Edito: LE « P’TIT CON » DE LA FOURNAISE

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
L’AS Saint-Étienne a-t-elle des problèmes avec ses joueurs d’origine antillaise ou d’origine réunionnaise ?C’est à se le demander. Rien de tout cela n’était pourtant arrivé avec le martiniquais Gérard Janvion, figure antillaise emblématique de l’ASSE. L’île de la Réunion est située à 700 kilomètres à l’est de Madagascar. Elle est entièrement d’origine volcanique.Elle repose à moins 4 000 mètres sur le fond de l’océan indien et son diamètre atteint 500 kilomètres. Deux volcans la composent : - Le Piton des Neiges (3069 mètres) aujourd’hui endormi - Le Piton de la Fournaise (2632 mètres) en forte activité. Le Piton de la Fournaise est donc LE volcan actif de l’île, aussi actif que Dimitri Payet (originaire de l’île) en cette fin de mercato !Les laves du Piton de la Fournaise jaillissent de cratères et forment une véritable rivière qui coule parfois à grande vitesse (70 km/heure). Le volcan n’est pas une menace pour la population car les éruptions sont approximativement prévisibles et les risques sont avant tout matériels quand les coulées atteignent la route nationale de l’île de la Réunion.Dimitri Payet est donc né le 29 mars 1987 à Saint-Pierre, à La Réunion. L’ailier droit, désormais international, joue avec l'AS Saint-Étienne depuis la saison 2007-2008.L’intérêt du PSG pour Dimitri Payet (Leproux ayant toujours annoncé aux médias que Sességnon ne partirait pas et qu’il était hors de question de chercher à le remplacer…) va occuper les esprits des dirigeants stéphanois jusqu’au 31/01/2011 minuit. En effet, même si l’offre parisienne de 5,5 M€ (+ 0,5 M€ de bonus) a été refusée par Roland Romeyer, la situation n’est plus simple ce matin.Le Réunionnais est certes sous contrat avec l’ASSE jusqu’en juin 2013. Seulement la prolongation de contrat souhaitée par le joueur (et surtout par son agent Jacques-Olivier Auguste, certainement en manque d’euros sur son compte bancaire) n’a pas abouti cet hiver à cause d’exigences extrêmement élevées (un salaire de 200 000 € serait réclamé). Or, en cas de non renouvellement de contrat, Payet pourrait en juin 2012 faire jouer sa clause de stabilité et Saint-Étienne ne récupérerait alors qu’un petit million d’euros. Dans l’intérêt des finances du club, l’ASSE réfléchit donc sur la vente de Payet, au plus tard en juin prochain… Or, Payet est-il lui aussi « un esclave » ? Son salaire mensuel actuel correspond à 100 fois plus que le SMIC !Peut-on ainsi se permettre de perdre à ce point tout repère, toute valeur et toute forme d’éducation ?Ce qui n’est pas sans rappeler l’affaire Piquionne, un martiniquais (il joue aujourd’hui à West-Ham) qui décida (lui aussi) d’aller au clash en janvier 2007 avec le club forézien.Un copier-coller ? Au cours de la saison 2006-2007 (celle au cours de laquelle Piquionne décida de quitter le navire stéphanois au mercato hivernal), Dimitri Payet devint une pièce maîtresse au FC Nantes. Il disputa 33 rencontres et marqua 5 buts sous le maillot jaune. Il signa même son premier contrat professionnel lors de cette même saison. Aussi, en janvier 2007, Frédéric Piquionne émet violemment son envie soudaine de quitter l'AS Saint-Étienne. Courtisé par l'Olympique Lyonnais de Gérard Houllier, l'attaquant se dit rapidement prêt à se lancer dans un bras de fer avec les Verts (Dimitri Payet a vite appris ce type de chantage infâme et scandaleusement déplacé). Se sentant (ne riez pas) considéré comme un "esclave", l'ancien Rennais n’en démord plus : le 1er février 2007 il ne sera plus à l’ASSE. Dans un entretien accordé à la presse locale, Piquionne (28 ans) a étalé ses états d'âme et ses envies de voir autre chose. Il ne fut pas (logiquement) aligné face à Monaco pour une (soi-disant) tendinite qui fleurait bon la blessure diplomatique ! Ça rappelle étrangement le match d’hier soir face à