Andreu : "Trois saisons à l'ASSE, le résumé d'une carrière"

Anciens Verts | Publié le par Tibo | 4 commentaires

Formé à l'AS Saint-Étienne, Yoann Andreu a débuté sa carrière professionnelle dans le Forez (2008-2012) avant de la poursuivre ailleurs. Freiné par les blessures, il a stoppé sa carrière prématurément en 2019 mais n'a pas quitté le monde du football pour autant. Actuellement au SCO Angers où il s'occupe des U19 Nationaux, l'ancien latéral a répondu à nos questions. 

Que deviens-tu depuis l'arrêt de ta carrière professionnelle en 2019 ?

J'ai entamé une reconversion en tant qu'éducateur, entraîneur, formateur, on peut le dire comme ça avec les différentes formations que j'ai suivies au sein du centre de formation du SCO Angers. Au départ, je me suis occupé des U16 et aujourd'hui je suis avec les U19 Nationaux. J'ai suivi différentes formations en commençant par le BP JEPS, après le BEF, le DEF qui est un diplôme d'état passé à Clairefontaine. J'ai enchaîné avec le spécifique attaquants et défenseurs à Clairefontaine (CEAD) également et là je passe le haut formateur avec Frédéric Dugand. 


Cette reconversion dans le football, elle s'est imposée à toi, c'était une évidence ?

J'avais initié ça à Saint-Étienne. À l'époque, c'était avec le BE premier degré et second degré. C'était un cursus offert par le club. Pour l'anecdote, j'étais dans la même classe que Razik Nedder et Amaury Barlet qui sont aujourd'hui entraîneurs des U19 Nationaux à l'Olympique Lyonnais. C'est quelque chose que j'avais dans un coin de ma tête mais que je n'avais pas forcément poursuivi parce que ma carrière de joueur avait pris plus de place, je m'y étais véritablement consacré pendant onze ans. 


Tu as pour l'heure essentiellement travaillé avec les jeunes, est-ce que tu envisages par la suite de te tourner vers le football d'adulte ?

Je me reconnais vraiment dans le rôle de formateur, j'ai pu goûter à toutes les catégories au sein du centre de formation, U16, U17 Nationaux, U19 Nationaux. J'ai même remplacé Abdel Bouhazama en intérim. Je me suis occupé de la National 2 durant trois mois, une très bonne expérience et j'avais en parallèle récupéré les autres prérogatives d'Abdel, notamment la responsabilité du Centre de formation. Ça a été une bonne expérience pour me dire qu'aujourd'hui, j'ai l'âme d'un formateur. 


Que retiens-tu de tes années à L'Etrat ?

C'était un contexte idéal pour faire progresser les jeunes. Je suis venu en immersion au mois d'octobre, le centre a énormément évolué mais à l'époque, il faisait déjà partie des très bonnes structures au niveau national. Un super contexte avec une équipe éducative, Jean-Philippe Primard qui pour moi a été un formateur qui m'a marqué. Aussi des joueurs que j'ai côtoyés et qui ont eu la chance de réussir comme Gomis, Bayal, Benalouane, Dabo, Rivière, Ghoulam, Nery, Guilavogui etc. On avait un potentiel joueur hyper intéressant, un complexe qui nous permettait de l'exploiter et une équipe éducative, avec un directeur de centre qui était cohérent avec ce que le club souhaitait faire. J'ai un très bon souvenir.

Cette expérience te sert-elle dans ta nouvelle vie professionnelle ?

Complètement, j'ai la chance de pouvoir former des jeunes. Ils sont dans un parcours que j'ai vécu. Étant originaire de Valence, j'ai vraiment vécu au centre de formation. Ça me sert évidemment sur l'aspect hors terrain. Sur le terrain, c'est un pêle-mêle de tous les coachs que j'ai connus, à la formation ou en professionnel (Galtier, Moulin, Perrin, Laurey...). J'essaie de me nourrir d'un peu tout pour transmettre de la meilleure manière aux jeunes d'aujourd'hui.


Tu comptes 28 matchs chez les pros à l'AS Saint-Étienne, quel regard as-tu sur ton parcours au sein de ton club formateur ?

