Bornes : "J'ai envie de retrouver la D1"

Féminines | Publié le | 10 commentaires

Néo-Stéphanoise depuis l'été, Chloé Bornes fait ses premiers pas sous le maillot de l'AS Saint-Etienne. Un nouveau défi pour la latérale de 27 ans, venue dans le Forez pour apporter toute son expérience du plus haut niveau. Rencontre.

Bonjour Chloé ! Question simple pour commencer. Pourquoi le football ? 

La passion, le plaisir. J'ai commencé dans la cour de récréation à la maternelle si je me souviens bien. C'est quelque chose qui a perduré. Depuis l'âge de 15 ans où j'ai rejoint les féminines à Albi, j'ai pris une licence chaque saison. 


Comme beaucoup de jeunes filles, tu as débuté avec les garçons...

J'ai commencé à Souillac dans le Lot avec les garçons. Je devais avoir six, sept ans. J'ai pris énormément de plaisir. Une fille dans le foot masculin, surtout dans mon département, c'était quelque chose de vraiment pas commun. J'ai énormément progressé à leurs côtés. Je me sentais un peu chouchouté aussi donc c'était top. Physiquement, ça m'a beaucoup aidé pour rejoindre les féminines.


Justement, les féminines. Tu as connu de très belles sections. Qu'est-ce que tu retiens de ces expériences ? 

Albi, ça a été mon club formateur. J'y ai fait mes débuts dans le football au féminin. J'ai ensuite rejoint Toulouse quelques mois puis Rodez. Ce sont des clubs de la région Occitanie rassemblés autour de valeurs communes : la combativité, le dépassement de soi... Ce sont des clubs à forte connotation familiale. Après j'ai rejoint les Girondins de Bordeaux, une structure professionnelle. C'est vrai que j'ai allié travail, plaisir et passion avec des joueuses expérimentées. 


On est récemment tombés sur une photo de toi, à Saint-Etienne, sur la pelouse du Stade Léon Nautin face aux Vertes. Tu te souviens de cette rencontre ? 

Je me rappelle de ce match. Quand j'ai signé ici, je suis venue avec le coach Jérôme et je lui disais "non mais je ne suis jamais venue ici, je ne me rappelle pas". En fait, si. On avait joué à côté, on avait fait match nul il me semble. En principe, les Rodez - Saint-Etienne, il y avait souvent match nul. J'étais de l'autre côté mais c'est un bon souvenir en D1.


Qu'est-ce que tu pensais de l'ASSE avant de rejoindre le club ? 

Je savais que c'était une structure professionnelle, c'est un peu triste ce que je vais dire, mais qui était en train de descendre. Mais on le voit depuis quelques années, la tendance s'est inversée. Au contraire, les ambitions du club sont beaucoup plus fortes. 


Tu insistes sur les "structures professionnels". Tu as également connu des clubs amateurs. Quelle est la différence entre les deux ? 

Les filles sont beaucoup plus professionnelles. Le cadre aussi, est beaucoup plus pro. Je le vois sur la préparation, le stage... Au niveau du staff on part avec un kinésithérapeute, un préparateur physique, un coach adjoint... Ce sont des conditions vraiment différentes. On travaille dans de meilleures conditions. 


Qu'est-ce que qui t'a fait choisir le projet stéphanois cet été ? 

L'ambition de retrouver la D1. À titre personnel, j'ai envie de retrouver la D1. Le club, ça fait maintenant trois saisons qu'il a envie d'y être. Le fait que ce soit une structure professionnelle et surtout un groupe qui évolue ensemble depuis quelques années maintenant, qui joue bien ensemble, qui vit bien... C'était super important pour moi. 


Le groupe est jeune. Tu es l'une des cadres de cet effectif. Ça te convient comme statut ? 

Oui, je suis contente. Ça me fait drôle parce que je discute avec les filles, je demande "tu as quel âge", on me dit 21, 22, 23 ans. J'ai basculé de l'autre côté. C'est un statut que j'assume complètement. J'ai envie d'apporter ma petite touche à ce groupe qui a les mêmes ambitions que moi. 


Et toi, avec le recul, tu te souviens de la joueuse que tu étais à cette âge-là ? 

La joueuse, j'étais toujours aussi déterminée, travailleuse pour atteindre mes objectifs personnels et collectifs. À 19 ans, peut-être qu'on se prend moins la tête, qu'on fonce davantage. On est plus impatiente et moins posée. J'ai appris la patience. 


Désormais tu es quel genre de joueuse sur le terrain ? 

Je suis quelqu'un qui ne lâche rien. J'aime jouer sur mon côté, prendre de la vitesse, avoir ce relai au milieu. C'est la détermination et l'envie de gagner qui me caractérise. Forcément, vu mon rôle, également apporter le surplus, bien centrer et pourquoi pas finir aussi. 


Tu es également capable de jouer des deux côtés ? 

Oui, peu importe. Je me sens aussi bien à droite qu'à gauche. C'est un critère aussi, je pense, assez important pour un coach. J'ai la chance d'avoir utilisé mes deux pieds quand j'étais petite et ça me sert aujourd'hui. 


Quels sont tes objectifs personnels cette saison ? 

Avoir le plus de temps de jeu possible. Comme chaque saison, pour moi, c'est de jouer et surtout de prendre du plaisir individuellement et collectivement. 


Et collectivement d'ailleurs ? 

La montée, c'est l'objectif. Ce sera le graal. En fin de saison, on sera toutes heureuses si ça arrive. 


Tu ne connais pas les supporters, et COVID-19 oblige, tu vas devoir patienter pour les rencontrer. Tu aurais un mot pour eux ? 

Honnêtement, félicitations pour cette ferveur. Continuez comme ça, même à distance, je sais que ce n'est pas facile. Il y a une sacrée ferveur à Saint-Etienne et je trouve ça magnifique que ce soit autant pour les garçons que pour les filles. 


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