Edito: Une reprise à l'argus

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
Le championnat a repris, après une trêve internationale (Euro 2012). Pas facile de dire ce soir si cet intermède a été défavorable ou pas à Saint-Étienne. En revanche, la chance s’est évaporée, car les Verts n’ont pas été vernis en fin d’après-midi (Nice-ASSE 2-1, 9e journée de L1). Or, d’où vient l’expression « être vernis » ? C’est une expression dont l'origine n'est pas connue. Ce qui est sûr, c'est que « vernis » en argot veut dire « chanceux ». Le verni signifie chance ou bonheur dans la langue française, dès 1901. Mais pourquoi ? Une explication communément avancée dit que les ennuis glissent sur une surface vernie. Les ennuis ne s'attardent donc pas, seule la chance reste.Une autre explication proposée dit qu’au cours d'une exposition, les tableaux vernis avaient plus de chance d'être vendus que les autres. Par extension, verni serait devenu un synonyme de chance. L’ASSE n’a donc pas été aidée hier soir. Aucun concours de circonstance ne lui a permis de sortir la tête haute du stade du Ray.Si les Foréziens ont fait dans le « pas de chance », en revanche, l’arbitre M. Thual, a fait dans l’Argus. Je ne parle pas du journal spécialisé, donnant des informations précises et chiffrées sur la cotation des véhicules (marché de l’automobile, argus des prix). Non, il vaut mieux parler du géant mythologique aux cent yeux, Argus (dans la mythologie grecque, Argus était un berger qui possédait 100 yeux), et le comparer à M. Thual. Aussi, avoir des yeux d’Argus, c’est être vigilant et très difficile à tromper. Tout le contraire de M. Thual qui a exclu Gonzalo Bergessio de manière scandaleuse (22e minute) ! De nouveau, Saint-Étienne s’est trouvée devant un arbitrage décisif, mais en sa défaveur. En sport, un combat faussé par l’arbitre se termine toujours mal, surtout pour celui qui est blousé.Ce fut le cas pour les Verts. Néanmoins, à la mi-temps, l’ASSE était de nouveau leader. En effet, Saint-Étienne menait à Nice, alors que Rennes était tenu en échec à Lens.D’emblée, en début de seconde période, les Verts eurent trop de mal à récupérer le ballon. On sentait la sentence arriver et la sanction du résultat proche. Or, le culot du coaching de Galtier n’a pas payé : alors que son équipe est à 1-1, à dix contre onze, le coach forézien sort un milieu (Batlles) pour un attaquant (Saadi) ! Une minute après l’entrée du jeune Saadi, c’est Ben Saada qui crucifie les Verts. Les (presque) homonymes Saada et Saadi firent donc basculer le match définitivement dans la 67e minute. Une série de biscottes jaunes s’ensuivit (Matuidi, Landrin et Payet) en trois minutes. Ces trois avertissements s’ajoutent aux deux jaunes de la première période (Ebondo et Bayal), outre le rouge de Bergessio, soit 6 joueurs sur 11 sanctionnés !Or, n’est-ce pas finalement le penalty transformé à la 11e minute qui nous a encore plus desservi ? D’aucuns disent ce soir que c’est l’expulsion de Bergessio qui a conduit à notre perte ? Les deux arguments se discutent.Ce que l’on sait ce matin, c’est qu’on ne peut pas trop juger cette prestation stéphanoise, à cause de la sortie prématurée de l’Argentin (injuste expulsion). Les Verts n’ont pas du tout été ridicules dans le jeu, ni à onze, ni à dix. Ils n’ont jamais cédé à la panique, mais sur deux frappes cadrées lointaines, ils ont plié et finalement rompu.Ils ont joué de malchance avec une réduction numérique pénalisante, sanctionnant tout le travail de préparation de l’entraîneur en amont. L’OGC Nice a pris sa revanche de la coupe de la Ligue. Or, un match faussé par des décisions arbitrales scandaleuses est toujours frustrant. Aussi, les Verts doivent-ils apprendre à gérer ces situations d’injustice, s’ils veulent un jour jouer le haut du panier.L’ASSE a joué en dauphin de Rennes, en espérant faire un truc, mais c’est perdu.M. Thual était l’Argus aux 100 yeux. Il n’a rien vu de juste en dehors de la faute sur Payet (penalty). Il a actionné la poche aux cartons jaune sans réfléchir.C’était donc une reprise à l’argus pour Saint-Étienne. LES GROS DANS L’RETRO Le Stade Rennais conserve (et conforte même d’un point) sa place de leader de Ligue 1 grâce à son match nul à Lens. Saint-Étienne, bien que menant rapidement à Nice (penalty transformé par Payet), a fini par