Bodmer explique son arrivée à l'ASSE après une brouille au PSG

Mathieu Bodmer a arrêté sa carrière de football professionnel mais n'a pas quitté le monde du ballon rond. D'abord consultant, il est désormais directeur sportif du HAC où il réalise un travail remarquable avec des moyens extrêmement limités.
L'ancien milieu de terrain qui a effectué six mois dans le Forez en 2013, revient sur les circonstances un peu folles de sa signature à Saint-Étienne et sur la belle expérience qu'il a eu l'occasion de vivre dans un club incroyable à l'occasion de son passage dans le podcast "Histoires de foot" : "La relation entre Leonardo et les Français (ndlr, au PSG) a toujours été compliquée et entre Leonardo et moi, très compliquée. Je pense qu'on ne s'aimait pas mais ce n'est pas très grave. Le mercato d'hiver est compliqué, en première partie de saison je n'ai pas beaucoup joué, il y a eu la naissance de ma fille, je me suis blessé ensuite, reblessé etc... On se dispute sur un transfert avorté. J'ai une offre en Chine et il me dit "non, tu ne bouges pas". Je lui pose la question "est-ce que tu compte réellement sur moi" il me répond "oui, tu ne bouges pas".
Le mercato commence et au bout de deux semaines il revient me voir : "Tu as toujours le truc en Chine ?", je lui demande pourquoi il me dit ça : "Parce que ce serait bien que tu partes." Il y a deux semaines tu comptes sur moi et là tu veux que je parte... et l'offre n'est plus là. On était déjà pas très ami au démarrage mais là ça clash un peu plus. On s'insulte et je l'insulte un peu plus qu'il m'insulte d'ailleurs. Je suis convoqué par Nasser parce que j'ai eu la bonne idée de l'insulter devant l'Emir. Il me dit grosso modo qu'il faut vite partir. C'est comme ça que je pars à Saint-Étienne. Nasser me dit que j'ai merdé mais je sais qu'il m'aime bien. Il est énervé parce que même moi je l'ai mis en porte à faux devant l'Emir. Même si l'Emir ne comprenait pas ce que je disais à Léonardo, il voyait comme je lui parlais, il a compris que je ne lui disais pas bonjour. Carlo Ancelotti était là aussi, pas bien parce que dégouté pour moi. C'est une connerie, parce que derrière il a fallu que je rentre chez moi et que j'explique à ma femme qu'il fallait faire les affaires et que l'on partait à Saint-Étienne dans la journée.
Avec Saint-Étienne, j'ai la chance de gagner une Coupe de la Ligue, c'est un top trophée, on gagne contre le Stade Rennais en finale. C'est une très belle équipe entraînée par Christophe Galtier que j'avais connu à Lyon, adjoint d'Alain Perrin. Je tombe dans une belle équipe et un club incroyable. Un club mythique, tu joues dans le Chaudron devant 35 000, 37 000, 40 000 supporters tous les weekends, c'est de la folie furieuse. En plus, on termine quatrième et on remporte donc la Coupe de la Ligue.
J'ai la chance pour mon premier match contre Montpellier, il neige, je rentre 20 minutes et mon premier ballon je marque de la tête. Je suis bien accueilli malgré le fait que je sois passé par Lyon, il n'y a pas eu de souci par rapport à ça. Je ne joue pas toujours mais ça se passe bien et franchement, ça me fait du bien. On fait un défilé dans Saint-Étienne après la finale, il y a 40 / 50 000 personnes dans les rues, c'est incroyable. Après, je suis encore sous contrat avec le Paris Saint-Germain et l'ASSE ne peut pas m'acheter, surtout le club ne peut pas payer le salaire, j'avais un gros salaire à l'époque."