Toulouse au cours duquel on ne vit pas l’ombre d’un Payet, ni sur la feuille de match, ni ailleurs. « Dimanche après le match face à Monaco, les dirigeants ont dit qu'ils étaient des hommes avec de l'honneur et de la fierté. J'ai pu le vérifier et j'ai vu qu'ils n'avaient pas de coeur. Ils m'ont pris pour un moins que rien, dit que je n'avais pas mon mot à dire, que c'était comme cela, que j'étais sous contrat. S'ils continuent à me traiter comme un esclave, je ne me laisserai pas faire. On arrêtera tout et je retournerai en Martinique. Je suis peut-être noir mais pas un esclave ! » (Frédéric Piquionne)On attend avec impatience la même déclaration de Payet ! Esclave, le mot est fort, sans doute trop lorsque l'on perçoit plus de 80 000 € mensuels. On le sait, ce type de comportement a « l’avantage » d'engager la relation entre le joueur sous contrat (mais capricieux de partir) et le club, vers une voie de non-retour. Le plus amusant dans ce genre de situation, c’est lorsque le joueur « fait le coup » de menacer d’arrêter sa carrière !Pourvu que Dimitri Payet nous refasse la même chose qu’avec Piquionne ! Lyon avait proposé 5,5 millions d'euros plus des bonus pour Piquionne (à peu près la même chose que le PSG pour Payet). Cette offre avait été repoussée d'un revers de la main par la direction de Saint-Étienne (comme pour Payet 4 ans plus tard). Par le biais d'un communiqué, les Verts avaient notamment expliqué que « La direction du club a toujours estimé qu'il n'y aurait pas d'offre sérieuse de la part de l'Olympique Lyonnais, contrairement aux annonces faites dans les médias. Les tentatives de déstabilisation du joueur et plus généralement du club doivent maintenant cesser. La direction du club a pris une décision ferme et définitive : Frédéric Piquionne reste à l'ASSE. Le club assumera toutes les conséquences de cette décision. » A peu de choses près, ce sont les mêmes déclarations du président Romeyer, il y a deux jours, pour Payet. Frédéric Piquionne ne voulait (comme Payet) plus revêtir le maillot vert (toujours manipulé, telle une marionnette, en coulisse par un agent aux ambitions financières à peine cachées). Piquionne menaça d'aller très loin : « J'ai dit à l'entraîneur de ne plus compter sur moi, parce que je pense que je mettrai un terme à ma carrière. Je n’ai pas que Lyon comme proposition sportive. L'avenir de Roland Romeyer est tout tracé. Il est milliardaire. Moi, je ne suis pas encore cela. Ce à quoi j'aspirais, c'est avoir quelque chose pour vivre après. » On frôle l’aberration ! Piquionne obtint finalement gain de cause : le 31 janvier 2007 peu avant minuit, il signe à l'AS Monaco en prêt. Le contrat prévoit une option d'achat (6 M€) automatiquement levée en cas de maintien du club monégasque en Ligue 1. Au terme de la saison, l'AS Monaco se maintient en Ligue 1. Malgré les performances décevantes du joueur, l'option est donc levée. Pour autant, le joueur peine à retrouver le niveau de sa période stéphanoise (Payet devrait y penser). Le 29 juillet 2008 (quelques jours avant la reprise de la saison 2008/2009), après un match amical à Annecy, il est transféré à l'Olympique lyonnais contre une indemnité de 4,75 M€. Le 12 décembre 2008, il se voit décerner le Ballon de Plomb 2008 par Les Cahiers du football. Frédéric Piquionne est notamment "récompensé" pour ses malheureux choix de carrière et son image de joueur mercenaire (une étiquette qui va désormais coller à la peau de Dimitri Payet, a fortiori). Si le PSG n'a toujours pas confirmé le transfert de Stéphane Sessegnon à Sunderland (malgré la volonté répétée du président parisien de conserver le joueur contre sa volonté), le club de la capitale s'active pour trouver le remplaçant de ce dernier. Les dirigeants du PSG ont rapidement fait de Dimitri Payet leur principale cible pour pallier le départ de l'international béninois. Payet n’est (au fond) pas contre l’idée de