🚨 Ligue 2 - Discipline : L'ASSE ne va pas faire appel des sanctions

Le 30 août dernier, l'AS Saint-Étienne avait lourdement été sanctionnée par la Commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel (LFP) suite aux incidents ayant émaillé l'avant-match à Rodez.
Pour rappel, des échauffourées étaient intervenues au sein même du parcage visiteurs, entre supporters stéphanois, ayant retardé le coup d'envoi de la rencontre entre Rodez et l'AS Saint-Étienne de 55 minutes. À la fin du mois d'août donc, la commission de discipline de la LFP avait rendu ses décisions, très lourdes à l'encontre de l'AS Saint-Étienne et surtout inédites. Le Kop Nord et le Kop Sud avaient écopé de deux matchs fermes de fermeture et le club avait été sanctionné d'un retrait d'un point avec sursis. Pour des faits s'étant donc déroulés à l'extérieur, l'AS Saint-Étienne avait alors été sanctionnée à domicile.
Très tard dans la soirée du 30 août, l'ASSE avait publié un communiqué pour réagir à ces sanctions et n'avait pas exclu de faire appel de celles-ci : "L’AS Saint-Étienne regrette cette décision sévère qui pénalise 16 000 supporters par rencontre. Elle attend de recevoir la notification ainsi que ses considérants et se réserve le droit de faire appel. Le club en appelle solennellement à la responsabilité individuelle afin que ces comportements préjudiciables ne se renouvellent plus."
Selon nos informations, le club stéphanois a finalement décidé de ne pas faire appel de ces sanctions. Ce lundi était le dernier jour pour faire appel mais la club a décidé d'en rester là. Contacté par nos soins, le club précise que c'est notamment la crainte de sanctions encore plus lourdes infligées par la Commission supérieure d’appel de la Fédération Française de Football qui a motivé cette décision. Le club craignait en effet de voir le point de retrait avec sursis infligé à l'ASSE sauter en cas d'appel.
Cependant, il convient de rappeler que les sanctions infligées par la Commission de Discipline de la LFP sont inédites et difficilement justifiables juridiquement parlant. Sanctionner un club à domicile pour des faits s'étant produits à l'extérieur est en effet une première qui pourrait faire précédent, comme nous l'évoquions dans un article il y a quelques jours. Si l'AS Saint-Étienne avait donc souhaité aller plus loin, les arguments ne manquaient pas pour obtenir gain de cause. Le plus récent exemple est la décision de la Commission de discipline de la LFP prise à l'encontre des Girondins de Bordeaux suite aux incidents ayant émaillé le match des Bordelais à Ajaccio : "Fermeture pour deux matchs ferme de l’espace visiteurs pour les prochains matchs disputés à l’extérieur par le FC Girondins de Bordeaux." Les Girondins de Bordeaux avaient donc été sanctionnés à l'extérieur pour des faits commis à l'extérieur. Il convient de préciser que la commission de discipline a notamment justifié sa décision de sanctionner à domicile Saint-Étienne et non à l'extérieur, par le fait que les fermetures de parcage prononcées par la commission sont de moins en moins suivies par des mesures préfectorales. Les nombreux recours déposés par l'Association Nationale des Supporters ou les associations de défense des supporters comme l'AD2S à Saint-Étienne permettent de plus en plus régulièrement de faire tomber les interdictions de déplacement, rendant ainsi la décision de la commission innaplicable. Pourtant, quelques jours plus tard, cette même commission a donc jugé différemment le cas bordelais du cas stéphanois.
De plus, récemment, un club a démontré que la ténacité et la pugnacité face aux décisions arbitraires des commissions de discipline pouvaient déboucher sur une issue positive : le FC Nantes a obtenu gain de cause devant le CNOSF concernant des sanctions infligées par la Commission de discipline de la FFF après la finale de Coupe de France face à Toulouse (1-5). Le club nantais avait alors écopé d'un match de huis clos pour leur prochaine rencontre à domicile en Coupe de France pour usage d'engins pyrotechniques. Le FC Nantes avait alors saisi le CNOSF qui avait rendu son avis concernant l’appel du club nantais et proposait plutôt un sursis pour le huis clos, au lieu d’un match ferme. La FFF avait ensuite confirmé la proposition du CNOSF, fin août dernier.
En attendant, l'AS Saint-Étienne décide quant à elle d'en rester là et se privera de ses deux Kops pour les deux prochaines rencontres à domicile : face à Dunkerque le 4 octobre prochain mais aussi et surtout face à Ajaccio, trois jours plus tard, le 7 octobre prochain. Rencontre qui devait initialement célébrer les 90 ans du club. Évènement qui demeure donc plus que jamais en stand-by. Le club devrait prochainement communiquer sur les modalités de remboursement pour les abonnés touchés par cette sanction.