Edito: En rade

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
La 11e journée nous offrait deux chocs plutôt inattendus en début de saison : Marseille – Rennes (le 1er face au 2e) et Brest – Saint-Étienne (le 3e face au 4e). Or, étant donné que pour cause d’intempéries, le match entre l’OM et Rennes est repoussé à une date future, le vainqueur de l’autre rencontre (Brest-ASSE) pouvait ainsi prendre (ou reprendre dans le cas des Verts…) le fauteuil de leader de la Ligue 1. L’ASSE a malheureusement tout trouvé en Bretagne : - le vent - la bruine - la défaite - et même la rade de Brest La rade de Brest est une grande baie de 180 km². Elle est reliée à l'océan Atlantique par un passage large de 1,8 km qui se nomme le goulet de Brest. Ce très grand plan d'eau est navigable toute l'année. La rade de Brest, accessible aux navires de grand tonnage en raison de sa profondeur, est un vaste plan d'eau abrité des tempêtes de l'océan Atlantique grâce à la presqu'île de Roscanvel qui ferme presque la rade, ne laissant qu'un passage relativement étroit, le goulet de Brest. De manière plus populaire, la locution « être en rade » orrespond à être abandonné, être à l’abandon.Les Verts sont sans conteste en rade.Etre en rade signifie donc être en panne (de victoires et de buts pour Saint-Étienne), être même dans l’impossibilité de poursuivre (abandon du rêve de podium pour les Stéphanois depuis samedi), Etre en rade c’est même être dépourvu de quelque chose (par exemple être dépourvu de régularité dans les résultats foréziens). Le rêve de redevenir leader s’est éteint, comme la voix de Christophe Galtier après 30 minutes de jeu.Une vraie panne de résultat pour son équipe, et voilà Galtier qui en reste sans voix !L'entraîneur de Saint-Étienne a même dû quitter la pelouse quelques instants à un quart d’heure de la mi-temps pour extinction de voix.Il fut parfaitement secondé (dans le rôle de brailleur) par son adjoint Alain Blachon pour donner les consignes aux Verts. Mais qui est le plus aphone au fond ? L’attaque stéphanoise ou le coach ?Car les Verts ont été sèchement défaits par le Stade Brestois (Brest-ASSE 2-0, 11e journée).L’AS Saint-Étienne a su longtemps contrôler les Brestois, avant de craquer dans le dernier quart d’heure de la seconde période. La thèse du coup de fatigue semble dominer ce matin. Côté folklore, précisons tout de suite que personne n’aurait imaginé retrouver les Verts et le promu brestois à pareille fête après trois mois de compétition, autrement dit avec une place de leader à la clé !Il s’agissait bien d’un sommet du championnat. La dernière équipe de L1 à s’être imposée à Brest (avant la descente en enfer du club finistérien) était…Saint-Étienne (0-1, le 10 mai 1991).Dans les deux camps on répète à l’envi que l’objectif est le maintien.Le bon début de saison des deux équipes n’a pas fait tourner les têtes. Christophe Galtier reconduisait 9 des 11 vainqueurs en milieu de semaine (qualification aux dépends de Bordeaux en Coupe de la Ligue). Les deux rentrées étant Marchal et Payet. Ils retrouvaient une place de titulaire. Sur un terrain extrêmement gras et balayé par des rafales de vent, les Verts étaient pourtant les premiers à trouver les bons repères.Mais après un premier quart d’heure à l’avantage des Foréziens, les Brestois ne se contentèrent plus de défendre et de procéder par contre. Ils se procurèrent une série d’occasions assez nettes. Sentant le danger poindre, les Verts reprirent les (bonnes) initiatives : sur un bon décalage de Payet, Ebondo frappa fort du droit, mais le ballon s’écrasa sur le poteau extérieur d’Elana. Au retour des vestiaires, la partie repartait sur les mêmes bases. Or, c’est dans le dernier quart d’heure que les Brestois poussèrent plus fort et firent craquer des Stéphanois à l’abandon, en rade. Les Verts encaissèrent deux buts coup sur coup.Ils ont une nouvelle fois cédé. Le Stade Brestois est le nouveau leader de Ligue 1.« Tonnerre de Brest ! » n’aurait pas manqué de dire le capitaine Haddock. CHUTE DU PODIUM Les Verts ne gagnent plus en championnat et ils viennent de quitter le podium de L1. La dernière victoire date du 25 septembre, soit plus d’un mois. Il s’agissait de la victoire à Gerland… Christophe Galtier n’a pas caché son amertume à l'issue du match : « Même si Brest est une équipe de qualité, on a tendu le bâton pour se faire battre…Quand vous n'arrivez pas à gagner, il faut savoir ne pas perdre, je l’ai déjà dit à plusieurs reprises la saison dernière. C'est ce qu'on n'a pas su faire ce soir. J’ai trouvé mon équipe plutôt émoussée. Les conditions de jeu et l'état du terrain ne nous pas aidé. » (Galtier) Le résumé le plus juste est encore une fois venue de Jérémie Janot : « On ne s'est pas enflammé quand tout allait bien, on ne va pas s'alarmer aujourd'hui parce qu’on ne prend plus trois points. » (Janot) Plus qu'une défaite concédée, c'est davantage la série de résultats