finir la saison à l’ASSE, mais pour ce faire il faudrait revaloriser son contrat. Or, cette demande (forte) émanant de son agent Jacques-Olivier Auguste, n’aboutit pas. Les négociations pour un nouveau contrat sous le maillot vert ont échoué la semaine dernière. Elément décisif dans le bon début de saison de l’AS Saint-Étienne, Dimitri Payet a changé de dimension au point de séduire le nouveau sélectionneur des Bleus, Laurent Blanc. S’il connaît depuis le derby, un coup de moins bien, il demeure néanmoins très suivi par des clubs européens.Christophe Galtier (qui attend toujours un renfort justement pour faire souffler plus souvent…Dimitri Payet !), craint le pire dans la folie du mercato. Le coach forézien a compris que Dimitri Payet avait opté pour la voie dure du bras de fer. « Il peut y avoir des joueurs sollicités et donc perturbés. C’est la réalité et c’est le problème du mercato. Il y a ce que je sais mais d’autres choses risquent de changer en fonction de départs dans d’autres clubs. C’est le jeu des chaises musicales et ce n’est pas la meilleure façon de préparer un match. On n’a jamais le contrôle de la situation dans ces circonstances. Il serait prétentieux de le dire. Quand un joueur vient frapper à la porte pour vous annoncer qu’il veut partir, il est compliqué de le retenir. Je sais qu’il y a des joueurs qui sont convoités… » (Galtier) Christophe Galtier sait en outre « que les joueurs finissent régulièrement par avoir gain de cause dans ces circonstances. » (Galtier) Robin Leproux, présent vendredi en conférence de presse, n’a pas tourné autour du pot : « Oui je souhaite faire venir Dimitri Payet lors de ce mercato hivernal afin de compenser le départ de Stéphane Sessegnon. ». Le président du PSG sait cependant que Saint-Étienne ne s’en laissera probablement pas compter, mais Paris va quand même tenter le coup !Quitte à déstabiliser le joueur d’un club (finalement) à seulement 5 points derrière au classement. Ayons le courage de dire (ce qui n’est pas une bêtise d’un point de vue strictement mathématique) que Saint-Étienne ne veut pas renforcer un concurrent direct aux places européennes. Roland Romeyer n'y est pas allé par quatre chemins pour balayer l'approche du club parisien. Pour lui, « un départ de Dimitri n'est même pas envisageable avant l'été prochain. Au contraire on recherche un renfort sur les côtés. Oui le Lensois Toifilou Maoulida est une piste, mais il y en a d’autres. Robin Leproux nous a appelés jeudi, mais on a tout de suite fermé la porte. Payet fait partie de l’effectif, et ça sera le cas jusqu’à la fin de la saison. Il reste à Saint-Étienne. Il a été revalorisé l'année dernière. C'est vrai qu'il a fait un bon début de saison, mais si à chaque fois que c'est le cas, les joueurs viennent taper à la porte du président, on ne s’en sort pas ! Dimitri a un contrat, un salaire, bref tout ce qu’il faut pour progresser. Je ne vois pas pourquoi on devrait parler de tout cela avant la fin de saison. Qu'il continue d'abord à briller pour être appelé en sélection ! Est-ce qu'il pourrait partir cet été ? On en discutera en mai avec lui. » (Romeyer) A la veille du match contre Toulouse, et comme le veut la tradition, un repas réunit les dirigeants de l’AS Saint-Étienne et les joueurs. Mais vendredi soir, un grand absent a brillé à ce dîner, Dimitri Payet. Son agent a déclaré que son poulain (on aurait dit « sujet » aux temps des rois…) est très tenté par l’offre du Paris Saint-Germain. Bernard Caïazzo a expliqué que « le club n’a plus le temps de compenser un éventuel départ de Dimitri. Ce qui justifie notre attitude intransigeante. On a appris avec l’affaire Piquionne il y a quelques années…Le problème n’est pas financier, le problème, c’est que nous n’avons plus le temps de nous retourner. Dimitri est perturbé. Il ne faudrait pas que tout ça lui fasse manquer la sélection avec l’équipe de France contre le