Edito: On redécolle

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
Face à une équipe monégasque en pleine déliquescence, l’ASSE a enfin retrouvé le bon goût de la victoire.Sans briller outre mesure, et profitant des quelques brèches offertes par un jeu approximatif de l’ASM, les Verts ont su tirer profit de ce déplacement en prenant trois précieux points, ce qui ne leur était plus arrivé depuis 2 mois et demi. Souvent, au cours de notre période de doute (cela au cours de 9 journées consécutives), on a bien cru la victoire s’offrir à nous : - face à Caen on loupe le penalty de la victoire à la dernière minute (Payet) - face à Bordeaux on vendange le break du 3-1 pour finalement lâcher et se faire rejoindre à 2-2 - à Nice, à Valenciennes, à Nancy…on menait 0-1, pour finalement perdre (à Nice) ou faire match nul (à Nancy, à Valenciennes) Aussi, en proie à de sérieux problèmes d'efficacité et à une indéniable panne de confiance de ses attaquants, l’entraîneur forézien a affirmé vendredi en conférence de presse, « espérer l'arrivée de deux renforts lors du mercato hivernal. » (Galtier) Face à une trésorerie limitée, le coach stéphanois sait que « Pour recruter deux joueurs, il faudra qu'il y ait certainement un joueur qui parte. » (Galtier) Le nom le plus évident du joueur sur le départ est celui de Guirane N'Daw, très peu utilisé depuis le début de la saison, même si Christophe Galtier affirme : « Pour l'instant aucun joueur n'est venu me voir pour me dire qu'il souhaitait partir faute de temps de jeu. » (Galtier). Les dirigeants stéphanois chercheraient par conséquent deux joueurs : l'un dans le secteur du milieu de terrain (Christophe Galtier souhaite pouvoir faire tourner un peu plus ses joueurs d'ailes, Dimitri Payet et Bakary Sako), l'autre piste stéphanoise pourrait mener vert un pur attaquant. Le profil de celui-ci pourrait être affiné en fonction de l'état de forme de Sanogo en début d’année 2011. A moins que le joueur amené à partir ne soit précisément Sanogo ? Ou encore Bergessio (qui va peut-être boucler les matches aller avec 0 but inscrit à son compteur !) ?Albin Ebondo était finalement forfait pour le déplacement à Monaco (Monaco-ASSE 0-2, 17e journée de Ligue 1). Le latéral droit souffre du genou. Le jeune Nery l’a parfaitement remplacé sur la pelouse de Louis-II. Absent de l'entraînement vendredi en raison d'une gastro-entérite, Christophe Landrin était remis de sa maladie et avait été retenu dans le groupe par son entraîneur. Ce qui n'est pas le cas d’Andreu, N'Daw et Sanogo, tous trois blessés (ou en phase de reprise).Toujours est-il que l’état d’urgence n’était plus très loin d’être décrété, puisque les Verts recherchaient une victoire depuis 9 journées de championnat (depuis le succès lors du derby à Lyon). A en croire Sylvain Marchal, le problème est surtout dans la tête des Stéphanois : « Plutôt que de chercher le pourquoi du comment et ressasser les origines, il faut, à un moment donné, arrêter de trop se poser de questions. Il reste trois matches d’ici la trêve. On aura ensuite le temps de faire un vrai bilan à tête reposée de la première partie de saison. Aujourd’hui, ce qui importe, c’est d’être dans le concret et dans l’action. Il faut gagner et prendre des points. Ces derniers temps, nous avons réussi des choses intéressantes dans le jeu qui ont été gâchés par un résultat décevant. On n’avance pas trop vite. On a besoin de réenclencher la victoire, pour goûter, à nouveau, au succès et prendre des points. » (Marchal) Cette 17e rencontre de championnat entre l’ASM et l’ASSE démarra sur un bon rythme, avec notamment une équipe de Monaco bien en jambes, mais surtout un Bayal omniprésent.Le défenseur central sénégalais fut impassable hier soir, un vrai roc, pas très loin de nous rappeler le Marcel Desailly de 1998 ! En première période, Dimitri Payet fit pencher le jeu à droite exagérément.Puis ce fut la surprenante ouverture du score de Laurent Batlles sur une passe décisive de…Rivière.Emmanuel Rivière a certainement retenu la leçon de Bordeaux (il avait oublié Bergessio à sa droite sur une balle de break toute faite). Mais après réflexion sur les images proposées par la télévision pour ce but à Monaco, il semble que Rivière ne fasse pas exprès de passer le ballon sur sa gauche, finalement un caviar pour Batlles… La grosse présence athlétique de la défense stéphanoise en première mi-temps rassura et permit à toute l’équipe de tenir la baraque jusqu’à la pause.Les Foréziens furent récompensés par une