Edito: sans bomber le torse

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
Saint-Étienne ne perd plus (trois nuls de suite, après trois défaites de suite) et Manu Rivière a retrouvé le chemin des filets ! Alors tout va bien ?Ça dépend comment on envisage les choses.En vue de s’inscrire entre la 10e et la 17e place, on pourrait parler d’une bonne série.Mais dans l’optique de viser plus haut et de profiter de l’hyper resserrement du classement, les Verts sont encore à la recherche d’un second souffle, qu’ils peinent d’ailleurs à trouver depuis deux mois. En effet, l’ASSE cherche toujours des explications à cette baisse de régime qui ne veut plus s’arrêter. L'inefficacité des attaquants stéphanois (nous l’avons pointé avec insistance) y est certainement pour quelque chose (Gonzalo Bergessio n’a pas encore marqué de but en L1 cette saison…).Or, si les attaquants de pointe ne font rien et que les milieux offensifs s’usent et/ou sont rincés, alors on peut craindre que cette période de disette en victoire ne perdure encore quelques semaines.Très utilisés, Payet et Sako (les deux milieux offensifs des ailes) marquent forcément le pas : « On ne peut pas demander à Bakary Sako et à Dimitri Payet d'être sur le front pendant 90 minutes, ceci, pendant 38 matches.» (Christophe Galtier). L’AS Saint-Étienne est rapidement devenu dépendant des prestations de Payet (auteur de huit réalisations en début de saison). Ce n’est pas compliqué : s’il ne marque pas, Sainté ne gagne plus (le match à Nice perdu 2-1 est un cas isolé).Le club forézien cherche même LE joueur qui pourrait venir compléter l'effectif : « Je cherche en effet un joueur qui pourra rendre service à l'effectif actuel.» (Galtier) Avec quel budget ? That is the question.Car si les Verts n'avaient pas de fonds pour recruter durant l'été dernier, les quatre mois qui séparent le mercato estival de l'hivernal n'auront certainement pas suffi à renflouer significativement les caisses du club. Cette panne offensive est tout sauf une surprise (malgré le très bon début de saison) : en effet, la pire attaque de Ligue 1 la saison dernière n'a pas changé le moindre de ses éléments à l'intersaison !Rivière, Sanogo et Bergessio étaient sur la ligne de départ la saison dernière. Ils ont repris leurs places comme si de rien était en juillet dernier.« J'aimerais pouvoir changer de système, passer peut-être dans un 4-4-2 comme je l'avais fait après la trêve hivernale la saison dernière mais aujourd'hui, je n'ai pas les joueurs pour le faire.» (Galtier)Pour mettre un tel dispositif en place, les Verts ont besoin d'un pivot, d'un point de fixation qui relie le milieu à la phase de finition. Un profil qui (certes) existe au club, mais qui est blessé depuis fin août en la personne de Boubacar Sanogo (on a Guillaume Hoarau au PSG dans ce registre, pour comprendre le style de joueur qui manque à l’ASSE). « Il faudra voir comment Boubacar revient, il devrait être disponible dès le tout premier match de l'année 2011…» (Galtier). Sanogo connaît certainement mieux l’infirmerie de Saint-Étienne que la pelouse du Chaudron.Un sacré problème.L'autre solution passe par le recrutement d'un joueur à ce poste : le nom de Frau (LOSC) a été évoqué, mais la piste semble s'être éventée, d’après les dires du président Romeyer.« Il manque un attaquant même si Saadi est là. Il faut aussi faire souffler ceux qui jouent sur les côtés car ils sont très exposés sur le plan athlétique. Nous n'avons pas beaucoup de choix dans ce secteur. Je mène une réflexion depuis quelque temps, nous allons trouver une solution. Je cherche aussi, dans notre effectif, un joueur capable de nous rendre service sur les côtés. Landrin peut jouer à droite. Les jeunes doivent frapper à la porte. Rivière est moins à l'aise dans ce rôle de faux ailier, même si nous l'avons déjà utilisé avec Alain Perrin la saison dernière.» (Galtier) L'entraîneur stéphanois sait que les finances des Verts ne sont pas vraiment au beau fixe et qu'il aura une marge de manœuvre limitée cet hiver.Pierre-Alain Frau n’est certainement pas la bonne piste.D’autant qu’il peut jouer le titre avec le LOSC cette saison.