🚨 ASSE : Entretien exclusif avec Laurent Batlles 🎙️

Anciens Verts  #ASSEESTAC | Publié le par Joris | 12 commentaires

Laurent Batlles s'est exprimé pour Evect.fr avant le match important de l'AS Saint-Étienne face à l'ESTAC. L'ancien numéro 10 des Verts qui était sur le banc du club de l'Aube au commencement de cette saison 2021-2022 évoque les deux clubs ainsi que certains de ses souvenirs sous le maillot vert et en tant qu'entraineur de la réserve au sein de laquelle il a eu Mickaël Nadé ou encore Arnaud Nordin sous ses ordres. 

Bonjour Laurent, quelles sont les nouvelles depuis la fin de votre aventure du côté de Troyes ?

Je suis revenu dans la région stéphanoise puisque ma famille vit ici. Je fais plus ou moins ce que fait un entraineur qui n’est pas en poste : je regarde des matchs, je fais aussi quelques plateaux télé. Rien de particulier en attendant de voir ce qu’il se passera par la suite.

C'est une surprise de vous avoir vu quitter Troyes après la superbe saison de la remontée en Ligue 1...

Je ne préfère pas trop en parler, c’est comme ça, cela fait partie du métier d’entraineur.


"Troyes est une équipe qui s'est renforcée offensivement [...] C'est une équipe qui défend bien et qui se projette"


Vous qui connaissez mieux que personne cette équipe et cet effectif troyen et qui avez pris un peu de recul, quelles sont ses forces et ses faiblesses ?

Ce que j’ai vécu et ce qu’ils vivent aujourd’hui c’est complètement différent. Malgré tout, ils ont changé pas mal de choses notamment au niveau du recrutement, de leur façon de jouer même si depuis deux ou trois matchs ils sont revenus à quelque chose que moi j’avais plus ou moins mis en place. Maintenant je ne connais pas particulièrement ce que Bruno Irles met en place au niveau offensif et défensif. Ce que je sais c’est qu’ils sont passés dans un 5-4-1 beaucoup plus rationnel, ce que nous on avait essayé de mettre en place en première partie de saison. Les points forts, de ce que moi j’avais vécu, c’est une équipe qui respectait plus au moins tout ce qu’on demandait au niveau des consignes, qui est difficile malgré tout à manœuvrer. C’est une équipe qui s’est renforcée offensivement, et qui est assez différente de celle que moi j’avais. Le jeu n’est pas le même. De ce que je peux voir maintenant, c’est une équipe qui défend bien et qui se projette. 


On imagine que comme tous les supporters stéphanois vous êtes davantage optimistes pour la fin de saison qu'on ne pouvait l'être à la trêve ?

Oui, vu le nombre de points qu’ils ont pris, cela a permis à l’équipe de reprendre confiance et aujourd’hui à pouvoir prétendre se maintenir. À partir du moment où vous n’êtes plus derniers, vous avez les cartes en mains puisque vous êtes devants les autres. S’ils continuent comme ça, il y a plus de chances de se maintenir. Maintenant, comme on le voit tous les week-ends, personne ne lâche donc cela ne va pas être facile jusqu’à la fin. 


"Quand vous avez l’habitude de jouer d’une façon presque similaire tous les week-ends, cela vous donne de la force, des repères et ils ont pris des points comme ça"

Qu’est-ce qui a changé à l’ASSE par rapport à l’équipe que vous avez affronté avec Troyes en novembre dernier ? 