invincibilité derrière, ils furent surtout solidaires dans leur jeu et dans leurs têtes.Mais ne nous méprenons pas : ce sont surtout les Monégasques qui furent navrants. Ainsi, attention à ne pas trop rendre cette victoire facile, accomplie sans la moindre difficulté, telle une victoire exemplaire et référence.Car en face, à la fois Monaco a eu les occasions pour égaliser, et surtout, Monaco eut un niveau de jeu proche du néant.Les Verts doivent ce matin relativiser ces trois points, en savourant sobrement ce retour de la gagne.D’autant qu’il y a bien main de Bocanegra. Elle aurait pu nous coûter cher.Une fois encore ce sont deux milieux qui marquent…pas un avant-centre. Ce qui inquiète toujours, c’est ainsi la pauvreté du jeu de notre attaque, portée pendant presque 90 minutes par Rivière. La dernière victoire datait du 25 septembre dernier... Une éternité.On a réellement eu peur de fêter une sale série de 3 mois pile sans victoire sous le sapin (25 décembre).Mais finalement on a redécollé. LA FIN DE LA DISETTE ? La disette est le manque de certaines choses utiles, comme par exemple des victoires à trois points, pour l’ASSE depuis des lustres.Comme à Nancy ou Valenciennes récemment, l’ASSE avait fait le plus difficile en ouvrant la marque. Mais contrairement à leurs deux derniers déplacements, les Verts ont réussi à faire ce qu’il fallait pour garder cet avantage. En effet, ils surent se mettre à l’abri avant que le nul ou le pire n’advienne. A l’approche du dernier quart d’heure (moment où l’ASSE a pris la mauvaise habitude de craquer et de perdre 3 points…), c’est le prometteur Sako qui a fait la différence sur un coup franc supersonique !Ces trois points font un bien fou aux hommes de Christophe Galtier, après presque trois mois de disette. « Par ce succès, on bonifie nos quatre matches nuls consécutifs qui n’étaient pas de si mauvaises opérations que ça. Ce soir, nous avons fait preuve de réalisme. Samedi prochain, c’est un match compliqué face à Arles qui nous attend. Je ne fais pas le faux modeste car Arles nous avait battu en amical. Il faudra être aussi concentré que ce soir. La situation actuelle de Monaco me rappelle la nôtre, la saison dernière. Ils ont une bonne équipe et je pense qu’ils vont s’en sortir. » (Jérémie Janot)« Je suis vraiment heureux pour le groupe qui vit très bien. Il y a un super état d’esprit. Tout le monde adhère au projet. Il faut continuer dans cette voie et surtout ne pas s’enflammer. Arles sera un adversaire coriace : ils l’ont prouvé face à Lille, hier soir. Il faudra essayer de battre Arles et ensuite se déplacer à Lille pour réussir un exploit.» (Laurent Batlles) « Ce qu’on retient, avant tout, ce sont les trois points de la victoire. Certes, Monaco a eu, en majorité, la possession du ballon mais nous avons été efficaces. Aujourd’hui, nous comptons 25 points. Le top serait d’en avoir 31 à la trêve. Mais, avant tout, nous avons besoin de renouer avec la victoire devant notre public face à Arles, samedi prochain. Il ne faudra pas les prendre à la légère.» (Loris Nery) « Cela faisait longtemps qu'on attendait cette victoire. Je suis soulagé. On creuse l'écart avec ceux de derrière et on se rapproche devant. On reste sur cinq matches sans défaite. On n'a pas vu le meilleur Saint-Étienne ? Je m'en fous. J'ai vu une équipe très combative et solidaire. On s'est accrochés jusqu'au bout. On a eu la réussite qui nous fuyait ces derniers temps. A partir du moment où on a mené 2-0, les choses ont été plus simples.» (Christophe Galtier) « On était venu à Monaco pour gagner. C’est mission accomplie même si nous avons eu des difficultés en seconde mi-temps car nous avons eu du mal à garder le ballon. Cette victoire nous fait du bien. On avait besoin de retrouver le goût de la victoire et surtout d’ajouter trois points car nous n’avancions qu’à petits pas. Ce succès nous fait faire un bon pas en avant au classement. » (Loïc Perrin) Sacré Loïc ! Lui qui rêvait de Monaco l’été dernier ! Hier, nous eûmes en effet des symboles assez fabuleux : 1) Loïc Perrin : il a failli aller au bras de fer pour rejoindre cette (pauvre) équipe de la Principauté désormais en pleine crise ! Le capitaine de l’AS Saint Etienne Loïc Perrin était en effet très proche de s’engager en faveur de l’AS Monaco. Repositionné à son poste de prédilection de milieu de terrain récupérateur depuis l'arrivée d'Albin Ebondo, Loïc Perrin n'oubliait pas pour autant l'AS Monaco à la fin de l’été dernier : « Le mercato finit le 31 août. Il me reste un an de contrat. L'ASSE a demandé 3 millions à Monaco pour mon transfert. Maintenant, on verra. Je me prépare ici à Saint-Étienne parce que je sais que je vais attaquer la saison avec le maillot vert. Pour l'instant, je suis à fond stéphanois. Je ne me suis pas posé la question de savoir si j'allais re-signer. Monaco, ce n'était pas une question d'argent mais parce que j'ai vécu deux saisons galère avec l'ASSE sur un plan personnel. C'était une belle occasion de repartir à zéro ». Le milieu de terrain formé à l’AS Saint Etienne sera en fin de contrat en juin 2011 et il devrait quitter le club après suite à son refus de prolonger. