Cette fois encore, il n'y aura pas que la suprématie régionale en jeu

Pour le 126ème derby de l'histoire entre l'AS Saint-Étienne et l'Olympique Lyonnais, les Verts ne joueront pas seulement leur honneur comme c'est le cas habituellement dans un tel match, mais aussi leur survie.
Dix-septièmes et avant-derniers de Ligue 1 avant d'aborder ce match face à l'éternel rival, les Verts n'ont plus le choix que de prendre des points. Un derby peut tomber à pic puisque c'est un match qui ne se joue pas uniquement sur le terrain, néanmoins il peut aussi complètement couler les Verts en cas de nouvelle humiliation.
Lyon - Saint-Étienne, pas qu'une histoire de football
Le match entre l'ASSE et l'OL est également un match entre deux villes diamétralement opposées : Saint-Étienne la populaire contre Lyon la bourgeoise. Cette rivalité entre les deux villes ne se retrouvent donc pas que sur le terrain. Elle prend même naissance plusieurs siècles auparavant, au Moyen-Age quand l'archevêque de Lyon et le comte du Forez se font face. Plusieurs centaines d'années plus tard, d'autres différents apparaissent au point que le département de Rhône-et-Loire fut scindé donnant naissance au département de la Loire dont Saint-Étienne devint la Préfecture. Plus récemment, le XXème siècle a été le théâtre de la perpétuation des divergences puisque Lyon surfe sur sa puissance économique et politique tandis que Saint-Étienne, ville ouvrière, baigne dans l'exploitation minière et de la métallurgie.
Les tribunes reprennent le flambeau
S'il y a bien un lieu où cette rivalité reste la plus visible et la plus exacerbée, ce sont bien les tribunes. Chaque derby est le théâtre de banderoles sorties plus ou moins bien senties. S'il y a bien deux matchs à gagner dans l'année à la fois pour les supporters stéphanois et lyonnais, ce sont bien les deux derbies. Le perdre donne rapidement des maux de têtes et engendre une bien mauvaise semaine pour les supporters du camp défaitiste. À l'inverse, le gagner ou ne pas le perdre sur un coup du sort à la dernière seconde provoque une joie décuplée et un basculement du public dans l'ivresse comme lors du dernier derby disputé à Geoffroy-Guichard, en 2021, lorsque Wahbi Khazri fit chavirer le Chaudron d'un pénalty transformé dans le temps additionnel.
Son nom : Wahbi Khazri 🧨
— Envertetcontretous (@Site_Evect) October 3, 2021
Sa mission : Casser le Chaudron đź’Ą
Bonne nuit Twitter đź’š #ASSEOL pic.twitter.com/WjPbr8vD2q
Laver les affronts et sauver sa saison
Si ce derby comme n'importe quel autre revêt la dimension honorifique et symbolique propre à cette confrontation, il a cette saison une importance tout autre. Avant-derniers, les Verts ont un besoin crucial de points pour se sauver. Lyon n'est pas en reste : en proie à de grosses difficultés financières, la menace d'une rétrogradation administrative en Ligue 2 plane toujours et une qualification européenne, voire pour la Ligue des Champions, semble primordiale pour le club rhodanien. Pour les Verts, s'ajoutent à cela les raclées récentes prises face à l'éternel rival et notamment les deux cinq à zéro reçus à Geoffroy-Guichard. Affronts qui n'ont jamais véritablement été lavés. Si les Verts venaient à l'emporter ce derby, ils pourraient lancer leur sprint final pour le maintien en Ligue 1 et insuffler une dynamique plus que positive. À l'inverse, en cas de défaite, cela pourrait constituer le coup fatal pour le deuxième club le plus titré du championnat de France.
En d'autres mots, gagnez le derby !