Edito: Un bilan solide

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
Depuis la leçon de football orchestrée par Lorient à Geoffroy-Guichard (défaite 1-2 sans avoir touché terre), l’AS Saint-Étienne est invaincue en championnat. Les 7 dernières rencontres de L1 de l’année 2010 sont ainsi restées sans défaite. Ce qui constitue un gage de promesses pour la deuxième partie de saison.Les Verts finissent ainsi l’année par deux victoires probantes et un nul chez le leader hier soir (Lille-ASSE 1-1, pour la 19e journée de la saison 2010/2011). Coach Galtier avait demandé à ses joueurs 28 points avant la trêve. Les Verts les avaient déjà obtenus avant d'aller à Lille hier ! Pour autant, il était hors de question de parler de « match bonus ». Au contraire, il s’agissait d’un vrai test : se mesurer à armes égales à un prétendant au titre. « Notre adversaire Lille n'a pas joué ce week-end à cause des intempéries. C’est un avantage. Mais je ne veux pas dire que ce n'est pas normal, j'ai vu les images et c'était injouable. Et puis on ne peut pas dire que Lille n'enchaîne pas les matches. Sur un plan purement égoïste, j'aurais préféré qu'ils jouent, ça aurait engendré de la fatigue (sourire). Ce sera leur dernier match de 2010 et ils auront besoin d'une victoire pour rester en tête. Nous avons atteint l'objectif des 28 points. On partira sans pression, mais on ira à Lille pour gagner. Dans mon approche, et je l'avais dit après le match contre Bordeaux, je voulais que l'on joue les trois matches avant la trêve pour gagner. Qu'on les joue sans calculer. De toute façon si vous allez à Lille en disant que vous voulez faire match nul, vous repartez avec une valise. Ça ne veut pas dire que si vous partez à Lille avec l'idée de gagner, vous ne repartez pas avec une valise aussi. Lille, c'est offensivement ce qui se fait de mieux en France, depuis 18 mois maintenant, Ils ont un potentiel offensif impressionnant, avec un taux de réussite et d'adresse exceptionnels. C'est bien huilé. Ceux qui démarrent les matches ou ceux qui rentrent ont le même profil, et la même qualité. C'est un bel effectif. C'est un candidat au titre.» (Galtier) Côté effectif, Albin Ebondo (qui venaient de manquer les deux derniers matches des Verts gagnés chaque fois 2-0 à Monaco et contre Arles-Avignon), était de nouveau forfait pour le déplacement dans le Nord. Le latéral droit stéphanois (douleurs au genou droit) et ne reprendra qu'en 2011. L’effectif forézien est encore souffrant, notamment avec les deux absents de longue date que sont Yohan Andreu et Boubacar Sanogo (deux blessés de longue durée). On aura compris que les dirigeants stéphanois cherchent à se séparer de Guirane N’Daw, ce dernier n’ayant pas été retenu pour ce dernier match de la phase aller. Presque tout les billets du match LOSC-ASSE avaient trouvé preneurs, et le Stadium Lille Métropole de Villeneuve-d'Ascq affichait complet. Depuis le début de la saison, c'est la cinquième fois que les Lillois évoluaient à guichets fermés. Il faut dire que Lille est leader, joue le titre (même si, face aux médias, Rudi Garcia tempère souvent cette envie de monter sur la plus haute marche du podium), et que l’ASSE a toujours de très nombreux supporters en région parisienne (géographiquement plus proches de la métropole lilloise).Or, ce n’était pas vraiment un cadeau qui s’offrait à l’ASSE pour le dernier match de l’année. D’autant que Saint-Étienne remontera dans le Nord - Pas-de-Calais (Lens) dès la reprise du championnat en janvier prochain ! Depuis quelques semaines, les Verts ont retrouvé l’ambition de jouer les trouble-fêtes. Les résultats ont suivi une courbe ascendante avec deux succès consécutifs (Monaco et Arles). Ces deux victoires ont permis de bonifier la série de 4 nuls consécutifs en championnat. Sans réaliser des matches parfaits et pleins depuis un mois, les Verts ont d’abord fait preuve de solidité derrière, ce qui a permis de concrétiser ce bon travail par deux victoires. La partie allait être toutefois plus difficile face aux coéquipiers de Moussa Sow. Christophe Galtier ne s’en était d’ailleurs pas caché avant la rencontre. Il considère que Rudi Garcia dispose du meilleur potentiel offensif de la L1 : « C’est ce qui se fait de mieux et ils ont un taux de réussite incroyable avec des attaques bien huilées, que ce soit avec les joueurs de départ ou ceux qui entrent en cours de match. Même si dans les confrontations directes avec les autres gros, il n’a pas gagné au cours des matches aller, j’en fait mon favori. » (Galtier) L’AS