Baptiste Chassagne : "Je suis juste fier d'être un petit garagna"

Y'a pas que le Foot | Publié le par Joris | 8 commentaires

Comme un gamin au moment de répondre à nos questions au même endroit que les joueurs après les matchs en zone mixte, Baptiste Chassagne est revenu sur sa performance exceptionnelle en remportant la Diagonale des Fous mais aussi et surtout sur son attachement à Saint-Étienne et à l'ASSE.


C'est un homme d'une grande simplicité et gentillesse que nous avons rencontré avant le match entre l'AS Saint-Étienne et Pau dans les coulisses de Geoffroy-Guichard. Pourtant, Baptiste Chassagne vient de réaliser une performance tout sauf anodine en remportant la Diagonale des Fous le 17 octobre dernier. En 23 heures et 32 minutes, Baptiste Chassagne franchissait en effet la ligne d'arrivée en premier après avoir effectué 175km de course dont plus de 10 000 mètres de dénivelé positif. Une perf' XXL pour un véritable amoureux des Verts. 

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Comment ça va après ta victoire sur la Diagonale des Fous ?
Ici, ça ne peut qu’aller ! Le Chaudron je ne dirais pas que c’est ma maison mais c’est là qu’est née ma passion pour le sport, là où sont nées mes premières émotions liées au foot, à la performance, à Sainté. Franchement, dès que je suis ici, je me sens chez moi, ça ne peut qu’aller bien.

Est-ce que ce n’est pas finalement la plus belle des célébrations d’être là ce soir pour fêter une victoire sur la Diagonale des Fous ?
Pour être tout à fait honnête, je n’étais pas au courant et du coup je le prends comme un cadeau. Je me sens ultra-priviligié. J’aime aussi être juste un petit gars parmi tant d’autres au sein du peuple vert, c’est ça qui me fait kiffer, c’est pour ça que j’ai pris mon abonnement dans le Kop Sud aussi. Je veux faire partie de cette masse, de ce peuple. C’est un énorme privilège d’être ici mais en même temps ce que j’ai aussi envie de vivre, c’est d’être dans le Kop, d’être un parmi d’autres. Juste chanter l’amour de mon club.

L’amour de ce club tu l’as ressenti pendant la Diagonale avec tous ces maillots verts sur le parcours, la mythique « Allez les Verts » qui a résonné juste avant ton arrivée…
Oui c’était absolument incroyable. Je ne sais pas comment les Réunionnais ont eu l’info mais à partir de la mi-course, j’ai eu des « Allez les Verts » dans tous les sens, forcément ça m’a porté. Et puis pour l’anecdote, l’arrivée se faisait en descente dans un stade, c’est assez peu commun d’avoir une arrivée dans un stade, du coup il y avait une petite connexion avec Sainté et j’entendais la musique « Allez les Verts » et avec le manque de lucidité, je pensais que c’était une hallucination (rires). En fait non. Mes proches m’ont dit qu’ils avaient vraiment mis « Allez les Verts » dans le stade. Ça a résonné et ça m’a appelé comme un aimant. C’est l’amour des Verts qui m’a accompagné pendant toute la course et je ne sais pas trop quoi dire. Moi je suis venu au stade quand j’avais trois ans, je me retrouve là ce soir, je me dis que la vie est partie un peu en cacahuète (rires). Mais c’est cool !

On a vu des membres de ton staff te dire que si tu allais au bout, l’ASSE monterait en Ligue 1. Quelle place a eu ce rattachement à l’ASSE dans ta performance ?
Je pense que ce que m’apporte vraiment mon amour du club est ce côté fédérateur. Je fais du sport pour vivre des émotions partagées et c’est pour ça que je vais dans les Kops en fait. Parce que quand tu arrives dans un Kop, il n’y a plus de différence. On est tous unis autour d’une seule et même passion et c’est ça que j’ai ressenti pendant la course, le fait d’être aligné quand ça se passe bien, quand tu sens que le Chaudron s’enflamme. C’est un truc de ouf (sic) mais quand tu supportes Sainté, tu sais que tu vas trouver des gens avec qui tu as une passion commune et avec qui ça va bien se passer partout dans le monde. Je pense que les Réunionnais se sont attachés à moi parce que j’aimais Sainté et du coup ils m’ont encouragé, ça m’a poussé. Il fait bon être supporter de Sainté.

Après ta victoire, bon nombre de Stéphanois l’ont fêté comme si c’était la leur. Es-tu surpris d’avoir vu que finalement c’est un peu Saint-Étienne qui a gagné ce jour-là ?
(Rires) Je suis toujours surpris. Je me sens hyper chanceux, privilégié, du soutien dont je peux bénéficier. D’autant plus de la ville de Saint-Étienne car c’est une ville qui correspond de fou à mes valeurs. Je ne suis pas né ici mais je suis originaire d’ici. Mes grands-parents sont basés ici, ma famille est basée ici, j’ai passé toutes mes vacances ici étant petit. J’y reviens quotidiennement. Les valeurs de la ville, j’en suis imprimé. Quand j’ai vu tout ce soutien-là, j’ai trouvé ça hyper puissant, hyper naturel. Je suis juste fier d’être un petit garagna, mais juste un parmi d’autres.

Tu espères donc vivre une belle saison avec les Verts…
Oui, on parlait tout à l’heure de mon staff qui me disait que si j’allais au bout, Sainté monterait en Ligue 1. D’autres me disaient : « Wow, tu descends encore plus fort que Sainté » (rires). Par rapport à ce soir, l’enchaînement Pau puis Red Star est couperet. C’est maintenant que ça se joue. C’est aussi pour cette raison que j’ai pris l’abonnement cette saison, je ne l’avais pas fait les saisons précédentes parce que ce n’était pas compatible avec la saison de Trail. J’espère vraiment vibrer cette année, les matchs importants sont maintenant et au Printemps, ce sont piles les moments où nous en Trail nous sommes un peu plus en off. L’enchaînement est important et je vais pousser mon équipe.

Y-a-t-il un joueur auquel tu t’identifies dans cette équipe ?
Je trouve que Mahmoud Jaber a une histoire assez dingue. J’ai toujours admiré les athlètes engagés, je trouve que son histoire est très forte (pour rappel, Mahmoud Jaber qui évolue avec Israël en sélection est issu d'une famille d'origine palestinienne. Le football est omniprésent dans sa famille puisque son frère, Abdallah Jaber (32 ans) porte les couleurs du Maccabi Bnei Reineh F.C. et compte pas moins de 56 sélections avec la Palestine dont il a été le capitaine, ndlr). Il joue au poste où j’ai commencé le foot, j’étais un numéro 6 assez besogneux et peu talentueux, il est certainement beaucoup plus talentueux que moi mais j’aime bien les joueurs de devoir, qui sont là, qui ont la grinta. Il a en plus une touche technique hyper intéressante donc j’aime beaucoup ce gars-là. Après, j’aime beaucoup Stassin parce que c’est un showman et on vient au stade pour ce genre de joueurs.  


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