Edito: Des verts et des pas mûrs

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
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Saint-Étienne n’est (déjà) plus au (haut) niveau. Les cimes de la L1 ne sont plus faites pour elle. Après 28 ans d’abstinence, être en tête du championnat, cela donne (apparemment) vite le vertige et la nausée aux Verts. Ils n’ont plus l’habitude de boire des bulles.Saint-Étienne redescend ainsi les marches deux par deux. Il semble bien terminé le beau début d’automne au sommet du championnat. Le bonheur n’aura pas duré (ASSE-Lorient 1-2, 12e journée de Ligue 1). Le goût si chaud d’être assis dans le fauteuil de leader a déjà disparu de nos bouches.Ça sent de plus en plus la piquette à deux balles, autrement dit le retour au vin ordinaire. Cette saison sera semble-t-il moins pénible à vivre que les deux dernières saisons, mais, il faudra accepter de quitter le gratin pour redevenir l’anonyme club que nous sommes depuis un quart de siècle. Après un bon début de saison, les Verts marque en effet le pas depuis un mois et demi. L’envie a disparu, la motivation s’est envolée, les ailes ont été coupées, les têtes sont touchées.La semaine précédant la venue de Lorient a même été marquée par d’énièmes révolutions. On se croyait à l’abri de ces sautes d’humeur après un si beau début de saison, mais le pain quotidien nous est resservi depuis quelques jours. Après un début de saison euphorique, les mauvaises nouvelles sont en effet de retour à Saint-Étienne. Jusqu'alors épargnés par les blessures, les Verts voient l'infirmerie se remplir aussi dangereusement que les deux saisons précédentes. C'est au tour de l'un des tous meilleurs Stéphanois de se trouver indisponible pour trois semaines. Blaise Matuidi s'est en effet blessé aux adducteurs à l'entraînement.L'international français, de retour à son meilleur niveau cette saison, manquera donc à son équipe pour (au minimum) les 3 prochains matches. Ajoutée aux absences de Loïc Perrin, Carlos Bocanegra ou encore Boubacar Sanogo, cette indisponibilité pourrait bien être celle de trop pour des Stéphanois qui rêvaient de remonter au classement. L’effondrement se produit donc sous nos yeux. Dans le même esprit, le contrat de Grax a été rompu. Formé à l’AS Monaco, Sébastien Grax avait rejoint l’AS Saint-Étienne en 2008. La mayonnaise n’a jamais pris. L’attaquant fut prêté à Guingamp en 2009 avant de revenir finalement chez les Verts, tel un boomerang oublié dans le ciel… Tout de suite mis de côté par Christophe Galtier, Sébastien Grax savait que son avenir n’était plus dans le Forez. Un accord a été trouvé avec les dirigeants stéphanois pour mettre un terme précoce à son engagement : « Sébastien Grax a été libéré de ses obligations avec l’ASSE. Le joueur est désormais libre de s'engager avec le club de son choix. », a indiqué le club. Dans le même ordre d’idée, le directeur sportif Damien Comolli, a démissionné mardi passé. Il n’était plus vraiment en accord avec les dirigeants stéphanois depuis le remaniement de cet été, où ses choix avaient été clairement remis en cause (Tong-Cuong viré, Rocheteau dans ses pattes). Il a toutefois attendu d’avoir une porte de sortie pour le faire (salaire mensuel oblige !). Il a rejoint les Reds de Liverpool. Réagissant à la démission de Damien Comolli, Roland Romeyer n’a pas semblé effondré, ni plus étonné que cela : « Je ne crois pas que ce départ affaiblira le fonctionnement du club. Depuis que j'ai repris les commandes du club, j'ai modifié ses attributions, je l'ai cadré. Il était sous ma responsabilité, je lui demandais de rendre des comptes. Tout ce qui est financier, les contrats avec les joueurs, les négociations avec les agents, c'est moi désormais qui m'en occupe. À ce niveau, il n'y a plus eu une décision prise de sa part. Damien n'était pas bien content, ça devait lui peser lui qui avait eu l'habitude d'avoir des postes à grosses responsabilités. Mais avec tout ce qui s'était passé, notamment la saison d'avant, j'ai repris les choses en mains et j'ai maîtrisé les dépenses. On parlait tous ensemble du sportif, je le laissais discuter avec Christophe Galtier et après c'est moi qui m’occupais du reste. Cela l'avait profondément vexé. S’il a pris cette décision c'est peut-être qu'il a trouvé quelque chose ailleurs. Tant mieux pour lui. Je ne lui souhaite que du bonheur. Son départ ne va pas m'empêcher de dormir. Damien ne jouait pas, il n'y avait pas de recrutement en cours. Nous sommes en pleine restructuration, cela me donnera l'occasion de faire un point avec le Directoire et le coach.» (Romeyer) Pour remplacer Comolli, Dominique Rocheteau semble le mieux placé. Il pourrait élargir ses fonctions (futur directeur sportif ?). Si "vert" et "mûr" sont des termes mis en opposition depuis le XIIIe siècle, c'est au XVe siècle qu'est apparue cette expression sous la forme : "bailler de belles, des vertes et des mûres". Le sens du mot "vertes" varie en fonction du contexte : il peut s'agir de plaisanteries ou au contraire de propos désagréables. Ce mot sert également à désigner un fruit qui n'est pas mûr, donc acide. On note d'ailleurs la redondance entre les "vertes" et les "pas mûres", qui a pour effet d'amplifier le sens de l'expression. "En voir ou en entendre des vertes et des pas mûres" signifie