85 ans et plus Vert que jamais !

Pros | Publié le par Occitan Vert | 9 commentaires
Quand on évoque un grand stade, nul n’est besoin de préciser qu’il s’agit d’un stade ni où il se trouve. On dit « à Wembley », « au Camp Nou », « au Maracaña », « à Geoffroy Guichard » ! Il n’existe pas de grands clubs qui ne possèdent un stade légendaire ! Notre chaudron, fête aujourd’hui ses 85 ans ! Un vieux monsieur qui n’a jamais été aussi Vert !

En 1930, Pierre Guichard a bien l’intention de donner à  son club, qui n’est pas encore l’ASSE, une autre dimension, d’autant plus que l’instauration du professionnalisme  en France est sur le point d’aboutir. Le terrain du Pont de l’Ane est désormais dépassé. St Etienne doit se doter d’une enceinte sportive digne de la dimension de la ville. Mais où trouver les fonds nécessaires ? La contribution paternelle bien que conséquente n’est pas suffisante. Pierre Guichard fonde donc une association, chargée de les récolter : « Les Amis du Sport » ! C’est assez extraordinaire de penser aujourd’hui, que ce sont les stéphanois, particulièrement la population stéphanoise de condition modeste, qui a mis la main à la poche pour permettre la construction de son stade qui, décidément avait déjà, avant sa naissance, ce parfum populaire que l’on tient tant à conserver aujourd’hui.

La famille Guichard jeta son dévolu sur un terrain, une décharge devrait-on dire, situé à l’Etivallière. Acheté à  la duchesse de Broglie, fille du Baron de Rochetaillée, ce terrain fut cédé pour 1 franc symbolique à l’Association. 2 architectes stéphanois Thierry Meyer et Michael Saidoun sont les concepteurs de la nouvelle enceinte. C’est l’entreprise Bouhana qui effectua les travaux. Cette société parisienne avait réalisé le chef d’œuvre français de l’époque, le Stade Olympique de Colombes

La première capacité annoncée est modeste ! On peut alors accueillir 1800 personnes, dont 1000 dans la seule tribune construite, sous laquelle, sont installés les vestiaires. Les « Kops »  sont des buttes en terre situées derrière les buts.

Comme c’était souvent le cas à l’époque, le terrain est entouré d’une piste d’athlétisme qui était l’un des sports phares. On pouvait également y pratiquer le rugby, le basket et le volley.

Différentes activités sportives furent présentées lors de l’inauguration le 13 septembre 1931. Une rencontre de rugby entre le club stéphanois et l’AS Montferrandaise. Une sélection régionale de football fut balayée par l’AS Cannes, l’une des grandes équipes françaises du moment (1-9). 
Bien entendu, un vin d’honneur fut servi aux invités, parmi lesquels de nombreuses personnalités locales et nationales qui terminèrent cette journée historique au grand hôtel !

Une deuxième tribune sera érigée en 1936. Elle prendra le nom d’un grand serviteur du club très tôt disparu, Henri Point.

Ces pionniers qui ont été les bâtisseurs du club, en même temps que ceux du stade, seraient sans doute interloqués s’il découvrait aujourd’hui  la métamorphose de leur enfant. Ils regretteraient sans doute, la bouteille de vin chaud (ou froid) planquée dans la canadienne, les clameurs qui envoyaient le joueurs  flemmards « A la mine » et la fumée de l’aciérie voisine qui donnaient un cachet supplémentaire à l’atmosphère populaire du lieu !

Nul doute par contre, qu’ils seraient très fiers d’apprendre que le  « Parc des sports » qu’ils ont créé, a été le théâtre, à travers les âges, de grands moments de l’histoire du football français. Qu’il est aujourd’hui un lieu mythique, une cathédrale, une deuxième maison pour des générations de supporters, sans qui l’histoire ne serait pas devenue légende, et dont les derniers mériteraient bien d’en écrire quelques pages supplémentaires.
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