Brésil. Laurent Blanc sera très attentif à cette affaire je pense. » (Caïazzo) Or, il semble que Dimitri Payet ait d’ores et déjà décidé d’opter pour la manière forte, le temps de convaincre ses dirigeants de le laisser partir au PSG. Absent donc lors du repas de veille de match, il était encore aux abonnés absents samedi lors du regroupement à quelques heures de la réception du TFC. Payet a semble-t-il raté volontairement le début de la mise au vert. Christophe Galtier avait ainsi décidé de se passer de lui pour Toulouse. Cette attitude risque de lui coûter une convocation éventuelle en équipe de France contre le Brésil.Dimitri Payet risque aussi une brouille définitive avec les supporters des Verts, malgré son but lors du 100e derby. Mais comme on le constate ces derniers temps, les joueurs finissent très souvent par avoir gain de cause dans ce genre de situation, l'ASSE doit donc s'y préparer, comme cela est arrivé avec Piquionne. « Dimitri Payet terminera la saison à Saint-Étienne. » a pourtant répété à l’envi Roland Romeyer. Outre Payet, Gonzalo Bergessio alimente également les rumeurs de transferts en cette fin de mercato. L'Argentin serait sur les tablettes de plusieurs clubs italiens. « N'importe quoi ! A part peut-être le prêt d'un joueur de seconde zone, il n'y aura pas de départ. Je suis absolument contre le mercato d'hiver. Le système existe, donc on l'utilise. Mais les présidents devraient se pencher sur la question. Plutôt que d'acheter des joueurs à coup de millions, les clubs feraient mieux de prendre des chômeurs. Ce serait quand même mieux d'un point de vu éthique. Je vous précise par écrit et vous renouvelle l'opposition qui est la nôtre au départ de Dimitri Payet. Je vous l'avais indiqué par oral, jeudi après-midi. Et Dominique Rocheteau l'avait redit à Alain Roche de vive voix ces dernières heures. J'ai reçu une offre de Paris dans la semaine pour Payet, de 5, 5 millions d'euros, on ne vous cache rien. J'ai renvoyé à Robin Leproux une fin de non-recevoir en expliquant que nous ne pourrions pas nous retourner et trouver une solution de rechange. Le fait que Paris revienne à la charge n'est pas digne du PSG ! » (Romeyer) Autre raison à l'agacement du président du directoire de l'ASSE Roland Romeyer, une autre offre arrivée sur son bureau pour Emmanuel Rivière : «Toulouse nous a fait parvenir une offre de 4,5 millions pour Rivière 24 heures avant le match contre eux. C'est de la déstabilisation !» (Romeyer) Saint-Étienne se veut définitif et ferme la porte à tout départ d'ici lundi soir, clôture du mercato.Emmanuel Rivière est né le 3 mars 1990 au Lamentin en Martinique. On n'a décidément pas de chance avec nos « Domiens » (originaires d’un DOM, Département d’Outre-Mer français). Déjà l’été dernier, Emmanuel Rivière (espoir formé à l’AS St Etienne) qui était en train de s’imposer en Ligue 1 avec les Verts, avait été approché par Toulouse.Alors que Saint-Étienne a prolongé le contrat de Rivière, le Téfécé est à l’affût et pourrait chiper l’international espoir français. Le FC Toulouse a donc fait une proposition concrète vendredi matin pour Emmanuel Rivière. Un comportement peu éthique qui a fait bondir (à juste titre) les dirigeants de l'AS Saint-Étienne à la veille de la rencontre opposant l'ASSE à…Toulouse !Un comportement pour le moins déstabilisant qui confirme les craintes formulées par Christophe Galtier. Outre l’absence d’éthique dans ce type d’approche, il faut se poser la question de nos Domiens (Payet, Rivière, Piquionne en 2007) qui à chaque mercato nous donnent des cheveux blancs ! « C'est un jeune joueur qui n'est pas habitué à gérer ça, mais je crois surtout qu'il est mal conseillé… » (Galtier) Cette déclaration du coach stéphanois est destinée à Payet. Elle s’applique aussi à Rivière, qui lui en revanche ne s’est pas mis en retrait de ses responsabilités. « On voudrait que Dimitri revienne, et que