Comment l'ASSE avait conquis la France entière ! 2/2

Pros | Publié le par Thomas | 1 commentaire
Dernière étape de notre plongée en 1976. Retrouvez aujourd'hui la deuxième partie de l'article datant de mai 1976 de Football Magazine qui revient sur la finale de Glasgow, malheureusement perdue ! La première partie évoquait l'engouement qu'avait généré la rencontre, la seconde revient sur le match et plusieurs actions précises. Moment nostalgie !
Piazza et le gros

C'est du duel homérique que se livrèrent les deux monstres Piazza et Muller qu'allait sortit la vérité d'un soir, vérité cruelle et injuste !
Depuis près d'une heure, les deux hommes ne s'étaient guère ménagés. Refusant de suivre trop loin en arrière le rusé bombardier bavarois, Piazza l'avait tout de même toujours gardé à vue et attendu au tournant...
En deux autres occasions déjà, les deux masses de muscles s'étaient frottées l'une à l'autre, faisant jaillir des étincelles.
Avec son jeu tout en largeur et à la limite de l'obstruction, Muller est presque toujours inabordable pour l'adversaire qui le maque. Il provoque la faute et obtient 9 fois sur 10 le coup franc qu'il recherche...
Ce fut chose faite à la 56ème minute alors que Piazza s'était élancé fougueusement et impulsivement sur son rival courbé au dessus du ballon.
Roth se chargea de frapper dans le ballon, ce qu'il fait toujours avec une force de boeuf. Ainsi "le Taureau" a-t-il offert au Bayern la Coupe des Vainqueurs de Coupe contre les Rangers en 1967, ainsi a-t-il ouvert la voie de la victoire l'an dernier au Parc.
Et c'est ainsi que les Stéphanois tels l'apprenti sorcier furent à leur tour victimes de leur invention : eux qui avaient bâti leurs triomphes européeens sur les coups de pied arrêtés d'un Larqué, tombaient terrassés par un coup franc traversant un mur défensif ouvert au vent et au tir adverse.

Si l'ange Vert

On regrettera d'autant plus cette maudite blessure éliminant Rocheteau plusieurs jours avant la fête, que Dominique montra en moins de dix minutes, tout ce qu'il aurait pu apporter à l'attaque et à l'équipe s'il était entré au coup d'envoi sur le terrain.
Compte tenu de la faiblesse d'Horsmann l'arrière gauche bavarois, on peut imaginer ce qu'aurait réalisé Rocheteau. Bien que pris en charge et maltraité par Hansen, Rocheteau plaça deux ou trois dribbles perforants qui faillirent faire la décision à l'ultime moment. 
Ce serait faire injure à Sarramagna et aux Revelli que d'insister trop lourdement sur le cas Rocheteau.
Mais comment ne pas y penser à l'heure des bilans et des regrets, alors qu'on se souvient des talents de buteur de l'Ange Vert, héros de Glasgow contre les Rangers et du retour contre Kiev.

Le mystère du Bayern

La troisième victoire du Bayern permet au club de Beckenbauer de rejoindre dans l'histoire le Real (six coupes) et Ajax (trois coupes).
Mais cette troisième victoire si longtemps et si sérieusement contestée a ouvert la discussion et déclenché autour des Allemands une vive contestation.
Ses trois finales, le Bayern les a gagnées sur d'heureux concours de circonstances mais il est vrai qu'on ne gagne pas trois coupes d'Europe avec le seul concours de la chance.
Reste à savoir si, comme on l'a dit, le Bayern a toujours conservé réserves et confiance devant St-Etienne. Bien malin qui peut l'affirmer. Quant à nous, nous ne le pensons pas, car on ne vit un bon Bayern qu'après le coup franc libérateur. Et l'on se demande pourquoi les Munichois ne placèrent pas leur accélération avant ce but !..

Un bel élan

Sans doute les Stéphanois y sont-ils pour quelque chose. 
Et si leur défaite conserve (et conservera longtemps) un goût très amer, elle doit leur donner des raisons d'espérer encore et toujours.
Entre le St-Etienne de Glasgow (deux fois) et celui de Munich 75, il existait un monde de différence ! Sarramagna et Rocheteau ont effectivement apporté un regain de force offensive. Mais dans le jeu lui-même, toute la formation de Robert Herbin a évolué de façon remarquable et surprenante; elle a pris confiance, elle ne perd plus le ballon inconsidérément, elle tient physiquement la distance, prend des risques toujours calculés, et ne commet plus dans le jeu de mouvement en défense des bêtises monumentales.
Elle n'a pas cessé de progresser et le bel élan qu'elle a pris ne devrait pas être brisé cet automne quand sonnera l'heure de la prochaine Coupe d'Europe, et aussi celle de l'équipe de France...


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