que l'on entend des propos désagréables, choquants ou excessifs. Les Verts ne sont pas mûrs pour jouer les premiers rôles. Cela fait 30 ans que c’est ainsi. L’AS Saint-Étienne n’est plus qu’à 4 points de sa si chère 17e place. C’est choquant, désagréable et surtout excessif. En tout cas, cela semble de plus en plus mûr. UNE CLASSE D’ECART Hier soir Lorientais et Stéphanois n’ont pas boxé dans la même catégorie. Pourtant, une victoire dans le Chaudron devenait primordiale pour la suite de la saison. Un seul mot d'ordre : la victoire ! C’est ce qu’avait rabâché Christophe Galtier toute la semaine. Il y avait finalement une classe d’écart entre les deux équipes. Lorient a promené Saint-Étienne par le bout du nez pendant 90 minutes. Un temps leader du championnat, Saint-Étienne est depuis redescendu d’une place par semaine ! Christophe Galtier : « L’effet de surprise est passé. Nous sommes désormais beaucoup plus attendus. C’est très bien d’avoir réussi un très bon début de championnat, notamment un mois de septembre exceptionnel. Désormais, nous ne bénéficions plus d’un effet de surprise. Nos adversaires savent nous jouer de façon beaucoup plus précise. A cela s’ajoutent des absences même si cela donne l’opportunité à certains joueurs de s’exprimer. L’effectif est limité quantitativement. Les absences de certains joueurs nous font défaut. D’autant plus quand on enchaîne les semaines à trois matches. Mais, nous ne sommes pas la seule équipe dans ce cas-là. Il faudra surprendre. On a besoin de varier dans notre registre de jeu car, depuis le début de saison, nos adversaires ont étudié notre style de jeu. Je n’attends qu’une chose face à Lorient: une victoire, quelle que soit la manière.» (Galtier) Christophe Galtier savait que le gain des trois points hier soir aurait permis à son équipe de se relancer. Mais désormais, ça sent surtout le roussi à Saint-Étienne. L’ASSE a laissé le jeu aux Lorientais surtout par impuissance et incapacité. Que ce fut triste de les voir à ce point abandonner le ballon aux Bretons ! On a abandonné tout court les bonnes intentions entrevues en début de saison. On constate amèrement que la victoire surprise lors du 100e derby est un fardeau trop lourd à porter. Depuis cette médiatique victoire, le ressort est sérieusement cassé et la spirale de mauvais résultats commence à sentir mauvais. Hier soir, il s’agissait de la première défaite à domicile de la saison. C’est même la 3e saison de suite que les Merlus s’imposent dans le Chaudron, avec la manière en sus ! Les fissures apparaissent de toutes parts et on a l’impression que l’eau s’infiltre de partout dans la barque verte. Regardez par exemple l’altercation entre Bayal et Marchal (fin de match), et vous constatez que les nerfs lâchent peu à peu. La belle ambiance de façade serait-elle en train de se déliter ? Lorient a confisqué le ballon et a su parfaitement l’utiliser en venant cueillir Saint-Étienne à deux reprises. On peut même parler d’une égalisation forézienne sévère, un coup du sort pour des Merlus « en balade de Sainté ». D’ailleurs les Morbihanais ne se sont pas affolés après l’égalisation de Sako. Ils ont même accentué leur domination pour enfoncer définitivement le clou. Il y avait une classe d’écart entre les deux équipes, c’est incontestable. Ce matin, il nous manque 24 points pour le maintien. Ne rions plus, car c’est Galtier qui a toujours eu raison. Son groupe ne vaut pas mieux. Cette équipe ne pourra pas faire mieux que le ventre mou, et encore, c’est avec un excès d’optimisme qu’on annonce une telle hypothèse ! Seul un exploit en coupe de la Ligue ou de France garantira le bonheur engendré par la place de leader (poison) survenue fin septembre. Mais on ne voit pas comment cette machine verte si vite grippée pourrait repartir. On ne voit pas non plus cette équipe (tendre et fragile) se faire violence à Auxerre mardi prochain en ¼ de finale de la coupe de la Ligue ? « Ce soir, nous étions dans le mou. Les choses auraient pu être différentes dans le premier quart d'heure. Nous aurions pu mener avec un brin de réussite. Lorient a affiché un collectif bien huilé avec des joueurs qui reviennent en forme. Nous avons eu beaucoup d'absences et de faiblesses dans tous les compartiments. C'est un non match de notre part. Ne parlons pas des absents mais ce soir, il y a beaucoup de déception dans l'investissement des joueurs. Le fait de revenir à la marque a été une bonne chose mais nous avons été mis en difficulté par le collectif lorientais mais il faut avoir plus d'énergie et de force mentale. Nos résultats ont été obtenus quand nous affichions un réel bloc équipe et un investissement de la part de tous les uns envers les autres. C'est une grosse déception et cela fout les boules. Il faut remobiliser les énergies. Nous avons une semaine à trois matches. Nous ferons le bilan après avoir joué à Auxerre une place en demi-finale de la Coupe de la Ligue et à Valenciennes. Les gens rigolaient quand nous parlions de maintien mais on peut être très vite en danger. Dans les attitudes et la faiblesse mentale observées ce soir, nous pouvons être inquiets. Il faut se remobiliser et avancer.» (Galtier) Les Verts sont de nouveau point mort.Ça sent déjà le sapin...(de Noël).
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