Edito: Repenti ?

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
Un repenti est une personne qui fait acte de repentance.Avec une telle définition on est bien avancé.On retrouve souvent cette notion dans un cadre religieux.La repentance désigne la manifestation publique du sentiment personnel qu'est le repentir, pour une faute que l'on affirme avoir commise et pour laquelle on demande le pardon.La repentance est parfois confondue avec une forme de masochisme, soi-disant « justifié » par des fautes passées. Sinon, la repentance est parfois vue avec une connotation négative douloureuse. Elle peut être simplement la reconnaissance d'une tristesse constructive. Début juillet dernier, Guirane N'Daw avait été exclu du stage effectué par les Verts au Chambon-sur-Lignon « pour mauvais comportement » (Romeyer) « Il faut savoir maîtriser ses émotions, moi j'ai un groupe à gérer.», avait alors lâché un Christophe Galtier excédé. Guirane N'Daw avait de son côté lancé à la presse qu’il « n'entendait pas poursuivre sa carrière sous le maillot des Verts. J’attends une offre d'un club qui a contacté mon agent… » (N’Daw)Ce stage de préparation des joueurs stéphanois au Chambon-sur-Lignon était pourtant sur le point de s'achever, mais le joueur sénégalais l’avait quitté de façon inattendue, alors même que le club n'avait pas (encore) levé l'option d'achat !Le divorce semblait consommé.L’éviction de Guirane N'Daw du stage en était le point culminant. L’ancien sochalien de 26 ans avait intégré l'équipe stéphanoise en juin 2009 (prêt du FC Nantes). Christophe Galtier a donc préféré s'en séparer en plein stage de préparation, afin « de gérer d’abord le collectif de façon sereine. » (Galtier) Jouant au poste de défenseur central ou de milieu défensif (latéral pour dépanner), Guirane N'Daw a déjà remporté la Coupe de la Ligue à deux reprises : en 2004 et en 2007 avec le FC Sochaux-Montbéliard. A la suite de son exclusion du groupe forézien (juillet 2010), N’Daw est rentré chez lui au Sénégal. Le joueur s’est ensuite entraîné seul, alors même que son prêt n'était pas arrivé à terme… Christophe Galtier a toujours dit qu’il « n’excluait pas de le rencontrer pour discuter avec lui. Mais si les ponts ne sont pas totalement coupés, la confiance est en effet bien entamée. », avait conclu Galtier. Un trimestre plus tard, Guirane N’Daw est toujours dans les rangs stéphanois (option d’achat levée de force). Il n’a pas réussi à trouver une issue favorable à ses velléités de départ. Ainsi, avec les suspensions et les blessures, il a été rappelé dans le groupe des titulaires pour une nouvelle chance sous le maillot vert.Cette (seconde) chance, N’Daw l’a saisie hier soir en coupe de la ligue (ASSE-Bordeaux 1-0, 8e de finale). Dans un match vivant et intéressant à suivre pour les 25 000 spectateurs du stade Geoffroy-Guichard, les joueurs foréziens ont tenu bon après avoir rapidement ouvert le score.Saint-Etienne s’impose donc par un petit but d’écart face à Bordeaux, et se qualifie pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue.Sans Payet (sa vedette actuelle) suspendu, l’ASSE fait preuve de repentance, après trois matches sans victoire en championnat.Cette équipe stéphanoise a donc encore du jus et du caractère. C’est ce qui lui a permis de passer l’obstacle girondin.Le scénario a été rapidement favorable, avec une rapide ouverture du score du repenti N’Daw.Il a repris instinctivement un ballon en retrait de Rivière (11e minute). La maîtrise du match fut ensuite globalement stéphanoise. Pour Bordeaux (qui ne dispute pas de coupe européenne cette saison), c’est une contre-performance qui risque de ne pas arranger l’ambiance dans le groupe.De l’autre côté, les larmes de Guirane N'Daw et le point rageur de Christophe Galtier resteront les plus beaux symboles d’une soirée d’automne.N’Daw en pleurs ? En ouvrant le score, N'Daw s'est certainement remémoré son été pourri dans le Forez. En effet, il s'est mué en libérateur des Verts, trois mois plus tard. Emmené par les deux hommes forts de la soirée (N'Daw et Janot), l’ASSE fait ainsi subir aux Girondins leur deuxième défaite en trois jours. La repentance de Guirane est accordée.Et comme on baigne dans le religieux avec ce concept de repentance, disons même que N’Daw est (peut-être) ressuscité. REPARTI ? La belle machine stéphanoise est-elle « repartie comme en 40 » ?Après trois matches mitigés (nul face à Marseille et Caen à domicile après avoir à chaque fois été mené, défaite à Nice dans des conditions de nervosité extrême), l’AS Saint-Etienne a renoué avec un succès sans équivoque : pas de but encaissé, pas de scénario contraire, que du solide et du sérieux. Les Verts recommencent (comme ils nous ont habitués depuis le début de saison) avec ardeur, à emballer leurs rencontres.