Edito: La dégringolade

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
La question peut paraître idiote, mais à y voir de plus près, elle mérite plus ample réflexion en commun : les Verts vont-ils de nouveau gagner un match de championnat cette saison ? Allez, poussons même le bouchon plus loin et la mémé dans les orties : l’AS Saint-Étienne ne va-t-elle pas finir par se battre avec Arles-Avignon, Nancy et Caen pour le maintien ? On le voit semaine après semaine, le moral est (re)tombé à zéro. Cette équipe ne croit plus en rien, sauf peut-être au maintien tant asséné par des dirigeants frileux après la victoire à Gerland. L’ASSE comptabilise 1 victoire seulement sur les 8 derniers matches officiels (dont 5 disputés à domicile…) ! On se répète chaque semaine : on ne joue qu’une mi-temps sur deux. C’est récurrent depuis le début de saison.Avec une attaque inexistante depuis le début de saison (Sanogo, Rivière et Bergessio au banc des accusés), on ne fera pas de miracle cette saison encore.En outre, Ebondo, Marchal et Bocanegra sont en grande difficulté depuis un mois, alors qu’ils nous avaient habitués à tellement de sécurité en début de saison ! Ajoutez à cela un jeune Guivalogui trop tendre pour les joutes de la Ligue 1 et un Dimitri Payet qui ne débloque plus les situations, et vous avez face à vous un club très faible, de deuxième moitié de tableau (ASSE-Auxerre 1-1, 14e journée). Face à l’AJ Auxerre, les Verts n’ont disputé que la seconde période. Ils ont ainsi pu refaire leur retard grâce à un but de Loïc Perrin. Or, comme d’habitude, la finition stéphanoise a fait défaut. Les Foréziens pouvaient pourtant compter sur les retours de Matuidi, Perrin et Payet. De sorte que le onze de départ avait des allures d’équipe type, dans un Chaudron décoré par un tifo géant des Magic Fans : « Nos couleurs agitent l’hexagone depuis 1933 ». Comme on s’en doutait, les Verts donnèrent d’entrée du rythme à la partie. Fidèles à leur réputation, les Auxerrois profitaient du moindre espace ou maladresse pour placer des contres. L’ASSE étalait une domination territoriale, mais butait sur une défense bourguignonne bien regroupée. Auxerre fut en revanche beaucoup plus réaliste : sur un coup franc excentré, Mignot s’éleva plus haut que tout le monde pour catapulter de la tête le ballon sous la transversale de Janot (27e minute). Ce but jetait un coup de froid dans les tribunes du Chaudron. Vexés, les Verts se donnèrent les moyens de réagir notamment par une volée de Payet qui fut légèrement trop croisée. Mais, Saint-Étienne était trop vite dépassée par la fougue auxerroise : Oliech effaça plusieurs adversaires verts, avant de frapper au ras du montant gauche de la cage gardée par Janot. La mi-temps arriva et les Stéphanois s’en sortaient bien. Au retour des vestiaires, la réponse stéphanoise fut enfin efficace : décalé par Sako, Matuidi exécuta un centre tendu que reprit victorieusement Loïc Perrin « camouflé » derrière trois joueurs auxerrois. Le capitaine stéphanois signa son retour dans le groupe de la meilleure des façons. Les Verts vont toujours mieux lorsque Loïc Perrin est valide. Revigorés par cette égalisation, les Stéphanois démontraient un peu plus d’assurance dans la construction de leur jeu. Saint-Étienne poussait fort pour faire basculer la partie. Sako continuait de creuser des brèches sur son côté gauche. Or, les Bourguignons ne se contentèrent pas de défendre. En toute fin de match, Janot repoussa une reprise à bout portant de Coulibaly. Autant dire que le match fut des plus ouverts et les trois possibilités « 1N2 » furent envisagées.Stéphanois et Auxerrois se quittent sans vainqueur, mais avec un point chacun dans leur panier. La dégringolade que vivent les Verts depuis deux mois est une sacrée mauvaise blague.Une dégringolade est une chute avec des rebonds successifs et incontrôlables.Avec l’ASSE il s’agit d’une descente précipitée, plus vite qu’on ne voudrait.Ce