craquer et perdre (première défaite depuis celle survenue au Parc des Princes en août lors de la première journée !). Les deux premiers de la Ligue 1 jouaient donc avec l’assurance mathématique de conserver au pire leur place. Cela a réussi à Rennes, qui possède désormais deux points d’avance sur l’AS Saint-Étienne. « La formation stéphanoise peut se mordre les doigts après sa défaite à Nice alors qu’elle avait fait le plus difficile en ouvrant le score par Dimitri Payet. Mais dans la foulée, l’expulsion sévère de Bergessio pour un tacle glissé a fait basculer la rencontre dans le sens des Aiglons. Nice a profité en effet de ses 70 minutes en supériorité numérique pour faire la différence devant des Stéphanois que j’ai trouvés impuissants et nerveux. » (Courbis) L’entraîneur stéphanois a reconnu qu’«…avec la domination niçoise qui a suivi l’expulsion de Bergessio, l’OGC Nice a fini par logiquement l’emporter. » Mais Christophe Galtier n’a pas pu s’empêcher de « regretter la décision de l’homme en noir, d’autant plus que mon équipe maîtrisait totalement la rencontre avant l’expulsion de son attaquant argentin. J’espère désormais que mon équipe saura rebondir rapidement pour relever la tête après ce premier revers depuis la première journée de championnat. Il y a eu deux ou trois matches dans le match. Durant nos vingt premières minutes l'équipe était bien en place, une envie de bien défendre et bien attaquer. On s'est alors créé quelques situations, et on ouvre le score fort logiquement. L'expulsion à la 23e a changé la face du match, même si sur la fin de première période nous étions encore bien. Nous avions des jambes, on a encore posé des problèmes à Nice et nous aurions pu aggraver le score avec une tête de Payet (en référence au poteau trouvé par l’international stéphanois) » (Christophe Galtier) Galtier a ainsi du mal à digérer. Pourtant, selon lui, c'est le corps arbitral qui a dû être victime d'une intoxication alimentaire pour s'être montré si loin du compte : « Je n'ai pas revu les images mais je ne pense pas avoir besoin de les revoir. Ne m'amenez pas sur un terrain sur lequel... J'ai cru qu'ils avaient mangé des coquillages hier soir et qu'ils avaient été intoxiqués. Ils n'étaient pas en forme, cela arrive. Parfois ce sont des joueurs, parfois des entraîneurs, cette fois c'est le corps arbitral qui ne l'était pas. En dehors de l'expulsion, qui était un fait important, il y a aussi eu des cartons jaunes qui vont nous pénaliser puisque cela engendre des suspensions sur le match de Caen samedi ou en Coupe de la Ligue face à Bordeaux. La deuxième mi-temps commence mal pour nous avec un magnifique but de Nice. Ensuite, c'est dur pour nous. En infériorité numérique nous souffrons. Ben Saada nous a posé des problèmes entre les deux lignes. Nous avons manqué de maîtrise, on s'est énervés. Ca peut se comprendre mais il faudra se canaliser à l'avenir. On repart avec une défaite, un rouge, 5 jaunes, ça fait beaucoup. L'arbitrage ? Je pense que le corps arbitral n'était pas en forme, ce sont malheureusement des choses qui arrivent. C'est dommage pour nous car nous étions sur une bonne série. Il faudra avoir plus de maîtrise par rapport aux événements défavorables. Je n'ai pas grand chose à reprocher au niveau de la combativité mais on a montré trop de nervosité. Sur la deuxième période. Nice mérite sa victoire. » (Galtier) L’entraîneur stéphanois a désormais une semaine pour remobiliser son groupe. Cela ne sera pas difficile, car malgré un seul petit point glané en deux matches, l’ASSE reste à deux longueurs du leader rennais. En outre, le souffle chaud se fait sentir derrière la nuque des Stéphanois qui voient revenir tous les favoris du championnat : Bordeaux, PSG, Marseille et Lille Bientôt la fin du rêve ?On risque en effet de se réveiller bien vite à la 7 ou 8e place en ayant alors cette impression d’avoir goûté quelques instants au nirvana sans avoir pu y rester bien longtemps.Cela étant, avec Caen, Brest, Lorient et Valenciennes au programme, on peut encore rêver du fauteuil de leader.Eloigner de nouveau les gros qui reviennent à fond derrière, c’est d’abord une affaire de confiance et de motivation, avant d’être une affaire de purs talents. A moins que les Verts n’aient déjà craqué.
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