Déjà l’aspect tactique puisque maintenant ils changent moins tactiquement que ce qu’ils ne le faisaient à un moment donné. Les joueurs ont maintenant pas mal de repères dans leur façon de jouer, avec des joueurs différents. Il y a maintenant une équipe qui ressort, cela donne des garanties aux joueurs qui jouent même si je pense qu’il y a malgré tout de la concurrence car il faut être performant. Mais quand vous avez l’habitude de jouer d’une façon presque similaire tous les week-ends, cela vous donne de la force, des repères et ils ont pris des points comme ça. À un moment donné, ils savent que dans ce système-là ils prennent des points. Avant, il y avait malgré tout pas mal de changements. Je me rappelle qu’au match aller, on était parti nous sur le fait de travailler sur un 4-4-2 losange alors qu’ils n’ont pas du tout joué comme ça. Même si Pascal Dupraz me fera peut-être mentir, mais maintenant on sait comment joue l’AS Saint-Étienne. Bien-sûr il y a de l’évolution pendant les matchs, en fonction s’il faut aller chercher un résultat ou non. Mais au départ du match, j’ai l’impression qu’il a trouvé la façon dans laquelle il voulait jouer. Les joueurs ont des repères donc c’est plus facile pour eux de pouvoir avancer dans ce championnat en ayant des repères tactiques. 


Cette stabilité fait que l’ASSE va se maintenir en Ligue 1 cette saison selon vous ? 

Je ne suis pas devin. La seule chose que je sais aujourd’hui c’est qu’il y a des matchs à confrontations directes qui arrivent, qu’il ne faut pas les louper. Ils ont bien redressé la barre mais tant qu’on n’a pas atteint un certain nombre de points… Tout le monde disait qu’il faudrait avoir 35 ou 36 points pour se maintenir, mais on se rend compte que maintenant, il y a beaucoup d’équipes qui gagnent derrière et des équipes un peu plus hautes qui commencent à perdre. À un certain moment, il faudra peut-être bien les 40 points pour se maintenir. Ce n’est pas si évident que cela. Tout le monde dans le petit championnat de bas de tableau où même Angers s’est fait rattraper, va chercher à se maintenir ou même jouer cette place de barragiste comme l’a fait Nantes l’année dernière pour pouvoir rester en L1. 


À quel genre de match vous attendez-vous vendredi soir ?

Je pense que Troyes va faire ce qu’ils ont fait depuis quelques matchs : bien rester en place, bien défendre et essayer de jouer la transition offensive notamment à Geoffroy-Guichard. C’est ce que j’avais dit pour Bordeaux la semaine dernière, quand vous jouez contre des équipes soi-disant plus fortes que vous, vous n’êtes pas obligé de faire le jeu. Maintenant quand vous jouez contre des équipes qui sont du même championnat que vous et que vous êtes à domicile, vous devez essayer de changer la donne. Il faut imposer quelque chose. C’est aussi le jeu de Saint-Étienne d’imposer certaines choses à domicile. Je pense que les Verts vont essayer d’étouffer cette équipe et je pense que Troyes est une équipe qui n’a pas de problème à défendre assez bas. Je pense que pour l’ASSE, ce sera un petit peu à l’image du match face à Metz tout en sachant que Metz avait une force offensive qui n’était malgré tout pas terrible avec les blessés et les suspendus. Troyes, depuis un moment, ils arrivent à marquer des buts. Ce sont toujours des matchs avec beaucoup de pression, cette rencontre sera compliquée pour les deux équipes. 


En fin de saison, tous les matchs risquent d’être soumis à pression et seront compliqués n'est-ce pas ?

Oui, j’ai suivi le calendrier : Troyes aura moins de confrontations directes avec les derniers, mais les autres équipes, il y en a beaucoup qui vont se rencontrer donc cela risque d’être dur pour tout le monde jusqu’à la fin. Troyes a encore un gros calendrier derrière, les Verts aussi. Il faudra aller prendre des points chez tout le monde. De toute façon, ce championnat est très serré. L’année dernière, Lorient s’est sauvé à la dernière journée. Cette année, cela dépendra de Bordeaux aussi mais cela va être malgré tout assez compliqué. 


"De là à dire que l'ASSE est mon club de cœur, c’est un bien grand mot mais c’est un club qui a fait partie de ma vie, de ma carrière et ça je ne l’oublie pas"


L'ASSE a marqué votre carrière de joueur mais aussi d'entraineur, peut-on parler d'équipe de cœur ?