Saint-Étienne n’est pas considérée comme faisant partie de ces « gros » du championnat. Cela étant, la 6e place actuelle des Verts (à égalité avec l’OM), à seulement deux points du wagon « Ligue des champions », fait rêver un peuple vert qui n’a pas fini de couper la dinde de Noël en évoquant (sous le sapin) un éventuel retour en coupe d’Europe pour 2011. Or, de là à rêver de la musique de la champion’s league et du drapeau étoilé au centre de la pelouse du Chaudron en septembre 2011… Au moins, Saint-Étienne n’a pas évolué à Lille hier avec une pression insoutenable. « On ne se prend pas la tête. Avec vingt-huit points, on peut jouer le plus libéré possible et c’est là qu’on est meilleurs. Même si c’est toujours compliqué de ramener des points de Lille. On va tout donner en espérant que ça paie.» (Loïc Perrin) « Quand on va à Lille, on ne peut pas se permettre de faire tourner. Ce que ne veut pas dire que l’équipe sera la même que devant Arles-Avignon… » (Galtier) En tout cas ce matin, le bilan de fin d’année 2010 est solide. COMME DE BEAUX DIABLES ! Les Verts ont tenu la dragée haute au leader. Ils se sont battus, ils se sont démenés, comme de beaux diables. Mais d’où vient une telle expression, que Diable !?Déjà, demandons-nous pourquoi le diable serait beau.La beauté du diable est la beauté que confère le jeunesse, la fraîcheur. L’expression, qui ne semble pas très ancienne (18e siècle a priori), évoque plus le charme irrésistible conféré par le démon pour susciter la tentation, que la beauté du diable quand il était jeune (c’est-à-dire quand il était un ange non encore déchu). Le Diable était tout de même considéré beau quand il était jeune, car on part du postulat suivant : une personne laide mais jeune reste somme toute attrayante. Ainsi, l’expression « comme un beau diable » signifie « avec une énergie extrême, en s’agitant, avec fougue ». Cette expression s’emploie avec des verbes désignant des actions susceptibles de forte intensité (courir, sauter, se démener, etc.). Comme nos Verts hier soir qui ont tenu la baraque face à un LOSC sérieusement parti pour retrouver la Ligue des champions l’an prochain. Le spectacle ne fut pas toujours au rendez-vous hier soir, la faute à un terrain gras et difficile (un terrain extrêmement enneigé le week-end dernier, la fonte rapide en début de semaine l’ayant rendu gras et humide). Lille n’a pas joué le week-end dernier (intempéries), ce qui favorisait l’état physique des hommes de Rudi Garcia par rapport aux Verts dès le coup d’envoi. Cette donnée avait une portée certaine et incontestable sur l’événement, et son dénouement.Or, les Stéphanois furent solidaires pendant 90 minutes, aires, bien concentrés sur leur sujet et volontaires. Ils ont défendu leur cage et en retirent un point glorieux in fine.Certes, les Lillois furent bien plus entreprenants et dominateurs que leurs hôtes (surtout en seconde mi-temps). En première période, on sentit en effet deux équipes paralysées par le froid, bien que la domination lilloise fut d’emblée logique, attendue par tous.Le LOSC domina largement dans le jeu mais les Verts ont bien résisté (ce fut surtout flagrant en première période). En début de seconde période, les Foréziens étaient toujours attentifs et toujours décidés à tenir la dragée haute au leader. Lille fut en revanche plus entreprenant et plus précis en deuxième mi-temps, au point d’ouvrir logiquement le score par Sow.Les Verts ont un peu trop reculé en deuxième période, et parce que Lille fut de plus en plus pressant, le score ne resta pas vierge plus longtemps. La grosse domination nordiste (avec une ASSE qui ne touchait plus le ballon) fut ainsi récompensée.Emmanuel Rivière fit son apparition (de plus en plus) en défense, il intervînt anormalement dans son camp côté droit, trop souvent pour ne pas se rendre compte que nous reculions jusqu’à la rupture.Le jeu défensif et très compact des Stéphanois fut néanmoins récompensé par un (généreux) penalty accordé trois minutes après l’ouverture du score lilloise. L’AS Saint-Étienne a tout de même été frileux, trop facilement bousculés par un leader toujours aussi séduisant. Pour arracher ce point, nous avons su profiter d’une équipe lilloise fatiguée au terme des matches aller. « On le sentait venir ce but. », m’a dit simplement un ami supporter. C’est vrai. En effet, les Verts finirent par céder (et pas s’aider), en encaissant un but du meilleur buteur actuel, Moussa Sow. A force de subir et de ne jouer que le point du nul, on prend un risque évident. Mais savons-nous faire