#SRFCASSE Un naufrage collectif initié par le corps arbitral (J-24)

Pros | Publié le par Raphaël | 12 commentaires

Face à Rennes, l’AS Saint-Étienne allait jouer une rencontre décisive pour la suite de la saison, avec l’opportunité d’éloigner l’un de ses concurrents directs pour l’Europe à l’extérieur. La tâche s’annonçait ardue (mais pas impossible)  sans son meilleur buteur et leader technique Wahbi Khazri et sans ses deux métronomes Yann M’Vila et Ole Selnaes. Pour le système de jeu, on a eu le droit à du classique avec un 3-5-2 habituel, Kolodziejczak, Subotic et Perrin formant la charnière. Mais le temps était également aux expérimentations, avec la titularisation d’entrée de Aït Benasser en milieu défensif, et Monnet-Paquet en tant que milieu relayeur. Sur les côtés, Debuchy faisait son retour, Silva était titularisé à gauche, et en attaque, le trio Hamouma-Diony Cabella était aligné.


Défense


Concernant l’arrière-garde des verts, on a eu le droit à une prestation très moyenne de l’ensemble de la défense. Réalisant un début de match plutôt serein, tant défensivement qu’au niveau des relances (Perrin et Subotic nous ont gratifié de deux belles transversales, l’une pour G.Siva, l’autre pour Hamouma en profondeur qui aurait du bénéficier d’un pénalty après avoir été déséquilibré par Da Silva), elle a été rapidement mise en difficulté par une perte de balle au milieu de terrain par Rémy Cabella à la 19ème minute. Cette perte de balle a engendré une succession de tergiversations, et un enchaInement de situations rennaises avec une grosse occasion pour l’attaquant Rennais Theoson Siebatcheu sur une passe d’Hatem Ben Arfa, avant que les locaux ne débloquent la rencontre sur corner avec une belle tête d’M’baye Niang, alors que Kolo a été dans l’incapacité de prendre le meilleur sur son vis-à-vis (après revisionnage des images, il y avait peut-être un ascenseur sur lui.) La possession des verts va s'effriter à la suite de cet événement, alors que le 3-5-2 était percé de toutes parts sur les ailes, notamment à droite avec Debuchy qui avait extrêmement de mal à bloquer ses adversaires, avant de repartir de plus belle, et sera bien moins stérile, avec de nombreuses occasions pour les stéphanois. Les défenseurs ont également repris un peu confiance à la suite de cette première mi-temps, et Kolo s’est un peu rattrapé du but en nous gratifiant  d’un superbe tacle sur un départ en profondeur de M’Baye Niang. Il aurait même pu se rattraper totalement avec une tête sur corner, détourné spontanément par un excellent Tomas Koubek.

Subotic, quant à lui, a été plutôt solide en première mi-temps, malgré quelques largesses défensives, et est malheureux sur son occasion manquée à un mètre du but. Chacun se fera son avis sur son raté, mais il est victime à tort d’une chasse aux sorcières depuis la fin du match. Il  n’est en rien responsable de tout l’effondrement de l’équipe survenue dimanche après-midi, et il a à sa décharge l’effet de surprise + le fait qu’il ne soit pas attaquant au moment de son occasion. Silva a été très moyen, que ce soit offensivement ou défensivement, se retrouvant parfois perdu dans son couloir, et étant l’auteur de contrôles approximatifs. À son opposé, Debuchy, plutôt décevant défensivement en considérant le niveau habituel du joueur, a fait  quand même quelques interceptions de qualité et un beau tacle glissé à la 57’. Il a compensé par un engagement et un apport offensif qui le caractérisent à merveille. Il a été l’auteur de nombreux centres bien frappés, malheureusement inutiles à cause d’un manque de présence dans la surface. (La faute à des profils ne correspondant pas à ce style de jeu).