nous puissions discuter, il faut qu'il arrête de faire l'andouille ! » (Romeyer). « Je crois qu'il s'est isolé tout seul, et je crois aussi qu'il devrait moins écouter son entourage.» a sagement conclu Rocheteau. Si cette affaire Payet trouvera nécessairement son épilogue lundi soir à minuit une, bien malin celui qui peut prédire si le bras de fer engagé par le joueur mènera à un transfert définitif à Paris ou à un retour à de bien meilleures intentions sous le maillot vert. C’est donc très chaud à l’ASSE en cette fin de mercato hivernal. A ce titre, la fournaise est un grand four où brûle un feu violent, un endroit où il fait très chaud. Un peu à l’instar du volcan réunionnais, Dimitri Payet apparaît aux yeux de tous ce matin, comme le « P’tit con » de la Fournaise. DES VERTS DÉTERMINÉS ET APPLIQUÉS Puisque nous baignons en ce moment en pleine affaire de fric, de business, le match d’hier soir face à Toulouse (ASSE-Toulouse 2-1, 21e journée de Ligue 1) nous a également rappelé une énième (récente) affaire d’éthique et de morale sportive : celle de Paulo Machado (joueur toulousain désormais). Le milieu de terrain portugais Paulo Machado avait en effet quitté l'AS Saint-Étienne, club auquel il était prêté durant la saison 2008-2009. « Machado n'est plus un joueur de l'ASSE pour la saison prochaine.» avait confirmé le directeur sportif des Verts de l’époque, l’opportuniste Damien Comolli. Le joueur a ainsi signé à Toulouse avec qui, il était en négociations depuis plusieurs semaines en mode sous-marin. Paulo Machado était d'ailleurs absent de la reprise de l'entraînement de l'AS Saint-Étienne le lundi 29 juin 2009. Encore une histoire de gros sous, d’agent et d’éthique ! « L'ASSE bénéficiait pourtant à l'occasion de la mutation temporaire du FC Porto d'une option d'achat définitive qui devenait automatique dès que le joueur avait participé à quinze rencontres en tant que titulaire au sein de l'équipe professionnelle de Saint-Étienne…», indiquait alors un communiqué du club stéphanois. Dans ce texte, l'ASSE rappelle que le club et Machado s'étaient entendus sur les éléments essentiels du contrat futur du joueur avec les Verts dans le cadre de la levée de l'option : « Le joueur ayant manifesté sa volonté sans équivoque de quitter l'AS Saint-Étienne, le FC Porto et l'ASSE ont trouvé un accord permettant de préserver avantageusement les légitimes droits économiques de l'AS Saint-Étienne.», conclut le club stéphanois. Machado quitte l'ASSE parce que la proposition financière des dirigeants foréziens ne correspondait pas aux souhaits du joueur et de son agent. Saint-Étienne a ainsi annoncé que le milieu de terrain portugais ne lui appartenait plus. Rien ne s'opposait alors à sa venue à Toulouse (club d’Olivier Sadran sans scrupules dans cette approche du joueur). Le FC Porto et le TFC sont parvenus rapidement à un accord...début juin (!) sur la base de 3.5 millions d'euros. Cet accord n'a jamais été confirmé officiellement par les dirigeants toulousains qui attendaient patiemment la résolution du litige entre Paulo Machado, Saint-Étienne et le FC Porto.Le joueur a été prêté par le club lusitanien à Saint-Étienne pour cette saison 2008-2009, avec une option d'achat pour les Verts si Machado disputait 15 matches titulaires en Ligue 1. Or, il en a disputé 35 (pour 4 buts), devenant ainsi une option prioritaire des Stéphanois. Saint-Étienne avait jusqu'au 30 juin 2009 pour lever l'option d'achat auprès de Porto, ce que le club n'a pas fait, comme l'a confirmé Damien Comolli, pour de sombres raisons de fric.Un différend opposait en effet les Verts et le joueur sur le salaire de la saison à venir. Paulo Machado affirma alors « qu'une clause du contrat me permet de négocier avec un autre club en l'absence d'accord salarial avec Saint-Étienne ». Son agent lit donc très bien les contrats. Selon Roland Romeyer, le TFC aurait proposé (début juin) de