ASSE - Léo Pétrot, l'histoire d'une éclosion atypique

Pros | Publié le par Aymeric | 15 commentaires
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Dans son dernier podcast Dessous de Verts, Franck Talluto accordait un temps d'échange à un joueur natif de la région stéphanoise. Bien connu du centre de formation, dans lequel il y a passé sept ans, Léo Pétrot revient sur son parcours atypique, où le travail a été le maître-mot. 

Formé à l'ASSE depuis 2012, Léo Pétrot apprend en avril 2019, alors âgé de 22 ans, que son contrat professionnel avec le club stéphanois ne sera pas reconduit : "On était sur une fin de cycle, que ce soient des joueurs comme moi, Dylan Chambost, Mickaël Panos, Théo Vermot, Hugo Roussey, on était un bon paquet à avoir fait trois-quatre ans en réserve et on avait entre guillemets fait le tour, on était un peu les plus anciens et on encadrait aussi les plus jeunes qui montaient avec Wesley Fofana, William Saliba, Mahdi Camara, et j’en passe (...) donc je m’y attendais un petit peu aussi. Comme j’ai dit, il y avait deux joueurs à mon poste, maintenant on connaît leurs carrières. Deux phénomènes donc avec le recul, c’est logique (...). De mon côté, forcément il y avait de la déception". 

De nouveaux horizons attendent cependant Léo, qui comme il le dit au micro de Dessous de Verts, avait hâte de savoir où il allait atterrir :  la fin de mon contrat avec Saint-Étienne, je sais qu’ils (ndlr : Andrézieux) étaient intéressés par moi mais à ce moment-là j’avais quelques clubs de National 1 qui étaient intéressés. (...) Je suis aussi allé faire des essais au Red Star, en National 1 à l’époque, et à Boulogne-sur-Mer en National 1 aussi, qui n’ont pas été concluants. J’ai fait à peu près une semaine dans chaque club, à l’issue de ces deux essais forcément, je cherchais toujours un club. Et Andrézieux était toujours là, donc ça me permettait aussi de rester dans la région, de jouer en National 2, (...) c’était très attractif pour moi, et donc j’ai signé à Andrézieux à ce moment-là, c’était en juillet ou août 2019".


Malgré l'absence d'un statut professionnel, Léo Pétrot se considérait toujours comme tel à cette époque, preuve de son sérieux et de son travail : "Andrézieux a de très bonnes infrastructures pour le National 2 aussi donc je me suis toujours considéré comme quelqu’un de pro, en tout cas dans ma préparation, dans mon hydratation, alimentation etc, à ce niveau-là, même si évidemment, je n’avais pas un contrat pro". 


Malheureusement, la signature de Léo Pétrot dans son nouveau club, Andrézieux-Bouthéon FC, sera liée à l'arrivée du Covid. Malgré l'envie de retrouver le niveau professionnel et de se faire repérer au plus vite, Léo voyait ses chances se réduire avec la coupure des championnats amateurs, dont le National 2 : "Malheureusement j’ai fait les deux années du Covid qui ont été un peu tronquées parce qu’on n'a pas pu finir les championnats, notamment le premier où on est allé jusqu’à mars et le deuxième où on a fait je crois, sept ou huit matches. (...) On fait deux mois de championnat, puis en octobre, on nous dit que les clubs amateurs, on doit s’arrêter parce qu’il y a encore une vague du Covid. Le problème, c’est qu’on nous dit que ça peut reprendre, il faut rester prêt, donc nous on continue de s’entraîner pendant deux mois jusqu’à Noël. On n’a pas de nouvelles. On arrive en janvier, forcément en janvier il y a la Coupe de France. (...) Mais on avait pu la jouer, donc c’était, on va dire, la seule compétition qu’on disputait. On continuait de s’entraîner, on avait fait deux tours de Coupe de France. Il me semble qu’on élimine Villefranche. Après, on va à Chamalières, une équipe de National 2, et on perd aux pénaltys. C’était en février à peu près". 

En l'absence de compétitions, le défenseur va poursuivre ses entraînements dans une ambiance particulière : "Jusqu’à mai on n'a fait que des entraînements et on savait qu'on ne reprendrait pas. C’est vrai que là, ce sont des périodes compliquées. (...) On était un peu tous sur les nerfs à l’entraînement parce qu’on savait qu’on avait cette frustration de ne pas avoir le match le week-end et de s’entraîner, pas pour rien mais voilà c’était frustrant pour nous. (...) De ne pas avoir la compétition pour un footballeur, c’est ce qui est le plus regrettable. Donc c’était tendu puis en mai, je me rappelle, on est parti en vacances et ces deux saisons un peu spéciales se sont terminées comme ça."