mieux cette saison face aux grosses cylindrées ?A Lyon, nous avons disputé un match quasiment identique : défensif. Sauf qu’avec l’état de grâce (la fin d’ailleurs) dans lequel nous étions alors, nous avions réussi le casse du siècle (100e derby). Sur le but nordiste, on aura noté la grosse erreur de Nery qui perd bêtement le ballon au milieu du terrain. On n’a pas eu le temps de pleurer sur notre sort bien longtemps, puisqu’un accrochage léger d’Adil Rami sur Matuidi, conduisit à un penalty transformé par Sako On égalise 3 minutes après le but nordiste : tout pour éviter de s’apitoyer sur notre sort. A 1-1 (qui fut le score final), les Verts resserrèrent encore plus leur défense. Certes, le LOSC poussa très fort en fin de match. Mais le point du nul fut sauvegardé, un point très intéressant pour le moral des troupes.Le classement de l’ASSE est très intéressant : 6e avec 4 points d’avance sur le 11e (Sochaux), 29 points en poche (à maximum 5 victoires du maintien assuré), juste calé derrière les cadors (Lille, Lyon, Marseille, PSG). Les Verts finissent bien l’année 2010. Ils sont ce matin invaincus depuis 7 matches en championnat. On a redressé la barre après le creux d’octobre et novembre. « Les deux dernières fois qu’on est venu ici à Lille, on en a pris 4 et 3. Ce qui est clair, c’est que nous avons joué contre la meilleure équipe de la première partie du championnat, face à la meilleure attaque et que nous sommes parvenus à ramener un point. C’est donc une grosse satisfaction. Ce point a un goût particulier, car il reflète l’adhésion à un plan de jeu assez particulier. Quand vous arrivez à convaincre les joueurs de laisser le ballon à l’adversaire, de ne pas faire le jeu, mais aussi de savoir qu’on peut marquer à tout moment, c’est satisfaisant. On compte 29 points à la trêve, c’est très bien. On se trouve à hauteur des équipes qui font la C1 et on a accroché un bon wagon. Si on fait une bonne entame d’année 2011, on peut espérer beaucoup de choses pour la saison. Je suis content pour le LOSC qu’il soit en tête. C’est d’abord un club qui me laisse beaucoup de souvenirs, mon fils étant né ici. Leur titre de champion d’automne est mérité car cette équipe donne du plaisir, avec un effectif très équilibré. Ce titre honorifique n’est pas dû au hasard. Maintenant, il faudra qu’elle gagne les confrontations directes pour remporter le titre. » (Christophe Galtier) « C’est un bon point récolté chez le leader. On savait que Lille marquait beaucoup de buts, notamment à domicile. On a donc tout fait pour ne pas en encaisser. Quand on a été menés au score, on a su se donner les moyens de réagir et égaliser. Cette saison, c’est notre grande force. Nous avons réussi une bonne première moitié de saison. Nous sommes sur une bonne série de 7 matches sans défaite. Quand même ! A nous de repartir en janvier dans les mêmes dispositions. » (Blaise Matuidi) « Ce fut un match très compliqué, notamment à cause d’une équipe de Sainté qui était très bien en place et bien regroupée. On avait pourtant réussir à faire la différence. Malheureusement, ensuite, on encaisse un but trop vite. Nous n’avons pas eu la réussite en notre faveur pour aller chercher la victoire, c’est dommage. On a ressenti un peu de fatigue alors que nous pensions que le match reporté de dimanche jouerait en notre faveur. La trêve va faire du bien.» (Yohan Cabaye) « C’est un bon point qui récompense notre bon match face à la meilleure équipe du moment. C’était un match difficile à cause de l’adversité et du terrain. Lille est une équipe qui enchaîne beaucoup de mouvements. Face à une telle équipe en pleine confiance, il fallait être bien en place et bien solidaires. Nous avons su rester bien compacts pour leur laisser le moins d’espaces possibles. Globalement, on l’a bien fait. On s’est accroché. Quand on a été menés au score, on ne s’est pas découragé. On a bien réagi pour revenir au score. On a eu le mérite d’y croire jusqu’au bout. On avait préparé ce match dans de bonnes conditions mentales à cause de notre belle série actuelle.»(Sylvain Marchal) « C’est un très bon point. On s’est très bien battu. On a toujours été solidaires. Ce sont les bases de ce résultat positif. Sur le penalty, je décide de tirer en force au milieu car Mickaël Landreau est un spécialiste de cet exercice : il a anticipé. Désormais, on comptabilise 29 points. L’objectif reste le même : obtenir le maintien le plus rapidement possible.» (Bakary Sako) On s’en rapproche outrageusement.
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