La deuxième mi-temps pour la défense a été similaire, exceptée le début de 2nde période avec une alternance de domination de courte durée des deux équipes. Impériale dans quelques interventions, elle a fini par sombrer lentement à la 70’, mise à mal par la vivacité des attaquants rennais, comme sur cet merveille d’enchaînement feinte de frappe-tir de Ben Arfa à la 73’, mourant sur le poteau droit de Ruffier. Le dernier rempart a eu l’occasion de s’illustrer à de nombreuses reprises, mettant en évidence les carences défensives de la défense. La possession beaucoup trop prononcée dans ce secteur dans ce secteur de jeu pendant le dernier quart d’heure a été criante de vérité sur l’incapacité à trouver ses solutions vers l’avant.


Milieu


On a eu le droit à une petite surprise de Gasset, avec la titularisation de Monnet-Paquet. Dans un registre comparable de celui de Matuidi, il était chargé de presser l’adversaire, de multiplier les courses, et d’apporter le surnombre en phase offensive, ce qui a bien marché pendant une bonne partie de la rencontre, puisque le stéphanois a percuté régulièrement les lignes rennaises en partant de loin. Son replacement à droite pour laisser la place à Vada dans l’entrejeu a eu des répercussions sur l’impact physique, avec des rennais beaucoup plus conquérants techniquement et à la récupération du ballon, face à des verts trop timorés dans l’utilisation de ce dernier (Pas moins de ¾ des passes de Valentin Vada ont été réalisées en retrait).

Aït Benasser a été très bon pour son premier match, dans un contexte difficile puisque l’équipe a été malmené pendant une bonne partie du match. Très propre au niveau de la relance, et faisant preuve d’initiative, il a manqué un peu de jus sur la fin. Mais son association future avec Yann M’Vila laisse penser que les deux joueurs pourraient s’entendre très bien techniquement. Il a aussi été en mesure de presser les différents talents individuels de l’équipe rennaise comme Ben Arfa ou Bourigeaud au milieu de terrain, leur empêchant d’avoir de la liberté de mouvement. L’absence d’option d’achat sur lui est regrettable.

Cabella laissait entrevoir du mieux techniquement au début du match, nous gratifiant d’un petit pont et de quelques débordements bien senti, mais globalement il a été dans l’incapacité de prendre véritablement le jeu à son compte, et sa perte de balle en première mi-temps qui a entraîné plusieurs assauts jusqu’au but de Niang a terni son match. Il serait temps pour le numéro 7 de se réveiller, lui qui est loin de son niveau de la saison dernière à la même période.


Attaque


Loïs Diony a été malheureux sur sa frappe repoussé par le poteau de Koubek, alors qu’il avait réalisé le geste parfait, ce qui aurait pu lui permettre de sauver son match. Car en dehors, il n’a pas apporté suffisamment de présence dans la surface alors que les centres de Debuchy affluaient, et il a parfois été brouillon sur certaines phases de contre-attaque.

Romain Hamouma, hormis les deux penalties qu’il aurait dû obtenir, n’a pas été transcendant lors de cette rencontre, et a manqué d’impact physique pour mettre à mal la défense adverse sur les 90 minutes. Son pétage de plomb en fin de partie a parachevé son oeuvre, rendant une copie bien triste.

La rentrée de Beric a permis de voir quelques situations, sans que cela n’aboutisse, notamment avec un décalage en pivot pour Salibur à la 80ème, qui a fait un crochet trop téléphoné face à la défense pour la surprendre et frapper.


Bilan


Il est difficile d’imaginer ce qu’aurait pu être le match des verts sans autant de faits de jeu défavorables en une rencontre. Les manqués des verts sont certes une chose, mais les deux penalties oubliés, le premier but rennais qui n’a pas inquiété le corps arbitral et les autres erreurs de ce dernier poussent à croire que l’opposition a été quand même très impactée par ces errements. Les défauts de l’équipe sont les mêmes depuis maintenant plusieurs semaines, entre un Cabella incapable de prendre le jeu à son compte en numéro 10, une équipe qui souffre à se créer des occasions avec la seul absence de Khazri, une défense qui cède rapidement face à la pression, et une possession qui a tendance à être stérile.


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