doubler le salaire du milieu de terrain portugais ! Machado n'était plus de fait, joueur de l'ASSE. Ce que n’est plus non plus N’Daw depuis quelques jours. Seulement deux fois titulaire avec Saint-Étienne en Ligue 1 depuis le début de la saison, Guirane Ndaw a quitté le Forez. Le défenseur sénégalais rejoint Saragosse. Âgé de 26 ans, l'ancien Sochalien et Nantais cherchait une porte de sortie. Le finaliste de la CAN 2002 l'a trouvée, chez l'actuel 16e de la Liga. La venue de Toulouse à Geoffroy-Guichard hier soir, était un moment à part pour Ebondo : « C'est forcement un match à part pour moi, j'ai fait toute ma carrière à Toulouse avant d'arriver ici. Mais maintenant, je suis stéphanois et Toulouse c'est derrière. Aujourd'hui j’ai tourné la page même si ce sera toujours particulier pour moi de jouer contre Toulouse. Je suis marseillais de naissance et toulousain d'adoption. Je reconnais avec nostalgie que c'est forcement à Toulouse que j'ai vécu les moments les plus forts de ma carrière, notamment la qualification en Ligue des champions et les matches face à Liverpool.» (Ebondo) Mais les Verts, éliminés sèchement de la Coupe de France, défaits lamentablement et bêtement à Lens en championnat, ne pouvaient se permettre de verser dans les sentiments : « Ce sera malgré tout un match à trois points. Je sais que cette rencontre est l'occasion de lancer enfin l'année 2011 de l'ASSE. J’étais blessé à la trêve, j’aurais été ennuyé de rater ce match. Je suis heureux de revenir à point nommé !» (Ebondo) Pleinement stéphanois aujourd'hui, après une adaptation rapide et sans accrocs, le numéro 22 des Verts prévient qu’il « sais comment joue Toulouse. C'est une équipe avec une bonne assise défensive et qui se veut agressive, ce ne sera pas un match facile !». Christophe Galtier attendait, lui, de ses joueurs, « qu'ils jouent chaque match libérés ». Le coach forézien pouvait compter sur un groupe assez étoffé, malgré la mise à l’écart de Payet et la suspension de Laurent Battles. Rivière a évolué sur l’aile droite. Le martiniquais (contacté par Toulouse) suppléait donc le réunionnais Payet (contacté par PSG). Nery retrouvait le banc des remplaçants avec le retour en forme de nos deux latéraux recrutés l’été dernier. Bayal (impérial cette saison) retrouvait Marchal à ses côtés (ça tourne régulièrement en défense centrale avec Monsoreau). Galtier avait renforcé son milieu de terrain avec Landrin, Perrin et Matuidi pour répondre au défi physique imposé par les hommes de Casanova. Bergessio (annoncé partant depuis quinze jours) tenait sa place à la pointe de l’attaque stéphanoise en tant que titulaire ! Moulin, Monsoreau, Nery, Ghoulam, Guilavogui, Sanogo s’étaient assis sur le banc. Les Toulousains restaient sur une victoire à domicile face à Nancy. Les hommes d'Alain Casanova occupaient même une intéressante 6e place en Ligue 1 (un point de plus que les Verts au coup d’envoi). Le début de match fut rythmé. Les deux équipes mirent de l'impact physique au milieu de terrain (on s’y attendait), à l'image de cette intervention rugueuse de Capoue dans le rond central.Une première énorme occasion pour Toulouse refroidit le Chaudron : Machado frappa parfaitement un corner, Cetto coupa la trajectoire au premier poteau. Sa déviation trouvait Santander, esseulé au second poteau. Seul aux six mètres, le Paraguayen touchait la transversale de Jérémie Janot. Cet avertissement sans frais n’empêcha pas les Verts de repartir devant.Après un superbe dribble de Loïc Perrin côté droit, le capitaine stéphanois adressa un bon centre en retrait vers Bergessio, qui manqua son contrôle. Le ballon revient alors vers Sako qui ajustait Valverde d'une bonne frappe du droit, lui le gaucher (1-0) !Dur pour Toulouse qui voyait son bon début de match annihilé dès la première occasion stéphanoise. L’efficacité verte était maximale. Le FC Toulouse reprit petit à petit ses esprits