médiocres de son équipe qui ennuient le coach forézien : « La déception est grande parce que le mois d'octobre n'est pas bon sur un plan comptable. On a fait un mois très moyen face à des équipes qui jouent dans le même championnat que nous. Heureusement qu'on a fait un bon début de saison, car on est dans le dur.» (Galtier) Un discours bizarrement différent de celui de son capitaine d’un soir, Jérémie Janot : « On a été dans l'esprit, face à une équipe qui connaît la même réussite que Saint-Étienne, il y a quelques semaines. » Cela étant, son entraîneur n’a pas hésité à parler de fatigue voire d’usure et de manque d’humilité.Une façon nette de remettre en cause ses joueurs qui se sont crus arrivés à bon port avant l’heure. Avec seulement deux points pris sur seize (en quatre matches donc), les Verts sont désormais en grande perte de vitesse.Le moral des troupes semble cette fois-ci touché.Peu d’éléments nous rassurent : ni le jeu, ni la solidité d’ensemble. Du reste, Blaise Matuidi n’hésite pas à tirer le signal d’alarme car il pense que « …l’équipe n’y est plus. On est déçus car en deuxième mi-temps, on avait le vent avec nous et l'équipe n'a pas su en profiter. On est dans le dur et il faut encore travailler. C'était aussi le troisième match en une semaine mais il ne faut pas se chercher d'excuses, car Brest a bien poussé sur la fin pour ouvrir le score. Et dans le dernier quart d'heure, nous étions émoussés physiquement, ça s’est vu. » (Matuidi) Ainsi, après son fantastique début de saison, l’AS Saint-Étienne semble rentrer dans le rang à mesure que les matches de L1 s’enchaînent. Cette glissade sans discontinuer trouve plusieurs raisons. Le défenseur central stéphanois Sylvain Marchal s’en est expliqué : « Si nous avons un peu moins de réussite, ce n'est pas lié au hasard. C'est que l'on en fait un peu moins pour la mériter. Rien ne nous sourit. Il faut s'accrocher, c'est une période difficile. Le bilan comptable n'est pas extraordinaire sur les quatre derniers matches. Il faut continuer à travailler, faire chacun dans son coin un peu plus d'efforts. C'est cela qui permettra à l'équipe d'être meilleure collectivement. C'est un peu classique comme discours. Un match important nous attend samedi contre Lorient. » (Marchal) La vérité est la suivante : - les Verts ne jouent plus qu’une mi-temps sur deux par match de championnat : la 2e face à l’OM (1-1), la 1ère face à Nice (2-1), la 2e face à Caen (1-1), la 1ère à Brest (2-0) - l’autre mi-temps (celle qu’ils loupent) est marquée par de bien mauvaises surprises : l’OM qui mène à la mi-temps et Caen qui mène à la mi-temps (à chaque fois dans le Chaudron) ; Nice qui s’impose alors que nous menions au tableau d’affichage à la mi-temps et Brest qui nous fusille dans le dernier quart d’heure du match. - le derby gagné à Gerland a sérieusement grippé la machine. Le 100e derby de l’histoire a fini par tuer la poule aux œufs d’or. Les chevilles ont dû gonfler sans pouvoir y faire grand-chose. - ne nous voilons pas la face : le rêve est fini et le réveil est très douloureux - aucune victoire au cours des 4 derniers matches de championnat (2 points pris sur 16…). Pourtant on a joué deux promus (Caen et Brest) dans ce mini calendrier. - le gros problème réside sur notre ligne d’attaque. Enlever le début de saison de notre diamant Payet (milieu offensif, ailier mais pas buteur) et que reste-t-il ? Rien. - Sanogo est apparu trois fois pour zéro but inscrit - Bergessio fait pire avec huit apparitions pour zéro but - Emmanuel Rivière n’a inscrit que deux buts en onze matches. - ces statistiques sont très mauvaises. Elles sont indignes d’un club qui a eu le droit de monter sur le podium. Dans le viseur, Rivière excite particulièrement ces statistiques. - Emmanuel Rivière a prolongé avec les Verts le 23 juillet 2010. Il est désormais lié au club jusqu'en 2013 après avoir fait un petit caprice d’un jeune nominé « meilleur espoir de L1 » aux Oscars du football en fin de saison passée. - son éclosion a conduit derrière au chantage et au caprice de diva. Il a prolongé jusqu’en 2013 (revalorisation salariale à l’appui) et depuis rideau ! - Rivière a inscrit 2 buts (dont un en position de hors-jeu face à Caen…) en 11 journées, ce qui pour un espoir en devenir n’est pas bon du tout. Le feu de paille n’a pas duré et nous revoilà devant des braises encore chaudes, avec tout à reconstruire. Si la victoire en coupe de la Ligue face à Bordeaux a quelque peu masqué la mauvaise passe actuelle de l’ASSE, le revers à Brest a rappelé les Verts à la dure réalité du championnat de Ligue 1.La victoire en coupe de la Ligue n’est que l’arbre qui cache la forêt. Certes, un quart de finale va se disputer à Aucerre le 09 novembre prochain avec à la clé une demi-finale…Or désormais Lyon n’est plus qu’à trois points derrière Saint-Étienne en championnat.C’est dire la chute.
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