Tannane : "Je crois que je suis un peu en dépression"

Pros | Publié le par Florian | 65 commentaires
Débarqué en prêt à Las Palmas, Oussama Tannane vit des débuts difficiles sur le plan personnel mais également collectif. Après 9 journées de championnat, les siens pointent à la 18ème place. Interrogé par AS, l'international marocain a répondu à de nombreuses questions. Voici la traduction complète de son entretien.

Comment te sens-tu après deux mois passés sur l’île ? 
"Je me sens bien parce-que l’île est belle et elle me plaît, mais c’est évident qu’avec des victoires tout peut s’améliorer."

C’est évident, quel est le problème ? 
"Le problème est seulement concernant le jeu, parce-que si tu joues mal et que tu gagnes, ce n’est pas si grave. Je comprends que les supporters sont en train de vivre un moment difficile, mais je suis certain que nous allons changer cette dynamique."

Pourquoi espérer un changement ? 
"Je crois que nous avons beaucoup de bons joueurs, mais le problème et que nous sommes une équipe qui ne sait toujours pas comment bien jouer. Nous nous sommes confrontés à de très fortes équipes telles que Valence, Séville et Barcelone, et bien que nous ayons gagné seulement deux matchs contre Malaga et l’Athletic, nous ne jouons pas avec beaucoup de confiance. Je suis sûr que si nous le faisons, nous pourrions gagner contre n’importe quelle équipe. Je sais que ce n’est pas facile, mais nous devons affronter les matchs avec plus de confiance sur nos capacités."

Tout le monde espère que cela aille mieux.
C’est certain que nous ne sommes pas dans une bonne période, mais c’est mieux que cela se passe en début de saison car nous avons le temps devant nous pour régler tout ça et réagir.  Nous devons nous concentrer sur ce que nous faisons et ne pas nous mettre la pression afin de redevenir la bonne équipe que nous avons montré à certains moments. 

Il faut retrouver cette joie, seule la victoire l’a procure.
"Quand tu gagnes un match tu es toujours content. A Saint-Etienne j’étais heureux. Ici, nous ne gagnons pas. Mais mon problème dans la vie est que si je ne suis pas heureux, je ne peux pas jouer comme je sais le faire. Il nous arrive de produire de bons matchs, mais dès lors que cela arrive, nous changeons et en ce moment nous ne sommes pas dans un bon moment et nous nous devons nous donner beaucoup plus."  

Mais ce n’est pas facile ? 
"Le championnat espagnol est difficile et les choses ne se déroulent pas toujours comme on le veut. C’est pour cela qu’il faut travailler dur pour pouvoir changer cette dynamique."

Devons-nous nous en préoccuper ? 
"Bien évidemment que nous devons nous préoccuper car nous ne gagnons pas, mais il faut continuer de travailler sans pression. Il faut produire un meilleur jeu et gagner pour que nos supporters ne s’agacent pas, parce-que cela n’est pas top. Ils doivent nous faire confiance mais la vérité est que, au fond d’eux ils ne sont pas si agacés que ça car ils continuent de nous soutenir malgré les mauvais résultats."

Que faut-il changer ? 
"Si on regarde le dernier match contre le Celta, nous jouons très bien les 20 premières minutes, mais nous ne marquons pas et c’est ça le problème. Eux ont tiré six fois et ont marqué cinq buts. Je pensais que nous les battrions facilement et au final si nous ne marquons pas nous ne pouvons pas gagner. Nous devons rester positifs et jouer comme une équipe, tous ensemble, pas chacun de son côté."

Les deux plus grands problèmes de cette équipe peuvent être la défense et l’attaque ? 
"Si nous réalisons 2 tirs et que nous n’en marquons aucun et qu’ils marquent sans problème en contre-attaque, ce n’est pas un problème de la défense ou de l’attaque mais c’est un problème qui concerne toute l’équipe. Quand tu as plusieurs options pour marquer et que tu ne le fais pas ton rival lui marque, c’est normal d’être triste. Pour que cela ne se produise pas, nous devons marquer avant."

Et comment se passe le changement d’entraîneur ? 
"Je pense que c’est une bonne chose. J’aime sa façon de voir le football, de jouer plus l’attaque change beaucoup de choses. Lors de la première mi-temps contre Barcelone, nous avons réalisé un très bon travail bien que nous étions un peu trop bas lorsqu’ils ont marqué. Nous devons continuer de faire les bonnes choses que nous savons bien faire dans les matchs futurs, ça ne sera pas facile certes, mais nous devons gagner pour rester en Liga."

Et que peux-tu nous dire de ton jeu ?
"Je ne savais pas que j’allais venir jouer à Las Palmas jusqu’au dernier jour du mercato. J’ai choisi de venir ici car j’aime le championnat Espagnol. Je n’ai pas bénéficié de beaucoup de repos à cause des nombreux déplacements de l’équipe et de la sélection Marocaine, et cela est à prendre en considération car c’est difficile. Parfois je joue avec des douleurs ou en étant malade. On peut dire que mon commencement est assez dur et que je ne joue pas comme je le souhaiterais. De ce fait, je n’ai pas pu montrer mon meilleur jeu car j’ai besoin de me sentir bien, comme à la maison. C’est assez compliqué pour moi car je vis seul, je n’ai pas de femme, ni d’enfants. Ma famille est à Amsterdam et elle me manque beaucoup. La langue est aussi un problème étant donné que je ne parle pas espagnol et très peu de mes coéquipiers parlent anglais. Je vais manger tout seul car je n’ai personne avec moi. Ce n’est pas facile pour moi et cela se reflète sur le terrain. Quand le match contre le Celta s’est terminé, je me suis dit dans ma tête que je ne voulais plus continuer de jouer au foot, j’arrive à ma maison, je ne sors pas et je n’ai personne à qui parler. Sans vous mentir, je crois que je déprime un peu dans ces moment-là. "

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