C’est sûr que c’est un club qui m’a marqué…Tous mes amis sont supporters donc je regarde avec attention. Les gens qui sont à la tête et à l’intérieur du club je les connais très bien. En vivant dans la région, vous vivez aussi autour de ce club-là. Cela fait partie de cette ville. De là à dire que c’est mon club de cœur, c’est un bien grand mot mais c’est un club qui a fait partie de ma vie, de ma carrière et ça je ne l’oublie pas. 


Vous disiez que vous connaissez encore beaucoup de monde au sein du club, avez-vous encore des contacts avec certaines personnes ? 

Non pour l’instant je n’ai pas vraiment de contacts avec qui que ce soit, parce que je pense qu’il faut laisser les gens tranquilles. Ce sont des périodes dans des clubs comme ça qui sont malgré tout assez compliquées et j’ai d’autres choses à faire aussi. J’ai ma vie, ma famille à gérer. Je suis les résultats de l'ASSE comme je suis les résultats des autres clubs. Je regarde beaucoup de matchs, j’essaye aussi de suivre les équipes de jeunes : ce week-end j’étais à Andrézieux pour voir Andrézieux-Nantes. Je laisse les gens travailler tranquillement. Même quand j’ai Loïc (Perrin) au téléphone, on ne parle pas non plus que de l’ASSE. Mais là aujourd’hui je n’ai de relation avec personne particulièrement. 


Vous vivez encore ici comme vous l'avez dit, un retour un jour à l'ASSE est-il envisageable ?

Comme je l’ai déjà dit, si cela doit se faire cela se fera, si cela ne doit pas se faire cela ne se fera pas. Ça fait partie du métier d'entraineur, aujourd’hui je n’attends rien de qui que ce soit. J’ai envie de retrouver peut-être à un moment donné quelque chose mais que ce soit ici ou ailleurs, je ne sais pas du tout. 


"Nadé n’avait peut-être pas tout fait à un moment donné pour pouvoir devenir professionnel. Aujourd’hui c’est très louable pour lui de le reconnaître et d’assumer aussi derrière"


Vous avez eu sous vos ordres Mickaël Nadé lorsqu'il évoluait avec la réserve, on peut parler de vraie résurrection pour lui cette saison, vous y attendiez-vous ?

Cela a été une très belle surprise pour moi. J’en avais parlé avec lui après l’année de la N2 où on s’était maintenu avec lui, je lui avais dit qu’il fallait qu’il aille jouer dans un autre club pour se rendre compte de ce que représente une autre équipe, d’autres structures. De voir la différence de ce que lui avait à Saint-Étienne et de ce qu'il se passe ailleurs. Il est parti à Quevilly et il a fait une très belle saison là-bas et ça l’a relancé. Je pense que c’est là qu’à un moment donné il a grandi. Il l’a expliqué la dernière fois en disant qu'il avait compris ce qu’était le haut niveau. Il n’avait peut-être pas tout fait à un moment donné pour pouvoir devenir professionnel. Aujourd’hui c’est très louable pour lui de le reconnaître et d’assumer aussi derrière. Il était souvent blessé, je touche du bois parce que je n’ai pas envie qu’il se blesse, mais il a été énormément blessé notamment au centre de formation les premières années quand il a signé son contrat pro. Il n’était pas très affuté non plus mais aujourd’hui on sent quelqu’un d’épanoui, d’affuté. Apparemment il travaille avec beaucoup de tranquillité, d’humilité et il fait ses matchs. 


Il a aussi eu affaire à une énorme concurrence à son poste : Wesley Fofana, Wiliam Saliba… 

Oui c’est vrai mais il n’y avait pas que ça. Micka’ je pense qu’il a beaucoup muri. Je pense que c’est surtout sa saison en National qui lui a permis de grandir. Parce que le National, malgré tout, c’est très formateur. Mahdi (Camara) l’avait aussi connu à Laval. De temps en temps, aller voir ce qu’il se passe ailleurs, de prendre le bus quand vous avez dix heures de route… Vous ne pouvez pas vous tromper parce que si vous faites une saison un peu pourrie, vous ne vous relancez pas. C’est à double tranchant. Il faut déjà avoir le moral pour le faire et quand tu le fais et que cela se passe bien, tu en tires les enseignements. 