en faisant tourner le ballon. Santander manqua une nouvelle grosse occasion pour Toulouse : après un bon mouvement initié par Tabanou et Sissoko, le Paraguayen ratait complètement sa tête, seul aux six mètres. Il manqua de promptitude pour reprendre le ballon. Puit se fut le doublé pour Bakary Sako !Loïc Perrin (encore comme pour le premier but) s'enfonçait dans la défense balle au pied et alerta Sako à l'entrée de la surface. Emmanuel Rivière ne put se saisir du cuir et le ballon revint dans les pieds de Sako qui transformait l’occasion d'une nouvelle frappe du droit (2-0) ! Un break stéphanois très important.Au terme d'une première mi-temps rythmée, l’ASSE avait fait preuve d’un intéressant réalisme. Les Verts menaient au score grâce à deux buts du pied droit du gaucher Sako. Toulouse ne déméritait pas. Les Violets ne se découragèrent pas et continuèrent à produire du jeu pour tenter d'inverser la tendance.Le jeune milieu de terrain Franck Tabanou reçut le ballon à 30 mètres dos au but. Il efface son vis-à-vis avant d'armer une frappe du gauche surpuissante qui vint se loger dans la lucarne droite de Janot. Toulouse revenait brillamment dans le match (2-1).Le match s'animait de nouveau. Toulouse bénéficiait toujours d'espaces. Paulo Machado tentait de combiner avec Tabanou, mais Bayal (parfait depuis le début de saison) veillait au grain.Logiquement, la fébrilité sembla gagner les rangs stéphanois à l'image d’un dégagement précipité de Janot. L'ASSE subit une pression toulousaine des derniers instants.Les joueurs foréziens commirent de plus en plus de fautes. Les jambes ne tremblèrent pas, car Saint-Étienne réussit à tenir les trois points dans l’escarcelle. Sanogo fit son entrée sur la pelouse, lui qui fut longtemps éloigné des terrains par une blessure. Il remplaça un Bergessio toujours aussi décevant.Or, pour retrouver le rythme de la Ligue 1, cela n’est pas très simple. En effet, Sanogo fut à la peine pour son retour. Sako fit encore des misères aux toulousains sur le côté gauche. Il déborda son défenseur avant de centrer fort devant le but. Or, Congré était présent et intervint avec autorité. Un nouveau coup franc pour le Téfécé fut botté par Mansaré. Après une déviation, c'est Capoue qui reprit de volée à cinq mètres du but. Janot fit alors don de tout son corps et sauva son équipe du 2-2. L'ASSE s'imposait donc dans la souffrance, face à une équipe toulousaine que l'on avait rarement vu si joueuse cette saison à l’extérieur (sa réputation s’appuyant sur un bloc défensif difficile à contourner, notamment depuis le transfert de Gignac à Marseille). Christophe Galtier s'est ensuite félicité de la victoire des Verts contre Toulouse. Mais il a surtout insisté sur sa volonté de voir rester Dimitri Payet dans son groupe, malgré les sollicitations insistantes du PSG : « Cette victoire fait du bien. Nous avons 32 points et prendre trois points contre un concurrent direct difficile à jouer dans un match très engagé avec beaucoup de duels est une vraie performance. Nous avons eu le mérite d'ouvrir la marque sur nos premiers tirs et nous nous sommes bien accrochés par la suite. Ce n'était pas beau mais efficace et cela donne trois points. C'est vrai que Toulouse doit avoir un peu de déception comme nous la semaine dernière à Lens. Dans le contexte de la préparation du match et de la défection de Dimitri Payet, ces trois points font le plus grand bien. C’est un soulagement. Les joueurs sont restés concentrés et ont tout donné sans être perturbés par les événements qui se sont produits vendredi et samedi concernant la non-participation au match de Dimitri. C'est une situation qu'il va falloir gérer avec beaucoup de calme et lucidité, nous, le club mais aussi surtout lui. Je suis l'entraîneur de l'ASSE. Un de mes meilleurs joueurs, un international qui est en contrat durant deux saisons et demi encore veut partir et si ma mémoire est