Baup : "Je ne vois pas Bordeaux ou Saint-Etienne descendre"

Anciens Verts  #ASSEFCGB | PubliĂ© le par Tibo | 22 commentaires

Passé par l'AS Saint-Etienne et les Girondins de Bordeaux au cours de sa longue carrière d'entraîneur, Élie Baup sera un observateur attentif de la rencontre entre les deux équipes programmée ce dimanche (15h00). À quelques heures de ce match décisif dans la course au maintien, "l'entraîneur à la casquette" a répondu à nos questions.

Bonjour Élie Baup. Comment expliquez-vous les difficultés rencontrées par l'ASSE et le FCGB ? Est-ce que les raisons sont les mêmes ?
Le football aujourd'hui évolue d'une façon différente. Lorsque vous voyez que la plupart des clubs appartiennent à des fonds d'investissement américains. Ce n'est plus le football de papa et maman. C'est devenu un business, quelque chose de différent. Un fonds d'investissement américain a repris Bordeaux, c'est compliqué depuis qu'ils sont là. Il y avait un autre fonds d'investissement avec King Street qui est parti, qui gérait le sportif (ndlr : GACP). King Street a dû récupérer la situation pour reprendre tout le sportif. Il y a des dossiers qu'ils ne voulaient pas, des joueurs pris qui ne correspondaient pas au projet. Il n'y a pas de réflexion sur le projet global. Le football, c'est un projet de club, qui englobe le recrutement, les joueurs, la formation, les moyens financiers, l'identité régionale. Lorsque vous avez des fonds d'investissement qui viennent, ils ont d'autres objectifs que de mettre en évidence tout cela. Saint-Etienne c'est différent avec Caïazzo et Romeyer, mais on parle beaucoup de la vente du club. 


D’anciens joueurs ou entraîneurs estiment que l’absence du public pénalise plus un club comme Saint-Etienne, qu’une majorité des autres formations de l’élite, vous êtes d’accord avec ça ?
Il faut regarder la globalité. Le COVID empêche les stades d'être plein, Mediapro qui avait promis des milliards. Le football tourne autour d'un raisonnement uniquement financier. Il faut quelque part, qu'à un moment donné, on remette l'église au centre du village et que l'on reparle du football, du terrain. Je ne veux pas montrer du doigt Saint-Etienne, Bordeaux ou Nantes. Il y a plein de clubs. 


Quel regard portez-vous sur Claude Puel et sur le projet qu’il porte à Saint-Etienne ?
Je suis les matchs, Claude Puel fait son travail. Il a toujours eu un travail de fond avec les jeunes. Quand vous voyez Green jouer l'autre jour, vous êtes content de voir un jeune gardien comme ça qui réussit, même si Bajic est un bon gardien. Il faut de toute façon à mon sens, pour tout le football français, que la formation française continue. La formation a permis à la France d'être championne du Monde, parce qu'en 1998, ceux qui étaient champions du monde avaient été formés en France. Aujourd'hui, les clubs français sont en difficultés financières, comme partout en Europe mais surtout en France. Il n'y a qu'une seule solution, c'est de travailler avec les jeunes, former des jeunes, avoir de la qualité chez les jeunes. C'est ce qui se passe en deuxième division, où il y a beaucoup de jeunes que l'on découvre. Un centre de formation comme celui de Saint-Etienne fonctionne bien, d'autres centres de formation aussi. Il faut travailler avec les jeunes.

Vous avez parlé d'Etienne Green, c'est un joueur qui a retenu votre attention ?
Oui, ça beaucoup retenu mon attention parce qu'il est arrivé au club à neuf ou dix ans. Il a l'amour du maillot Vert. Il représente l'identité stéphanoise, comme elle l'a toujours été avec beaucoup de jeunes. Des jeunes s'identifiant à la grande équipe de 1976. Même si à l'époque certains étaient arrivés à 16, 17 ans, c'était des jeunes passés dans le moule stéphanois. C'était une solidarité, un esprit, une identité, un exemple et un modèle. Avec le football d'aujourd'hui qui a changé : les joueurs courent beaucoup plus, centres beaucoup plus, on le voit avec Liverpool et toutes les équipes en Ligue des Champions, il y a une intensité, des choix tactiques différents. Mais dans tous les cas, il faut que les clubs s'identifient à ce qu'ils ont toujours été. Saint-Etienne a toujours été un club formateur.


Sur cette fin de saison, vous voyez un club historique comme Saint-Etienne, Bordeaux ou Nantes descendre ?
Je ne sais pas, je ne suis pas un voyant. Mais je ne vois pas Bordeaux ou Saint-Etienne descendre. Il leur suffit de quatre points de plus pour se maintenir. 


Vous avez un pronostic pour dimanche ?
Je vois bien le match nul (rires). C'est difficile à dire. Le résultat à Nîmes a fait du bien à Saint-Etienne, ils sont sortis de cette rencontre avec le sourire, quelque chose de positif. Bordeaux est un peu plus en difficulté actuellement. Un match nul ou une victoire de Saint-Etienne. 


Vous n’avez plus occupé un banc depuis 2013, est-ce que vous avez renoncé à reprendre du service ou vous gardez cette envie de diriger une équipe ?
On ne renonce jamais. Lorsque vous avez été entraîneur, il suffit de lire ce que dit Arsène Wenger dans son livre ou ce que de nombreux entraîneurs disent, on regarde toujours un match avec l'œil d'un entraîneur. Que l'on soit consultant sportif à la télé ou dans un journal, on a toujours ce regard tactique mais aussi d'une manière globale de jeu, de football. On a toujours cette idée. Ce que je regrette c'est qu'il n'y ait pas des postes, comme en Allemagne par exemple, de responsables techniques du club qui accompagnent les entraîneurs, qui accompagnent les formateurs.

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