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il a été proche de signer pour 4 saisons en Principauté contre un salaire de 180 000 € brut mensuel et une indemnité de transfert de 2 M€. 2) Puygrenier : il fit volte-face aux Verts en une nuit de juillet 2008, alors qu’il avait donné son accord. La presse écrivait même : « Le défenseur central de Nancy Sébastien Puygrenier va signer un contrat de 4 ans en faveur de l'AS Saint-Étienne en début de semaine prochaine, comme l'a indiqué le co-président des Verts Bernard Caïazzo. Selon lui, l'accord entre les deux clubs se serait conclu aux environs de 5 millions d'euros avec le club lorrain. Pisté par Rennes, PSG ou encore le Zenith Saint-Pétersbourg, dont il a refusé l'offre, Puygrenier a finalement préféré tenter l'aventure stéphanoise à l'âge de 26 ans. Il s'agit du troisième club pour le défenseur après Rennes et Nancy. ». Mais coup de tonnerre ! Sébastien Puygrenier, le défenseur de Nancy, ne s'est finalement pas engagé avec Saint-Étienne ! Le défenseur qui a subitement changé d'avis, est annoncé vers le Zénith Saint-Pétersbourg. Incompréhensible. L'ancien stoppeur de Nancy avait donné sa parole à Saint-Étienne. Il laisse le club forézien dans la panade. Les dirigeants stéphanois avaient fini par s'entendre avec leurs homologues lorrains si bien qu'une visite médicale était prévue juste avant la signature d'un contrat de quatre ans. Et puis le château de carte s'est écroulé. La veille au soir, Sébastien Puygrenier annonçait son changement d'avis. Hier soir à Monaco, il fut bien à la peine avec sa nouvelle équipe… 3) Bonnard : il fit volte-face aux Verts en juillet 2010. Il refuse à baisser son salaire pour porter le maillot vert au mercato l’été dernier. Libre de tout contrat depuis son départ de l'OM, le latéral droit Laurent Bonnart refusa la proposition solide de l’ASSE. Il fut alors catalogué de mercenaire et assoiffé par l'argent. Ses autres refus (trois autres clubs avant Monaco le contactèrent), attestèrent de son envie de réaliser une bonne affaire financière. Aujourd’hui il joue le maintien avec l’ASM… 4) Guy Lacombe : il fit volte-face aux Verts en mai 1998. L’ASSE, à l’issue d’une triste deuxième saison en Ligue 2 (1997-1998) est engluée dans le bas-fond du classement, à une journée de la fin du championnat. Elle se rend pour cette dernière journée à Lille. Pendant ce temps, Alain Bompard et Gérard Soler sont sur le point de faire signer Guy Lacombe pour la saison 1998-1999. Les Verts perdent pour la 15e fois de la saison lors de l’ultime journée, et ne sont sauvés d’une chute en Nationale, que par l’entremise du Mans vainqueur de Louhans-Cuiseaux. Ils finissent à une triste 17e place. Or, 24 heures plus tard, Guy Lacombe se rétracte (il fait volte-face aux dirigeants foréziens pour rejoindre finalement Toulouse alors tout frais promu en Ligue 1). Il plante là les dirigeants qui se tournent alors vers Robert Nouzaret. Douze ans plus tard, Guy Lacombe est à quelques heures d’un limogeage sec à Monaco. Saint-Étienne a-t-il enfin fini son coup de pompe ? D’où est venu ce creux de la vague, quels en sont les arguments principaux ? - Le 100e derby qui fut un bien…pour un mal - Dimitri Payet qui redescend de son nuage - Le doute constant de nos attaquants de pointe - Une défense centrale sans cesse remaniée - L’absence de Loïc Perrin, un métronome, voire un symbole de superstition pour les Verts (quand il est là on ne perd jamais, quand il est absent on coule) - Une jeunesse limitée et qui a tiré la langue rapidement après le derby : c’est bien connu les jeunes pousses sont des joueurs irréguliers. On rebascule dans la première moitié du classement, ce qui est très intéressant surtout avec la prochaine venue d’Arles-Avignon. De quoi se mettre définitivement à l’abri de toutes disettes ?
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