Étincelant en début de saison, Dimitri Payet semble marquer le pas. Or, malgré cette baisse de régime, l'international français conserve toute la confiance de son entraîneur : « Face à Nancy, Dimitri a délivré quasiment quatre passes décisives. Il n’est donc pas en manque de confiance. Il est dans son registre de passeur. Ses dernières statistiques montrent également qu’il est mieux physiquement. Dimitri a aujourd’hui un peu moins de réussite. » (Christophe Galtier) Le coach stéphanois sait que son joueur marchait sur l'eau en début de saison et qu'un manque de réussite devait forcément arriver pour celui qui réalise tout de même le meilleur début de saison de sa (jeune) carrière. Aussi, alors que le calme semblait revenu dans les coulisses souvent agitées de l'ASSE, le départ de Damien Comolli a tout de même surpris tout son monde. Parti à Liverpool, l'ancien directeur sportif était visiblement loin de faire l'unanimité au sein du club. Le co-président des Verts, Bernard Caiazzo est revenu sur le rôle de Comolli, dont il fait le principal responsable des problèmes financiers de Saint-Étienne : « Damien a dépensé 22 millions d'euros pour 7 joueurs, l'été dernier. Un seul fait partie de notre équipe régulière désormais ! Nous lui avions donné les clés du club et nous sommes maintenant en difficulté financière en essayant de libérer les joueurs. Vous avez besoin d'humilité dans le football et Damien était convaincu à 100% qu'il avait toujours raison. Il n'a jamais été question de dialogue. Il a eu le pouvoir total durant sa première année. Il avait le dernier mot sur tous les transferts. Alain Perrin n'a même pas vu certains des joueurs qui lui ont été donnés. Damien était son chef, celui qui imposait au staff. J'aurais aimé le virer mais le co-président Romeyer l'a défendu pendant des mois, même si les résultats étaient mauvais. Je sais qu'il a vu le départ de Damien comme une traîtrise personnelle. C'était une erreur de le ramener au club. Nous n'avons pas d'argent à jeter par les fenêtres et les joueurs que nous avons signés ont perdu 30% de leur valeur. » (Bernard Caïazzo)Hier soir en match en retard (13e journée de Ligue 1), on a retrouvé le brin de chance qui nous fuit depuis le 100e derby. En effet, depuis la victoire à Gerland, c’est la première fois (sur les 8 journées écoulées depuis) que les Verts méritaient de perdre, mais ils n’ont pas perdu. La roue est peut-être en train de tourner ? Les Nordistes sont tombés sur un Janot impérial, et ils auraient mérité mieux (Valenciennes-ASSE 1-1, 13e journée de L1). Ce genre de match aurait été perdu, mais pour une fois, le point du nul a été préservé. Au final, aucune des deux équipes n'en ressort satisfaite. Les Verts ont pourtant longtemps cru pouvoir renouer avec le succès qui les fuit depuis des plombes. Or, sur leur seule véritable occasion, les Verts ont profité d'un cafouillage dans la surface pour ouvrir la marque ! C'est Emmanuel Rivière, muet depuis plus d'un mois en Ligue 1, qui s'est chargé de catapulter le ballon dans la cage valenciennoise. Les Stéphanois ne méritaient pas grand-chose dans cette rencontre, notamment au vu de leur 2e mi-temps timide et empruntée. Bousculés, les Verts ont fait le dos rond (la seule chose qu’ils sachent bien faire depuis deux mois). Sans succès, car V.A est revenue logiquement dans la partie. A force de plier, l’ASSE finit toujours par craquer. Saint-Étienne récupère un point miraculeux. Pas d’quoi bomber le torse. ÇA PATINE TOUJOURS C’est au bout d’une belle bataille (notamment au milieu de terrain) entre deux équipes joueuses et désireuses de bien faire que les Foréziens ont (encore) récolté un point en déplacement. Avec 21 points glanés en 15 journées, on peut espérer que le maintien intervienne avant mai 2011 ?En tout cas, au vu du classement serré comme un café italien, on peut d’ores et déjà annoncer un maintien à minimum 43 points cette saison.Hier soir, on a tout de même constaté que ça patinait toujours côté stéphanois. Normal, avec une température avoisinant les -11° régnant au stade Nungesser. Cela n’a donc pas empêché Saint-Étienne d’ouvrir la marque (chose qu’elle sait parfaitement faire cette saison, puisqu’en 15 matches de championnat, les Verts ont ouvert le score 9 fois toutes pelouses confondues !).Sauf que (finalement) les Verts n’ont pas gagné. Et cela fait huit matches que ça dure.Réellement, au vu de la physionomie de la rencontre, l’AS Saint-Étienne peut estimer que ce point du nul en vaut trois.Les Foréziens ont ouvert le score contre le cours du jeu, au terme d'une action un peu heureuse. Sur l'ensemble de la rencontre, le VAFC a montré bien plus de maîtrise et d'initiative dans le jeu que ses visiteurs. La domination de Valenciennes fut quasiment sans partage : 10 occasions de but pour V.A, 22 tirs valenciennois contre 6 tirs stéphanois.Un gouffre entre les deux équipes.Cette domination nordiste ne s’est donc pas vraiment traduite au tableau d'affichage. « Sur la deuxième période, on s'en sort vraiment bien. Avec un peu de recul, je pense que la première période a été un peu plus à notre avantage. Après, on a