#ASSEOL L'abattage de l'arbre qui cachait la forêt (J-21)

Pros | Publié le par Raphaël | 61 commentaires

Une composition en 3-5-2. C’était du grand classique que nous proposait Jean-Louis Gasset hier soir dans un derby au sommet entre des verts qui allaient devoir assumer leur statut de 3ème face à des lyonnais plutôt dans le dur, si on se réfère à leurs dernières performances.


Une défense en grande peine dans la relance et la mobilité


Malgré un match passable face à l’OM en milieu de semaine, Gasset a décidé de faire confiance à Subotic en le remettant titulaire, et a éjecté Saliba du onze. Ce choix, à première vue judicieux compte-tenu de l’expérience que peut nécessiter ce genre de rencontre, a peut-être l’une des plus grosses de coachings du coach. Déjà peiné dans les relances, sa lenteur a été le gros point faible face à Lyon, alors que Depay s’illustrait par un appel dans son dos avant d’effectuer une tentative de tir lobée détournée par Ruffier. Ses qualités de défenseur n’ont tout simplement pas compensé son déficit physique, et on peut légitimement se poser la question quant à une éventuelle titularisation au culot de Saliba, qui aurait été bien plus tonique sur ses jambes face à la vivacité de Dembélé ou encore Fékir et consorts. Kolo a fait preuve d’une maladresse technique inhabituelle ce dimanche, ratant des relances pourtant pas si compliquées à réaliser. La grinta de Silva, les retours parfois déterminants de Monnet-Paquet et le bon niveau affiché de Perrin n’auront pas suffit à relever le niveau de la défense, qui a fini par craquer au pire des moments. Il faut ajouter à cela une très mauvaise rentrée de Polomat, qui, placé en tant que latéral gauche, s’était mis à aller presser dans l’axe en fin de match, ce qui a déséquilibré toute la défense lors des phases de repli. Les points positifs à en ressortir sont une passe décisive pour Silva, la confirmation du retour du Capitaine à un niveau correct, un Monnet-Paquet retrouvé dans un rôle de piston (bien que quelques erreurs techniques pendant le match) et encore une performance monstrueuse pour Ruffier, laissé parfois à l’abandon face aux assauts lyonnais.


Un milieu de terrain ratisseur mais peiné dans la relance


Les talents d’intercepteur de M’Vila étaient là, de même que l’impact physique de Selnaes. Mais le premier n’a pas été en mesure d’exprimer toute sa qualité de passe, la faute à un bloc lyonnais bien en place mais aussi par des mauvais appels de ses coéquipiers. Alors que le second, lui, s’est retrouvé submergé par l’intensité du match. On avait l’impression de revoir le Selnaes d’il y a 2 saisons : Lent, brouillon par moment, et des difficultés à casser des lignes comme il sait si bien le faire. Le troisième joueur qui composait ce trident, Remy Cabella, a soufflé le chaud et le froid sur ce match. Une petite roulette dans les premières secondes, une talonnade pour Khazri, une tentative de frappe enroulée et en dehors, pas grand-chose. Il n’a pas réussi à créer des décalages en règle général, et a donc affiché un niveau moyen.


L’attaque d’un seul homme


Contre Lyon, il n’y avait qu’un seul joueur présent au rendez-vous devant. Il ne s’agit pas de Romain Hamouma, qui, hormis son but et son pressing, n’a pas été d’une présence foudroyante devant les buts. Il ne s’agit pas non plus d’un Loïs Diony qui pourrait rater une vache dans un couloir. Cet homme, c’est Wahbi Khazri. Le match auquel on a eu le droit de la part des attaquants est le même que ceux qu’on a vu précédemment : sur les trois quarts des occasions, le tunisien était impliqué. Pire, il aurait pu finir à deux passes décisives si Denayer n’avait pas été l’auteur d’un retourné salvateur pour sauver son équipe devant Selnaes, ou si Diony avait mieux apprécié la trajectoire du ballon devant un but complètement ouvert. Véritable poison, il est aussi bon meneur de jeu que percuteur. Il a buté sur Lopes après un relai très bien senti avec Remy Cabella dans la surface, et aurait pu bénéficier d’un pénalty en première mi-temps si la VAR s’était décidée à analyser une action litigieuse à la suite de laquelle le numéro 10 est resté plusieurs minutes au sol. Esseulé devant, il porte l’équipe à bout de bras depuis un bout de temps sur le plan offensif, et on peut légitimement se poser des questions quant à savoir si le statut de recrue à 10 millions d’euros permet vraiment à Loïs Diony d’être privilégié dans le temps de jeu face à d’autres éléments comme Beric ou encore Nordin…


Tournant du match : Le coaching des deux entraîneurs


Malheureusement, on a eu le droit face à Lyon à un mauvais coaching de Gasset, qui reste un fait plutôt rarissime. Il a décidé de faire rentrer en jeu un Diony qui a pêché en tout point dans la finition et sur un point de vue technique, a fait rentrer en jeu un Diousse beaucoup trop tard alors que la sortie de Selnaes s’imposait bien avant, et n’a pas beaucoup apporté au milieu, et la rentrée de Polomat a été l’un des facteurs qui ont accéléré l’arrivée du point de rupture pour la défense stéphanoise. Face à lui, dans le même couloir, Léo Dubois a fait son entrée en lieu et place d’un Kenny Tete quelconque, et a mis au supplice sur ses centres l’arrière-garde forézienne. Sur une dernière tentative, il a trouvé la tête de… Dembélé, lui aussi entrant, qui a propulsé le ballon au fond des filets, alors qu’il avait déjà asséné les défenseurs de très nombreux coups par sa vitesse et sa perforation. Bruno Génésio a été particulièrement inspiré alors que son plan de jeu appliqué au début du match ne semblait pas être en mesure de faire plier Sainté.


Bilan


Cette défaite est logique. L'arbre qui cachait la forêt est tombé, et la baraka des derniers matchs s'est envolé hier, de même que les seuls exploits de Khazri n'auront pas suffit. Dès le départ, le plan de jeu des verts était d’attendre les lyonnais assez bas, comme l’indiquait Kolo à la mi-temps. Mais il se peut que cette tactique a été contre-productive en regardant les éléments composants le onze. Avec des défenseurs très lents, accepter de subir face à Lyon était le meilleur moyen de se faire dépasser au niveau de la rapidité d’exécution et sur l’accélération dans les premiers mètres. A plusieurs reprises, Fékir a notamment été capable de se retrouver en position de frappe en l’espace d’un pas, face à un Subotic ou un Perrin pataud. La première mi-temps imposait d’ailleurs de tenir le ballon face à des lyonnais apathiques et coupables de nombreuses fautes techniques au milieu de terrain. Le 1-0 aurait dû d’ailleurs inciter à enfoncer le clou davantage, chose qui n’a pas été faite, et les ratés en seconde mi-temps ont été préjudiciables. L’erreur est peut-être d’avoir pensé que le simple fait de mettre le bus face à Lyon suffisait à étouffer leurs attaques. Mais ils ont été logiquement récompensés de leur poussée marquée à partir de la 70ème, et il a suffit que des joueurs comme Ndombélé ne jouent que les 25 dernières minutes du match pour amener la victoire. Quand Lyon décide d’accélérer et que le trou n’a pas été fait, il est difficile après d’éviter le pire d’arriver. Jean-Louis Gasset a raison quand il dit que l’équipe a fait le match qu’il fallait, car elle a respecté ses consignes, qui elles, en revanche, ne sont pas forcément celles qu’il fallait pour ce derby.


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