Mickaël Pontal : « Ils nous faisaient aucun cadeau »
Premier volet de notre entretien avec Mickaël Pontal. Défenseur de son état, l'Ardéchois revient sur son arrivée dans le Forez, avant de goûter au monde professionnel avec les Verts.
Comment a démarré votre histoire avec l'AS Saint-Etienne ?
« Je suis arrivé en juillet 1994 à l'âge de 14 ans. Je jouais dans mon club du Pouzin, et je dépendais de la zone Drôme/Ardèche. J'ai été sélectionné pour la Coupe inter-district puis j'ai intégré la sélection Rhône-Alpes, avec laquelle j'ai remporté la Coupe nationale face à l'Île-de-France. J'avais fait des essais en 1993 à Monaco, qui m'avait conseillé de signer à Montélimar qui était un club partenaire. Dans la foulée de cette coupe, j'ai eu des propositions de clubs professionnels dont l'ASSE. »
Aviez-vous un attachement particulier au club ?
« Non. Je ne connaissais pas la région ni la ville. Je connaissais le club uniquement par les médias. Le choix s'est fait par la proximité, par rapport à mes parents, et au ressenti que nous avons eu. Ça aurait pu être Sochaux, Monaco, Nîmes ou Montpellier, mais ce fut Saint-Etienne. »
Cela ne posait pas de problème d'être engagé avec Montélimar ?
« Au final, non. Je devais signer à Valence, mais vu que c'était un club professionnel, Monaco m'a orienté sur un club partenaire. Vu que Montélimar était amateur, cela m'a permis de m'engager avec l'ASSE sans problème. »
« Une saison pleine en gagnant la Gambardella »
Y-a-t-il eu un pincement après ce changement de vie important ?
« Ce fut une découverte au début. Je connaissais plusieurs joueurs de ma génération, que j'avais côtoyé avec la sélection Rhône-Alpes, et cela m'a aidé. Une fois le temps d'adaptation passé, il y avait une bonne ambiance, avec une bonne génération, et ce fut des années superbes. »
Effectivement, vous décrochez rapidement des succès au centre.
« Quand j'arrive en U15 nationaux, Gérard Fernandez nous entraîne. L'adaptation se passe bien. Je passe entre les mains de Gilles Rodriguez en U16, puis on retrouve Gérard en U19. Il y a eu un changement dans les lois à ce moment-là, et j'ai fait trois saisons avec les U19. On gagne le championnat dès la première année, puis lors de la troisième, on fait une saison pleine en gagnant la Gambardella. »
« Un groupe de mecs qui avaient la volonté de réussir »
Quels souvenirs gardez-vous de cette épopée ?
« J'en garde forcément un super souvenir. Il y avait de l'insouciance dans cette équipe qui découvrait le monde professionnel. On s'entraînait parfois avec eux, il y avait l'équipe de France aussi. Nous étions en train de devenir des hommes tout simplement. »
Cela a-t-il façonné votre manière d'aborder les matchs ?
« A l'époque, cela nous a forgé un caractère de compétiteurs. Que ce soit Gérard ou Gilles, ils nous faisaient aucun cadeau, et il y avait un groupe de mecs qui avaient la volonté de réussir. Ils nous ont formé en tant que joueurs, mais surtout en tant qu'hommes. »
Comment se passe votre arrivée chez les pros ?
« Je fais mon premier match en 1999 avec Robert Nouzaret en Ligue 2. C'est le dernier match de la saison où l'on remonte en D1, à Sedan (défaite 3-0). Les choses se sont faites naturellement. A force de s'entraîner, il y a un jour où on vous dit : « eh bien tu es dans le groupe ce week-end ». Il y a de la pression, de l'excitation. Cela dit, l'équipe de France nous avait fait franchir certains paliers. C'était une marche de plus en fait. »
Retrouvez la suite de cette interview dès demain !