« Repartir comme en 40 » est une expression déformée. Il s’agit en effet d’une déformation modernisée de l'expression (ironique) "Repartir comme en quatorze" (par allusion aux combattants enthousiastes de 1914, partis la fleur au fusil, n'imaginant pas la durée et l’intensité du carnage qui les attendaient).On utilise donc également l’expression "c'est reparti comme en quarante" pour dire tout simplement que "ça recommence" (avec ardeur, enthousiasme, entrain, et à bras-le-corps !)Aussi, après son non-match à domicile face à Brest (0-2), les Girondins de Bordeaux espéraient bien se reprendre dans le Chaudron. C'était alors sans compter sur l'envie des Stéphanois de nouveau palpable et mise en exergue hier soir. Auteurs d'une première mi-temps quelconque, les Girondins se sont bien repris après la pause, et ont tout tenté pour inscrire ce petit but si important pour conduire tout ce beau monde en prolongations. Mais la maladresse de Maazou, la mauvaise utilisation des ballons de Modeste, conjuguées avec la forme de Jérémie Janot, ont rendu la mission bordelaise impossible. « C'est un peu dommage. Nous sommes bien revenus en seconde période. Nous avons un gros défaut. Nous avons peu d'occasions et nous ne les concrétisons pas. Nous avons eu quelques opportunités intéressantes mais nous manquons de confiance devant le but. Je suis déçu de la défaite mais pas de la manière. C'était mieux que face à Brest. Nous sommes tombés sur une bonne équipe de Saint-Etienne qui nous a posé de gros problèmes d'entrée. Nous avons eu le monopole du ballon en seconde période. Nous les avons fait douter. Il faut plus de présence et d'opportunités et pour cela il faut travailler. La priorité c'est le championnat. La Coupe de France, c'est en janvier. Nous avons le temps de nous consacrer au championnat et il est maintenant indispensable d'obtenir un bon résultat à Monaco. Et bravo aux Verts. J'espère qu'ils gagneront quelque chose cette année. » (Jean Tigana) Jean Tigana a devant lui un énorme chantier concernant l'animation offensive de son équipe après les départs de Chamakh à Arsenal et Gourcuff à Lyon. Qualifiés pour les quarts de finale de cette coupe de la Ligue 2010-2011 (à deux marches du Stade de France où on ne les a jamais vus depuis qu’il est érigé, hormis un pittoresque Red Star-ASSE de Ligue 2 disputé le 10 mars 1999…), les Stéphanois ne veulent surtout pas s’enflammer, conscients que depuis de nombreuses saisons les coupes nationales ne leur ont pas réussi. Si les Verts ont déjà joué au Stade de France (lire quelques lignes plus en amont), cela n’a jamais été dans le cadre d’une finale de coupe, ce qui fait un peu faiblard dans le palmarès d’une soi-disant équipe qui est dans la légende du football français ? Or, à désormais deux victoires d’un tel événement, Laurent Batlles tient à calmer tout le monde : « On ne veut pas se projeter trop loin en avant. Tout le monde a réussi un bon match. Cela montre que nous sommes un groupe qui vit bien et qui a envie de travailler ensemble. Avec un esprit de groupe, on peut faire de grandes choses. La Coupe, c’est toujours important pour la dynamique de victoires. On a gagné devant notre public qui était encore nombreux. On ne pense pas au Stade de France, on pense plutôt au prochain déplacement à Brest en championnat. » (Batlles) Notre repenti de la soirée (Guirane N’Daw) : « Je suis content. Cela me fait plaisir de marquer pour l'équipe. Je n'avais pas foulé les terrains depuis longtemps. Je reviens de loin, je n'ai jamais lâché. J'ai toujours cru en moi. J'ai travaillé dur à l'entraînement pour revenir. C'est une récompense. J'ai eu la chance de jouer avec la sélection sénégalaise et la réserve de l'ASSE : cela m'a donné du peps pour retrouver le rythme. L'été dernier, c'est oublié. Je regarde désormais devant moi. Tout ce qu'on me donne, je le prends à fond et donne tout pour l'équipe. Si on me donne cinq minutes, je les prends... » (N’Daw) En diffusant hier soir le match entre Saint-Etienne et Bordeaux, la chaîne de télé France 4 a tiré le gros lot puisqu’elle a réuni 1,8 millions de téléspectateurs, soit 7% de parts de marché. Cela constitue le nouveau record pour une chaîne de la TNT !On est évidemment très loin des scores de TF1 avec Lyon ou Marseille en Ligue des champions, mais le service public, sponsor de la Coupe de la Ligue, peut tout de même se frotter les mains et remercier le tirage offrant un alléchant ASSE-Bordeaux dès les 1/8e. La dernière victoire des Verts dans une coupe nationale (coupe de France) date du 18 juin 1977 (ASSE-Reims 2-1, finale au Parc des Princes devant 45 454 spectateurs). C’est reparti comme en 77 alors ?
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