"Est-ce qu’il faut que Nordin s’endurcisse un peu et qu’il soit un peu plus décisif ? Je pense que oui."

Vous avez également eu sous vos ordres Arnaud Nordin, selon vous, que lui manque-t-il pour réellement exploser au meilleur niveau ? 

Arnaud (Nordin) je l’ai eu mais il est tout de même parti assez vite chez les pros. Je l’ai eu quelques matchs avec moi notamment sur l’année de la N2. Nous jouions à deux devants, et je lui laissais beaucoup de liberté parce que j’avais Makhtar Gueye qui jouait en pivot. Arnaud tournait autour de Makhtar qui était très bon de la tête. On avait un peu ce choix du roi avec le grand costaud qui était un joueur de surface et un joueur de vitesse. Cela se passait très bien. Cela l’avait relancé de venir avec nous. Il a une grosse concurrence aussi : il a des joueurs autour de lui à son poste qui sont très bons aussi. Est-ce qu’il faut qu’il s’endurcisse un peu et qu’il soit un peu plus décisif ? Je pense que oui. Le fait d’être passeur et buteur sur certains matchs lui permet de retrouver une place de titulaire. Maintenant il faut qu’il ait une régularité dans ses matchs. 


Vous évoquiez l’association avec Makhtar Gueye qui fonctionnait, cela pourrait donner des idées pour une éventuelle association avec Enzo Crivelli sur des bouts de matchs ? 

Je ne sais pas, il y a quand même Wahbi (Khazri)… Ce n’est pas à moi d’en juger, c’est l’entraineur qui fera ses choix (Pascal Dupraz). 


Selon vous, Arnaud Nordin, c’est vraiment dans une attaque à deux attaquants qu’il se sent le plus à l’aise ? 

Nous on jouait comme ça, je l’avais utilisé devant parce qu’il avait notamment cette capacité de frapper des deux pieds. En National 2, je ne le cantonais pas sur un côté parce que j’estimais que sur le côté il pouvait faire des différences mais je préférais qu’il joue devant aux côtés de Gueye. 


Makhtar Gueye d’ailleurs réalise une belle saison en Belgique

Cela fait un moment oui qu’il performe à Ostende, il a mis pas mal de buts même si Ostende n’est pas très très bien classé. Mais lui réalise une belle saison.


"Cela a été un but assez mémorable (face à l'OM en 2010). Lorsque j'ai marqué, j'ai eu l'impression que la tribune allait me tomber dessus !"

Après la réception de Troyes, les Verts recevront l’OM pour un match de gala, là encore vous avez connu les deux clubs : on se souvient d’un match en 2010 face à l'OM alors que l’ASSE est leader après une victoire dans le 100e derby et un certain numéro 10 égalise dans un Chaudron en fusion, vous pouvez nous raconter ? 

(Rires). Cela a été un but assez mémorable pour moi parce que lorsque j’ai marqué, j’ai eu l’impression que la tribune allait me tomber dessus ! C’est vrai qu’on avait fait un match très intéressant. Ce sont toujours de très beaux souvenirs. On perdait 1-0 et puis on poussait. On avait fait un très bon début de saison donc tout le monde suivait derrière. Les supporters avaient connu deux ou trois ans difficiles avec des maintiens sur les dernières journées. Là on avait commencé l’année de manière très intéressante et ça avait vraiment poussé. 

Avons-nous des chances de vous croiser vendredi pour retrouver l’ambiance du Chaudron ? 

Non je n’y serai pas


Pour finir, un petit pronostic pour vendredi ?

(rires) Non, je ne donnerai pas de pronostic, c’est difficile. 

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