Cette période a été remplie de doutes pour le natif de Firminy, qui n'a pu jouer que de trop rares matches en compétitions officielles. Le destin lui sourit après tout ce travail fourni, en voyant l'arrivée du FC Lorient : "Forcément, à titre individuel, même si je ne faisais que m’entraîner et que je n’avais pas les matches pour me faire repérer, je sais que je travaillais pour moi. (...) Mais forcément, on doute à ce moment-là, donc c’est vrai que ce sont des moments un petit peu difficile, mais je me suis toujours accroché, j’ai toujours travaillé et puis après c’est à ce moment-là que Lorient arrive et là je me dis que, c’est peut-être la dernière chance". 

Une dernière chance que Léo Pétrot ne va pas hésiter à saisir, bien que réticent à l'idée de travailler avec de très jeunes joueurs : "Je venais d’avoir 24 ans, Lorient me contacte et je me dis de toute façon, qu’est-ce que j’ai à perdre ? (...) J’étais encore une fois reconnaissant envers Andrézieux parce qu’ils m’avaient ouvert les portes à un moment donné où malheureusement il n’y avait pas grand monde qui voulait de moi, si je puis dire ça comme ça. Donc je voulais faire les choses bien avec ce club aussi, mais j’avais envie de partir parce que je me suis dit il faut que je tente quelque chose. Leur équipe réserve joue en N2, au même niveau qu’Andrézieux et leur équipe pro joue en Ligue 1, si je peux arriver à m’entraîner avec les pros, si je peux arriver à avoir du temps de jeu, on ne sait jamais. Ou faire des matchs amicaux, me faire repérer, ça peut être aussi une bonne passerelle pour après. (...) Je me suis dit, là, il faut que je tente quelque chose."


Lorient lui présente son projet et le rôle qu'il va joué dans celui-ci et Pétrot est quant à lui séduit par la proposition : "On encadre dans un premier temps leurs plus jeunes puisque je me rappelle, on jouait avec des joueurs de 17, 18 ans donc c’était vraiment très jeune, puis ils me disent que pour eux, il y a des passerelles, puisque tout joueur peut progresser à n’importe quel âge, en ayant 24 ans, en ayant 30 ans et ça, c’est la vérité. Ils m’ont aussi parlé de progression individuelle et ça, ça m’a vraiment plu. (...) On partait sur un contrat de deux ans pro aussi, (...) donc je me suis dit, allez, là il faut qu’on y aille".


Léo Pétrot part donc à Lorient pour jouer dans un premier temps avec l'équipe réserve, en National 2. Une année passe, et il se retrouve avec vingt titularisations en Ligue 1, profitant de plusieurs blessures à son poste. Il lui reste alors une année de contrat, mais son club de cœur va revenir vers lui : "Il me reste donc un an de contrat à ce moment-là, parce que je n’avais toujours pas prolongé durant la saison. Lorient veut me prolonger, donc on discute etc. Très rapidement, je sais que le coach Batlles veut me faire revenir avec la direction et notamment Loïc Perrin. Enfin voilà, à partir du moment où j’ai su que Saint-Étienne était sur moi, après le cœur a parlé. Même en ayant un an de contrat, en ayant une possible prolongation, même en Ligue 1 à Lorient, moi je ne voulais que Saint-Étienne".


Le défenseur porte ainsi un regard global sur son parcours atypique, son travail étant la grande force de sa carrière : "Des moments où je me pose un peu chez moi, je m’assois, je me dis quand même, déjà tu peux être fier de toi forcément parce que tu n'as jamais lâché et ça a payé mais après très vite je me dis qu’il faut que j’en fasse encore plus parce que je sais comment ça a été dur déjà, et je sais que maintenant je ne veux plus sortir du milieu pro donc (...) ça ne tient qu’à moi de tout faire pour ne pas en sortir". Depuis son retour au sein de l'AS Saint-Étienne, Léo Pétrot fait partie des cadres de la défense stéphanoise.  


Retrouvez l'intégralité du podcast Dessous de Verts, épisode 44, par Franck Talluto


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