ASSE - Crise chez les Vertes, entrée en matière ratée pour Joseph
La grande révolution amorcée au début de saison et l’installation d’un nouveau cycle du côté des féminines de l’AS Saint-Étienne peine à trouver les prémices d’un début d’histoire, sous la houlette d'un Sébastien Joseph, fragilisé par des résultats inquiétants.
Une seule victoire en championnat sur l’ensemble de l’année 2025, c'est avec cette statistique folle que les Vertes ont bouclé un exercice catastrophique sportivement. Samedi soir, à la maison face à Dijon (0-1), les Stéphanoises sont restées dans leurs standards. Six buts inscrits dont quatre sur le seul match face à Montpellier, cinq petits points au classement, 20 buts encaissés, le début de saison 2025/2026 s’inscrit pleinement dans la fin du précédent. Laurent Mortel licencié au printemps dernier, Marc-Antoine Brihat avait assuré l’intérim, arrachant avec ses joueuses un maintien poussif sans remporter le moindre match de Première Ligue sur la seconde partie de championnat (ndlr, 10ème, 5 victoires, 2 nuls, 15 défaites, 16 buts marqués, 62 encaissés). Recruté très tôt cet été, Sébastien Joseph devait amener un vent nouveau sur la section féminine des Vertes et son expérience de la Première Ligue.
Pour cela, c’est la carte du nouveau cycle qui a été sortie de la manche de Jean-Marc Barsotti, président de l’association avec l’arrivée de Sébastien Joseph, meilleur ennemi du précédent coach, Laurent Mortel, tout un symbole. Treize recrues dans l’été et un effectif profondément remanié devaient avec ambition poursuivre l’installation durable du club en Première Ligue. Du côté des départs, quelques anciennes ont quitté le club comme Cindy Caputo (FC Fleury 91) ou bien la capitaine Solène Champagnac (Toulouse FC), usées et à la recherche d’un nouveau projet.
Quatre défaites lors des quatre premiers matchs de la saison ont douché les espoirs d’un début de cycle réussi, avec en point d’orgue une humiliation à Geoffroy-Guichard contre Marseille (J4, 0-4). Tout sauf une performance isolée pour des Vertes corrigées en Coupe de la Ligue par des clubs de Seconde Ligue (Nice 4-0 et Thonon Evian 3-2). Sur le terrain, difficile de mesurer l’impact des recrues au milieu des anciennes que sont Cambot, Bataillard, Lamontagne ou bien encore Pierre-Louis et Tapia, seules Johnson, Corboz et Hornemann sortant un peu du lot. D’autres historiques comme Martinez, blessée et Belkhiter mise de côté ont reçu un traitement contestable en interne, signe d’une gestion de plus en plus souvent critiquée dans l’environnement du club. Après 11 journées de championnat, les Stéphanoises, cinq points, sont bonnes dernières et la perspective d’une sortie de crise semble pour le moment bien loin.
L’entraineur Sébastien Joseph quant à lui, s’est exprimé la semaine dernière dans les colonnes du Progrès, gageant qu’il ne s’était pour le moment pas senti menacé : "Je n’ai jamais reçu d’ultimatum de la part de la direction. Parce que, elle aussi, ne résonne pas dans une logique de court terme. Aujourd’hui, on a la chance, dans ce marasme du foot français, d’avoir un propriétaire qui est extrêmement impliqué, qui veut vraiment le bien et le développement du club pour se détacher un peu de l’aspect purement résultat. Et l’ambition à long terme, c’est d’être européen. On est obligé d’avoir une vision à long terme et d’avoir un cap qui ne doit pas changer tous les quatre matins en fonction des résultats. Sinon, ça n’avancera jamais. Partout où il y a de l’instabilité, il y a du chaos."
Après la défaite de ses joueuses contre Dijon de samedi soir, le coach des Vertes a pourtant assisté au milieu de la pelouse du stade Salif Keita aux remontrances de Jean-Marc Barsotti à l’ensemble du groupe. Une scène visible de tous, loin de l’intimité du vestiaire qui n’a pas manqué de faire réagir plusieurs joueuses avec ironie quant à leur avenir proche dans le Forez. Ambiance.
Comme régulièrement, c’est par le volet mercato que l’ASSE tentera de sauver sa saison cet hiver, pour autant l'effectif ne sera pas extensible à l’infini avec une vingtaine de joueuses déjà sous contrat cette saison. Toujours dans les colonnes du Progrès, Joseph pointait d’ailleurs du doigt le travail récent du club sur le marché des transferts : "Je pense que le club doit vraiment s’améliorer sur ce volet recrutement qui, depuis quelques années, n’est pas forcément toujours à la hauteur des espérances". Côté terrain, les Vertes ne devront pas laisser filer trop de matchs contre des concurrentes directes lors de la phase retour pour se maintenir en Première Ligue, l’objectif du coach étant "d’aller chercher entre 14 et 16 points". Elles en ont les moyens, à condition de soigner les maux d’un club malade en 2025. Avant de parler d’Europe, il faudra d’abord rester en première division.