[2ème partie] Interview exclusive de Philippe Lyonnet

Pros | Publié le par Tibo | 6 commentaires
Directeur de la Communication et des Médias à l'AS Saint-Etienne, Philippe Lyonnet a répondu à nos questions. Évoquant son rôle, l'évolution du club, les nombreux projets de développement du club depuis plusieurs saisons ainsi que ceux à venir. Une interview exclusive en deux parties dont voici la seconde. 

Le projet "socios" est évoqué depuis un long moment désormais. Il suscite l'enthousiasme de nombreux supporters, mais ce projet semble de plus en plus utopique... Le club avance t-il sur ce projet ? Est-ce qu'il est concevable que le projet se concrétise ?
La carte membre est la première pierre, Rome ne s'est pas construite en un jour. Je crois en ce projet, de la même manière que je croyais au projet du Musée des Verts. Le Musée est un projet qui a nécessité plus de dix ans d’efforts autour de l’investissement de Philippe Gastal et Laurent Chastellière. Rassembler les objets, trouver un lieu, obtenir le soutien des collectivités, convaincre des partenaires…
De la même manière, ce projet "socios" ne peut pas se concrétiser en trois ou quatre ans. Mais je pense que si il y a bien un club en France, qui peut être un club de "socios", c'est bien l'AS Saint-Etienne. En tout cas, c'est une véritable volonté des actionnaires. Bernard Caïazzo qui a analysé le modèle allemand ,y croit. Cet actionnariat populaire c'est vraiment l'esprit de l'AS Saint-Etienne. On aimerait que les choses puissent se concrétiser rapidement, mais il faut du temps. La première étape, c'est de fédérer un maximum de supporters avec la carte membre. C'est un outil à créer.  Les supporters de l’ASSE sont de véritables militants !

Nous allons évoquer un tout autre sujet : les supporters ! Le climat était délétère fut un temps avec certains groupes. Désormais, le climat semble apaiser. On voit même le club monter au créneau pour permettre le déplacement des supporters. Qu'est ce qui a motivé ce changement d'attitude ? 
Contrairement à ce qu'on a pu imaginer, le dialogue n'a jamais été rompu. Ce n'est pas dans le tempérament de Roland Romeyer, ni dans la philosophie du club qui se veut ouvert et proche de son public. Le Président peut pousser un coup de gueule quand la loi est enfreinte, mais la porte de son bureau restera toujours ouverte. D’ailleurs, la Ligue nous a parfois reproché une forme de complicité avec les supporters,  
J'ai encore en mémoire, le fameux match  de 2012 où le Kop Sud était  fermé. Les supporters étaient sur le parking et le club avait retransmis le son de leurs chants dans le Stade. A la fin du match, les supporters étaient venus saluer sur le parvis les supporters restés dehors  La LFP n’avait pas apprécié. On était un peu pris dans un étau avec d'un côté les supporters qui veulent pouvoir vivre leur passion comme ils l'entendent et de l'autre la Ligue qui nous sanctionne. 
C'est vrai que c'était une période compliquée, mais il n’y a jamais eu une rupture du dialogue.  L’équilibre a été trouvé avec Samuel Rustem, Directeur de l’organisation et de la sécurité.
Le dialogue s'est peut-être intensifié, j'en veux pour exemple la demande du club avant le dernier match de la saison 2014-2015 de ne pas envahir le terrain. On a pu voir que la consigne avait été respectée en Kop Nord et Kop Sud grâce à la collaboration des groupes mais pas un peu moins en tribune Henri-Point. Le club prend en compte les problèmes rencontrés par les supporters et à l'inverse, les supporters comprennent bien les problèmes que le club rencontre, et sait ce qu'il encourt comme sanctions. 
En tout cas l'AS Saint-Etienne est attachée à son identité populaire. Actionnaires et membres du club, nous défendons tous l'idée d'un football populaire.

Malgré de bons résultats, on constate une baisse de l'affluence à Geoffroy-Guichard (-3000 en moyenne). Comment expliquez-vous ce phénomène ? 
C’est une conjonction de plusieurs facteurs. On a joué beaucoup de matchs plus que les saisons précédentes c'est un peu la rançon de la gloire. Toutes compétitions confondues, on aura disputé 55 rencontres en fin de saison. Le contexte économique ne nous est pas favorable , surtout dans une ville qui souffre plus que d'autres. 
C'est vrai que l'on constate une baisse de l'affluence au stade, mais notre club n’est pas situé dans une grande agglomération comme Lille, Lyon ou encore Marseille. Notre bassin de population n'est pas celui d’une grande métropole, nos supporters viennent de très loin. Il y a eu de nombreuses programmations qui nous ont desservi. La refonte du calendrier, avec l'enchaînement de grosses affiches à domicile, n'a pas aidé non plus. Les gens qui ne sont pas abonnés ont du faire des choix... 
L’objectif, c’est de trouver des solutions pour enrayer cette petite baisse du nombre de spectateurs. Car on a naturellement  envie, et les supporters également, de voir un stade plein. On a un réservoir de 17 500 abonnés, 17 500 fidèles à Geoffroy-Guichard. 

Pour terminer, est-ce que ce n'est pas trop difficile de travailler à l'ASSE lorsqu'on se nomme Lyonnet ? 
Non (rires). Déjà parce que je suis Stéphanois, je suis né "Lyonnet" à Saint-Etienne. C'est un nom assez courant dans le département. Ce nom surprend plus finalement les gens se trouvant à l'autre bout de la France que les Stéphanois eux-mêmes. 

La première partie est à lire en cliquant-ici.
Evect remercie Philippe Lyonnet pour sa disponibilité. 
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