La première satisfaction c'est d'être formé et d'avoir pu être joueur professionnel, alimenter l'équipe professionnelle. J'ai eu une ascension fulgurante entre l'équipe de France où j'ai connu toutes les sélections en dehors de la A, titulaire en Ligue 1, en Ligue Europa. Des débuts rêvés. J'ai été malheureusement freiné par les blessures, ce qui a gêné ma progression et le fait de m'imposer sur plusieurs saisons consécutives. Malgré tout, cela m'a servi dans la suite de ma carrière pour mieux comprendre la globalité d'un joueur, dans son environnement, l'engagement des séances, l'intensité que l'on doit mettre. Cela m'a permis d'évoluer sur ce plan-là aussi. Le temps que j'ai perdu à Saint-Étienne avec les blessures, je l'ai rattrapé dans la suite de ma carrière. J'ai gagné en maturité. On sait qu'une carrière est faite de hauts et de bas. Moi, en trois saisons à l'ASSE, ça peut être le résumé d'une carrière. J'ai tout de même grandi sur le plan humain, sportif aussi avec les différents coachs connus, les différentes compétitions. Du très haut-niveau avec une cinquième place en Ligue 1, jouer le maintien aussi, ce fut l'ascenseur émotionnel. 


Si tu devais ressortir un moment de ton passage à l'ASSE ? 

Je pourrais en donner plusieurs mais je vais dire l'Europa Ligue, qui est un moment clé pour un joueur. Dans les différents vestiaires que j'ai pu connaître, on compte sur les doigts d'une main les joueurs qui ont participé à une Ligue Europa. Il y a aussi le derby face à l'Olympique Lyonnais, ça a été un moment fort. Des moments ancrés au sein du peuple stéphanois. Ce sont de bons moments à vivre. 


Tu as ensuite enchaîné à Mouscron, au Gazelec Ajaccio et enfin au SCO Angers. As-tu des regrets sur la carrière que tu as effectué ? 

Je me suis posé la question de savoir si je pouvais nourrir des regrets ou pas. Le chemin que j'ai eu, il aurait pu être beaucoup plus fort, d'une point de vue sportif, médiatique etc. Il aurait pu aussi être catastrophique. Quand je suis à Saint-Étienne et que je pars sur une blessure, je venais juste de me remettre des ligaments croisés. La carrière que j'ai réalisée, j'en suis satisfait. J'ai pu m'appuyer sur des piliers forts, comme ma famille, l'entourage professionnel avec mon agent. On m'a donné ma chance pour rebondir dans les clubs où j'ai continué ma carrière. J'ai eu la trajectoire que j'ai connue, lorsqu'on fait le bilan, c'est onze ans en professionnel, huit ans en Ligue 1, la Ligue Europa, la sélection nationale chez les jeunes, c'est positif. 


Après une saison catastrophique, le SCO a su bien se relever. C'est une petite surprise de retrouver le club à ce niveau-là ? 

Il y a toujours un questionnement lorsqu'on sort d'une saison aussi noire que celle de la descente. Il fallait savoir comment les joueurs allaient réagir, le staff également. Alexandre Dujeux qui a repris les rênes de l'équipe a apporté une certaine sérénité, une démarche de travail, du positif au sein du groupe. C'étaient les ingrédients pour pouvoir remettre une dynamique, il surfe désormais dessus. Je ne dirais pas que c'est tout sauf une surprise, mais le club, que ce soient les dirigeants ou le directeur sportif, ont mis les moyens de leurs ambitions. Ce n'était pas forcément affiché dès le départ. C'est de bon augure pour la suite pour le club, en gardant beaucoup d'humilité. 


Quel regard as-tu sur cette Ligue 2, on a le sentiment qu'Angers et Auxerre ont déjà pris une sérieuse option sur la montée directe ?

C'est un championnat qui reste intéressant. Je l'ai connu en tant que joueur, il y a une marge importante entre la Ligue 2 et la Ligue 1. Ça semble bien parti pour Auxerre et Angers. Après, tout reste possible avec les places pour les barrages, même pour Saint-Étienne.

As-tu été surpris de voir Laurent Batlles, que tu as connu à Sainté en tant que joueur poussé vers la sortie à la fin de l'année ? 
Il y avait eu une belle série de dix matchs sans défaite, j'étais venu à Geoffroy-Guichard au début du mois d'octobre pour la rencontre face à Dunkerque (ndlr : victoire 2-0 des Verts). Il y a eu aussi le succès contre Angers et puis ensuite une mauvaise série. Je ne suis pas surpris, parce qu'aujourd'hui c'est le métier qui veut cela, on n'a plus le temps de construire, il faut rapidement des résultats. Il y a eu du changement, le nouvel entraîneur a su stopper la mauvaise série. 


Revenir à Saint-Étienne, c'est quelque chose que tu as dans un coin de ta tête, tu as peut-être déjà eu l'opportunité ? 

Non, je n'ai jamais eu l'opportunité de revenir. Il y a des personnes compétentes en place à la formation et je me sens bien à Angers. Après, dans le football, il ne faut jamais dire jamais. 

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