bonne, je n'ai jamais vu qu'un international ait quitté son club au mercato d'hiver. Je peux comprendre que Dimitri soit attiré par un autre club mais il faut aussi savoir respecter ma position d'entraîneur qui ne souhaite pas voir partir l'un de ses meilleurs joueurs. Ce n'est pas une question de respect ou de non respect de sa part. C'est un jeune joueur qui me donne beaucoup de satisfaction depuis janvier dernier, quand j'ai pris l'équipe. L'an dernier, il a été important dans l'opération maintien et il a été très efficace dans la première moitié de saison. L'AS Saint-Étienne lui a donné des sélections chez les Bleus. Il faut tout analyser. Je souhaite qu'il reste et nous verrons ce qui va se passer dans les 48 heures. C'est un jeune joueur qui n'a pas l'habitude de gérer tout cela et j'espère qu'il va recevoir de bons conseils. » (Christophe Galtier) Quelques heures après avoir officiellement laissé Stéphane Sessegnon rejoindre Sunderland pour environ 7 M€, le PSG va mettre le paquet pour recruter Payet.Après une première approche à 5,5 M€, les dirigeants parisiens ont faxé hier soir une proposition à hauteur de 7 M€ à leurs homologues stéphanois. Dimitri Payet, qui avait pourtant réaffirmé son désir de rester chez les Verts au moins jusqu’à la fin de la saison, continue de « bouder ».Il a été sorti du groupe par son entraîneur, ce dernier ne le jugeant pas prêt psychologiquement à débuter face à Toulouse. Le bras de fer est entamé.Les dirigeants stéphanois peuvent-ils cracher sur ces 7 M€, même si on ne peut pas trouver de solution de rechange d’ici à lundi soir ? Roland Romeyer n'apprécie pas vraiment cette fin de mercato, et l’a redit hier soir : « Les agissements de certains présidents perturbent les clubs. Sadran avec Manu Rivière et Alain Roche avec Payet pour ne citer qu’eux… » (Romeyer) Cela étant, l'AS Saint-Étienne devait une réaction à son public après sa sortie de route en coupe de France et après sa déconvenue dans les dernières minutes au Stade Bollaert face au Racing Club de Lens.C'est chose faite, avec un succès face à Toulouse, voleur de Machado en 2009 et voleur en exergue de Rivière dans quelques temps ? Les Verts ont su profiter de deux coups de boutoir signés Loïc Perrin, avec Sako à la conclusion.Christophe Galtier était néanmoins conscient que le spectacle n'était pas au rendez-vous dans cette partie.Il se contente de la victoire, des trois points, et de quelques SMS échangés avec Payet dans la journée de samedi.Car hormis le coach forézien, l'ASSE n'a eu aucune nouvelle de l'ancien Nantais depuis 24 heures. Peut-être a-t-il suivi le match Arles-Avignon – PSG chez son agent, une bière à la main droite, une part de pizza dans la main gauche ? Il est peu probable en effet qu’il ait lu hier soir le célèbre ouvrage « L’histoire de l’art » d’Ernst Gombrich. Payet a montré son vrai visage (comme l’écrasante majorité des joueurs professionnels aujourd’hui), celle d’un jeune homme aux réflexions intellectuelles bien limitées, avec comme seule morale l’argent. La preuve : lui et son agent n’ont toujours pas digéré l'attitude des dirigeants stéphanois, qui ont reporté à l’été 2011 les négociations concernant sa prolongation de contrat. Il est aujourd'hui déterminé à rejoindre le club de la capitale, car seul le compte en banque individuel est primordial.Certainement une nouvelle façon de faire rêver les enfants et de faire augmenter le nombre de licenciés à la FFF (en chute de 8% cette saison) ! « C'est vrai que Toulouse doit avoir un peu de déception ce soir, un peu comme nous la semaine dernière à Lens. » a commenté Christophe Galtier. Les Verts ont été réalistes, courageux et solidaires pour remporter ce match. Ils se replacent à la sixième place de la Ligue 1, 32 points en poche, à seulement 5 points du 2e (Ligue de champions), le PSG, futur club de Payet ?
keyboard_arrow_down Commentaire (0) keyboard_arrow_down