Verte de 1974

Anciens Verts | Publié le par Jacky | 8 commentaires

Si les Verts ont remonté deux buts ce dimanche après-midi face à Clermont pour finalement s'imposer, ce n'est pas la première fois que ça leur arrive. En 1974, les Verts reçoivent Bastia dans le Chaudron, avec Herbin sur le banc. 

Avant dernière journée du championnat de la saison 1974-1975. Elle se déroule un mercredi, à Geoffroy-Guichard, devant une petite chambrée. Moins de 15 000 personnes sont présentes, le Peuple Vert fait une pause après les émotions européennes. Un déluge s’abat sur Saint-Étienne à l’heure du coup d’envoi. Peu importe il faut jouer décide le fantasque arbitre Robert Wurtz

Pour les Stéphanois, il faut surtout ne pas perdre, car une victoire ou au pire une nul, assurerait l’ASSE d’un 8ème titre de Champion de France. Les Bastiais quatrième ne l’entendent pas de cette oreille. Ils attaquent le match tambour battant, et ils ouvrent le score dès la 10ème minute par Jacky Vergnes qui reprend un centre de l’ex stéphanois José Broissart (0-1, 10e).  

Dans un véritable marécage les Verts dominent mais pataugent. Ils produisent un jeu indigne de leur rang. Le public, trop bien habitué, siffle copieusement son équipe à chaque action ratée. Le gardien Weller lui, est dans un grand soir et se montre intraitable. Coup de théâtre à la 70ème minute ! Sur un corner, le défenseur bastiais Neumann place une tête pleine lucarne 2-0 pour les Corses (0-2, 70e). Bastia aura encore une grosse occasion de tuer le match quand soudain un éclair illumine le ciel et le stade est plongé instantanément dans le noir. Il reste 10 minutes à jouer.

La pluie va-t-elle sauver les stéphanois ? Pas du tout. Après 25 minutes d’interruption le speaker annonce la reprise du match. Les gradins se sont dégarnis. Certains spectateurs déjà mécontents par la tournure du match et sans illusion sur la suite ont préféré aller se coucher ! Ils ont eu tort ! Les hostilités n’ont repris que depuis deux minutes quand Synaeghel profite d’un cafouillage pour réduire le score (1-2, 80e). Changement radical dans l’attitude du public. Encore un but et on est champion de France ! Quelques instants plus tard, sur un coup-franc de Larqué, Piazza, saute plus haut que tout le monde, ficelle ! Folie dans les gradins (2-2, 83e). 86ème minute corner de Sarramagna repoussé par la défense corse, Repellini récupère le cuir et expédie un missile qui laisse Weller pantois (3-2, 86e). Nous venons encore de vivre un des grands moments de l’histoire Verte !

Lors de la réception d’après match, les Corses pesteront contre M. Wurtz coupable à leurs yeux de ne pas avoir sifflé une faute de Piazza sur le second but stéphanois. Robert Herbin lui, admettra sportivement que sans cet orage providentiel, et la panne de courant, il n’aurait pas pu remobiliser ses troupes et que le match aurait été perdu.

Deux semaines plus tard, les deux équipes se retrouvèrent dans un Parc des Princes comble. C’était en demi-finale de la Coupe de France. Les Bastiais ne pourront pas prendre la revanche espérée. L’ASSE l’emportera, sans l’aide du ciel cette fois (2-0), avant de battre Lens en finale et de réaliser un nouveau doublé.

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