énormément souffert. Mais quand on veut faire un résultat à l'extérieur et qu'on veut l'emporter, on se doit de jouer les deux périodes. Et là, on n'a pas joué deux périodes. On a énormément subi en seconde avec très peu de maîtrise technique. On savait qu'on allait être acculé par un pressing et une envie débordante de l'adversaire et il fallait avoir plus de maîtrise, de cran pour sortir le ballon proprement et pouvoir se créer des opportunités. Il y a peut-être une trop grosse envie de gagner qui nous fait déjouer à un certain moment. Il y a de la déception sur les deux matches que nous avons joué à l'extérieur car on a mené au score. Or, chaque fois qu'on a mené, on a déjoué. Il va falloir trouver les raisons. Il va falloir qu'on me donne les explications. Et moi, je trancherai. » (Galtier) « On n'a pas de regret. Habilement, Saint-Étienne a mis un but en contre. Mais on est resté dans le match. On a fait preuve de persévérance, d'abnégation. Et on s'est créé pas mal d'occasions. A part le score qu'on aurait voulu en notre faveur, il n'y a pas grand-chose à redire. Et vu les conditions, ce n'était pas si facile que ça. En deuxième période, les joueurs ont tout donné. Ils ont tout essayé. Il fallait être vigilant. Saint-Étienne va vite et peut profiter du moindre espace. On a poussé. Et on n'était pas loin de faire craquer Jérémie Janot, qui a peut-être été le Stéphanois du soir, c'est un signe. Je n'ai rien à reprocher à mes joueurs. Je ne les félicite pas, car on n'a pas gagné, mais je n'en suis pas loin. Chaque point est précieux. C'est un petit point et il est important. On aurait pu ne pas revenir, même si c'était mérité. Les joueurs ont mis beaucoup de détermination et d'enthousiasme. Je reste persuadé que si on reste sur cet état d'esprit, on aura plus de résultats positifs que négatifs.» (Philippe Montanier, coach de V.A) Rappelons tout de même une statistique cocasse : le dernier buteur stéphanois au stade Nungesser (il s’agissait d’un match de coupe) n’est autre que…Laurent Fournier ! Une éternité qu’un joueur forézien n’avait pas fait trembler des filets de Nungesser ! Rivière a donc répondu à Fournier, à 20 ans de distance… Et encore, cette statistique est gentille puisqu’elle part sur le chapitre plus ouvert « toutes compétitions officielles confondues » (coupes nationales, L2, L1). Mais si on se concentre exclusivement sur le championnat de Ligue 1, il faut revenir à un autre célèbre dernier buteur à Nungesser avec un maillot vert sur le dos : Michel Platini ! Il faut donc revenir au mardi 4 mai 1982, pour trouver trace d’un buteur stéphanois à Valenciennes en championnat de L1 ! Devant 12 132 spectateurs, Saint-Étienne avait réussi à ouvrir le score par Paganelli à la 85e minute de jeu, puis Platini avait doublé la mise à la 88e. Score final 0-2. Pour donner du relief au but de Rivière hier soir, je vous propose un retour en arrière sur tous les V.A-ASSE en matches officiels, entre 1982 et hier soir : => 01 décembre 2010 : V.A-ASSE 1-1 (Emmanuel Rivière) => 27 février 2010 : V.A-ASSE 1-0 => 9 aôut 2008 : V.A-ASSE 1-0 => 12 janvier 2008 : V.A-ASSE 2-0 => 9 mai 2007 : V.A-ASSE 1-0 => 20 décembre 1992 : V.A-ASSE 0-0 => 4 avril 1990 : V.A-ASSE 3-4 (dernier but signé Laurent Fournier) en 1/8e de finale de la Coupe de France => 4 mai 1982 : V.A-ASSE 0-2 (Paganelli, Platini) Valenciennes en était donc à 5 matches de suite à domicile sans encaisser de but stéphanois !Rivière a au moins stoppé la série.Alors que de fortes chutes de neige ont frappé la région de Saint-Étienne en début de semaine, les Verts seront contraints de s'entraîner aujourd’hui jeudi sur le terrain synthétique couvert de l'Etrat. Christophe Galtier espère pouvoir organiser sa séance de demain sur une pelouse naturelle, car les chutes de neige se sont interrompues. Le personnel s'active néanmoins pour débâcher l'une des pelouses.A Geoffroy Guichard en revanche, le terrain a été bâché dès lundi et sera découvert dimanche pour la venue des Girondins de Bordeaux, alors que les prévisions météo font état d'un redoux. En attendant, les dirigeants stéphanois s'activent pour dénicher celui qui sera en charge du recrutement du club forézien prochainement. Une short-list a été dressée : elle comporterait notamment les noms de Patrick Guillou et Gérard Soler, ainsi que le tandem Yacine Kernou (agent de joueurs FIFA) - Rémy Viallon (directeur sportif de Fréjus-Saint-Raphaël, National). Une décision devrait être prise dans le courant du mois de décembre. D’ici là gageons que les joueurs foréziens en auront fini de patiner en championnat.
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