Sagalovitsch ne rêve pas d'un mécène à l'ASSE

Pros | Publié le par Tibo | 35 commentaires
Écrivain Français et supporter des verts, Laurent Sagalovitsch a publié un article sur son blog "You will never hate alone", sur la rencontre de dimanche entre le Paris Saint-Germain et l'AS Saint-Etienne. Un article dans lequel il n'idéalise pas, contrairement à beaucoup, l'évolution du Paris Saint-Germain, regrettant le dopage financier du club... 

Il y a là quelque chose de profondément triste et de désespérant de s’apercevoir que même dans le plus incertain des sports, l’argent parvient à effacer et à ridiculiser la glorieuse incertitude de ce dernier, cette petite palpitation d’hésitation qui permettait jusqu’alors de rendre possible l’impossible rêve de s’illustrer sur le pré carré en imposant ses propres valeurs d’humilité, de travail et de générosité dans l’effort.

Cette adéquation implacable et vénéneuse entre l’afflux inconsidéré de capitaux et l’obtention de résultats probants possède en elle ce parfum pestilentiel qui veut que la puissance se conjugue avec la jouissance, que l’argent dépensé à tort et à travers permette à un club hier encore moribond et devenu au fil des saisons presque fantômatique de se métamorphoser aujourd’hui en une équipe triomphante et séduisante.

On pourrait presque comparer ce chambardement radical des valeurs à du dopage pur et dur, de ce dopage parfaitement légal qui permet de devenir, par le seul truchement de l’argent, un cador du football hexagonal exactement de la même manière que l’EPO d’antan permit à des coureurs anonymes de se transformer d’une année sur l’autre en terreur des pelotons.

Je le dis sans détour je ne voudrais pas qu’un jour Saint-Etienne devienne l’un de ces jouets capitalistiques dont raffolent les magnats du gaz ou les princes du pétrole.

Ça ne m’intéresse pas.

Si demain les Verts devaient triompher sur les pelouses nationales et européennes juste parce qu’un mécène désœuvré aurait consenti à débourser quelques sommes inconsidérées pour attirer quelques pépites footballistiques à des prix dépassant l’entendement, je ne m’en réjouirais pas.

Je couperais nette toute relation avec l’histoire de ce club qui m’accompagne pourtant depuis mon enfance.

Je préfère mille fois soutenir une équipe qui malgré un effectif réduit, malgré des lacunes évidentes, malgré des défaillances criantes, s’essaye à triompher en tentant de combler leurs réels manques par un surplus de qualité d’âme, plutôt que d’assister à la victoire d’une équipe qui ne doit l’excellence de ses résultats qu’à l’afflux parfois obscène de capitaux étrangers.

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