🤔 La data peut-elle remplacer un entraîneur ?

Pros | Publié le par Joris | 21 commentaires

La data prend de plus en plus de place dans le football actuel si bien que des clubs y ont très fréquemment recours pour recruter. Le Toulouse FC en Ligue 1 est connu pour laisser une grande place à la data dans son recrutement. 

Lors de notre entretien avec le coach stéphanois Laurent Batlles, ce dernier avait confié que l'AS Saint-Étienne s'en servait à la fois pour travailler sur l'adversaire, mais aussi pour recruter : "Un ingénieur en mathématiques est rentré dans la cellule de recherche. Il nous donne des billes supplémentaires, en plus du travail des analystes vidéo. Il y a une base de données sur l'équipe adverse et sur sa forme actuelle. On peut ensuite aller chercher individuellement sur le profil d’un joueur ou d’un autre. C'est Manu (Da Costa) qui s'en occupe, notamment sur des points spécifiques. Ensuite les analystes vidéos travaillent avec un site qui leur permet d'avoir toute une base de données et de tirer de gros enseignements sur l'équipe adverse. Il n'y a pas que de la vidéo en fait, ils vont me sortir tout un rapport data avec la façon de jouer et les meilleurs joueurs de l'équipe que l’on affronte. Comment ils se situent offensivement, défensivement, là où ils perdent des ballons. Il y a tout un panel de stats, après, c'est l’analyse que nous en faisons. C'est ce que je disais tout à l'heure, le rapport que j'ai avec Romain (Brottes) depuis des années fait qu’il sait ce que je veux vraiment savoir sur l’équipe adverse. Tu fais beaucoup de tri parce que sur les stats on peut tout faire parler. À la sortie de ça, il y a la présentation vidéo qui est faite, ça dure à peu près une heure et derrière on prépare l'entraînement du lendemain en se disant voilà comment ils jouent, qu'est ce qu'il faut qu'on fasse pour pour les mettre en difficulté. (...)


Ici, ils s'en servent aussi pour recruter. Après, je pense qu'il faut qu'ils l'améliorent parce qu’au fur et à mesure que les gens sont arrivés, il y a des choses qui se font en plus. Mais je sais que sur le recrutement hivernal notamment, ça a été utilisé pour certains joueurs."


En France on associe la data principalement à un club : le Toulouse Football Club qui lui consacre une place prépondérante dans son recrutement. L'ancien directeur sportif de l'AS Saint-Étienne Damien Comolli, désormais président du TFC, s'est exprimé sur le sujet dans l'After Foot de RMC. Il révèle notamment avoir dû convaincre son latéral droit actuel Desler, de signer à Toulouse en 2021 alors que lui même ne croyait pas avoir le niveau : "Il était surpris et m'a demandé pourquoi on le contactait. On lui a répondu qu'on pensait qu'il pouvait être un très bon arrière-droit de Ligue 2 et que les chiffres montraient qu'il pouvait être un arrière-droit de top 10 en Ligue 1. Il nous a dit : "Ce n'est pas possible, je ne vais pas y arriver". Il a été élu meilleur arrière-droit de la saison l'année dernière et il prouve qu'il a le niveau top 10 de la Ligue 1 tous les week-ends."


La data pourra-t-elle un jour remplacer un coach ? Damien Comolli répond : "Je n'ai pas la réponse à votre question. Ce que je sais c'est que par exemple en NBA, il y a des clubs où ce sont les analystes et la data qui décident du cinq de départ. Ce n'est pas l'entraineur. À Dallas, c'est le cas."

Damien Comolli détaille ensuite comment le TFC travaille avec la data quant à son recrutement en confiant néanmoins faire une enquête de personnalité sur les joueurs joueurs avant qu'ils signent : "Pour ne rien vous cacher, comme on est vraiment discipliné et extrême dans l'application que l'on fait de la data, on part du principe qu'il n'y a aucun biais cognitif qui peut nous influencer dans notre décision. On couvre environ 70 championnats dans le monde et on ne regarde absolument pas la nationalité du joueur, sa couleur de peau, sa religion ou quoi que ce soit. Pour nous, au départ ce sont des chiffres et les filtres que l'on met en place nous permettent de signaler des joueurs. Quel que soit l'endroit dans lequel ils jouent, si les chiffres nous disent qu'il peut être un joueur de top 10 en Ligue 1, on va s'intéresser à lui. On fait ensuite une enquête de personnalité avant de prendre le joueur, c'est très important."


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