Bouanga revient sur la vidéo à caractère raciste

Club | Publié le par Mélissa | 25 commentaires

Victime d'une vidéo à caractère raciste avant la rencontre face à Nîmes, Denis Bouanga s'est exprimé sur cette affaire auprès de notre partenaire France Bleu Saint-Étienne Loire. Touché, il a répondu dès le lendemain sur le terrain avec la volonté de montrer ce dont il était capable. 

"On arrive à Nîmes et le soir on est en train de jouer à la Switch. Un copain à moi reçoit une vidéo donc il vient me la montrer et au final, ça me touche. Tu peux dire "tu te bouges le cul", il n'y pas de souci. J'accepte toute forme de critique et d'encouragement même si c'est ce genre là. Mais je réponds "je sais ce que j'ai à faire occupe toi de tes affaires" et à partir de là, ça leur a donné de l'importance. Du coup il m'envoie une vidéo raciste. Il est pas tout seul. Au début, je parlais à une seule personne et au final je me suis rendu compte qu'ils étaient dans un groupe. Il commence à m'insulter de sale noir, "rentre chez toi", "le club est de race blanche"... Ça s'attaque à la personne, à la culture, à la peau... Ça n'a rien à voir avec le foot, j'étais choqué. Tu peux me dire "bouge-toi le cul", tu peux me dire "défonce toi"... Oui c'est un match important, il n'y pas de souci.

J'ai pas aimé. Mais après voilà je me suis calmé, je me suis dit "écoute tu verras demain, tu vas rentrer tu vas tout démonter". Puisqu'à ce moment-là j'étais remplaçant donc j'avais deux fois plus de frustration. Finalement, Arnaud se blesse à l'échauffement, c'est un signe du destin. Le coach m'appelle, il me dit "Denis c'est toi qui va jouer à la place d'Arnaud" donc moi je me dis d'accord pas de souci je m'échauffe peut être deux, trois minutes, je fais deux, trois accélérations et à partir de là je me dis "bah écoute je vais leur faire fermer leur bouche". Je pense que j'ai fait un très bon match que ça soit défensivement ou offensivement. En plus c'est mon premier but après la sélection donc ça m'a fait vraiment du bien et ça les a fait taire je pense. Après le match, j'avais demandé à mon collègue de me redonner le compte qui m'a fait la vidéo, je voulais leur renvoyer un message. Il m'a dit que ça servait à rien mais ça m'a touché. Je me suis dis que j'étais dans une saison moins bonne, qu'il ne fallait pas que je pense à autre chose, mais ça touche quand même le racisme. Au bout d'un moment, il faut punir. Donc j'espère qu'ils vont être punis. 


C'est derrière moi, je n'y pense plus trop. C'est vrai que ça m'a touché mais bon, il faut savoir passer à autre chose. Il y a des choses graves dans la vie et je me dis que celle-ci est grave. J'espère qu'ils vont prendre cher. C'est comme ça, ce n'est pas à moi de décider. Je reçois n'importe quelle critique, il n'y a pas de souci. Je suis ouvert à tout. Tu peux dire que j'ai été bon quand j'ai été bon, tu peux dire que j'ai été nul quand j'ai été nul. Par contre me dire que je donne moins, non. Je me donnerai tout le temps, que tu me trouves nul, que tu me trouves moche, je me donnerai tout le temps parce que c'est mon équipe. Je me bats déjà pour moi, je me bats pour ma famille, et après je me bats pour les supporters, les vrais supporters, pas ceux qui font que critiquer et qui veulent voir l'équipe descendre.

J'aurais pu sortir la vidéo mais je n'ai pas voulu parce que je me suis dit pourquoi avoir un oeil contre tous ces supporters sachant que c'est qu'une petite partie, c'est une minorité. Je n'ai pas voulu faire ça parce que je me suis dit qu'ils auraient été mal vus alors que la plupart des supporters aiment leur équipe, aiment leur club. Ils ne sont pas du tout dans cette optique là. Il y a des pères de famille, des enfants et j'ai pas voulu qu'ils prennent en même temps que ces imbéciles."


Retranscription : EVECT

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