que nous vivons depuis deux mois. Jusqu’à quand ? ET SI ON DESCENDAIT ? Inutile de rechercher la trace de notre rêve du mois de septembre dernier : on va effectivement bien lutter pour ne pas descendre en Ligue 2. Les Verts nous ont ainsi montré leurs deux visages : plein d’allant et d’envie en début de saison, puis plein de doutes et de désarroi depuis deux mois. C’est bel et bien une troisième saison galère de suite qui s’annonce. La victoire dans le 100e derby a clos le rêve.Désormais on ne rit plus et notre moral baigne dans les chaussettes. Les Stéphanois vont surtout continuer à jouer la Ligue des Champions sur Playstation. On s’aperçoit petit à petit que notre équipe est en papier mâché. Il est clair comme de l’eau de roche, que la victoire dans le derby a fait exploser la belle machine en plein vol.Les performances de Dimitri Payet en août et septembre ont tronqué le niveau réel de l’équipe.Depuis deux mois, on glisse au classement comme une luge sur une pente vallonnée du Forez. Bordeaux et Lyon nous ont (déjà) doublé ! Pour deux équipes qui ont (paraît-il) loupé complètement leur début de saison, on repassera ! A ce rythme, on va peut-être finir par descendre ? Pourquoi cette question serait abusive au vu du classement serré de Ligue 1 ? L’effet de balancier a fonctionné à merveille : en septembre on jouait le titre et on était les plus forts, et maintenant on est devenus des pestiférés.On a successivement soufflé le chaud, puis le froid.Un peu frustrant comme situation ne trouvez-vous pas ?Regarder de nouveau nos performances sur deux mois et vous ne serez plus très loin de ce compte-là. A la mi-temps le buteur auxerrois, Mignot, a osé lâché une bêtise plus grosse que lui à la télé : «…ils ont de grandes individualités devant, il faut que nous soyons prudents. ». Est-ce de la moquerie (ironisée au possible) ou ne s’est-il pas renseigné sur le niveau réel de nos deux attaquants « vedettes » Rivière et Bergessio ? Le milieu de terrain stéphanois Laurent Batlles estime que « le partage des points est plutôt logique. » Pourtant, il avoue que « l’ASSE se méfiait particulièrement des contres auxerrois », même si les Verts ont fait preuve d’expérience tactique pour ne pas se faire piéger. Le résultat n'est pas frustrant. On est tombé sur une très bonne équipe d'Auxerre qui, en plus, a marqué le premier but. Et c'est toujours difficile de les battre, à domicile comme à l'extérieur. On a fait ce qu'il fallait pour revenir au score. On aurait pu gagner en deuxième mi-temps, mais eux aussi avec leur dernier coup de pied arrêté. Le nul était mérité pour les deux formations. Les derniers matches, on avait fait de très bonnes entames, sans marquer et à chaque fois qu'il y avait une occasion en face, il y avait but. On a eu un peu peur d'Auxerre qui joue beaucoup en contre. On ne s'est pas livré comme d'habitude ce qui a donné un match serré en première période, » (Batlles) Christophe Galtier rappelle sans cesse qu’il y a des matches qu’il faut savoir ne pas perdre. Celui-là en fait certainement partie : « Ce nul, c'est le verre à moitié plein. Par rapport à notre dernier match en championnat, dans le contenu et face à un adversaire européen, je pense que nous avons fait un match assez plein. Surtout quand on est mené au score par une équipe comme Auxerre. Au niveau comptable, ce n'est qu'un point, mais on va quand même le savourer. En première mi-temps, nous arrivions à amener le ballon à vingt mètres du but auxerrois. Mais nous n'arrivions pas à jouer dans les espaces, et ça manquait de justesse. Auxerre aurait pu marquer un deuxième but par Oliech. En seconde période, j'ai vu mes joueurs se jeter dans la partie, ne pas lâcher. Aussi parce que cela s'est ouvert de l'autre côté, sans doute à cause de la fatigue. Je dirais que nous n'avons pas été malmenés en première mi-temps, et que nous ne les avons pas malmenés en seconde. L'équipe a montré des choses intéressantes, sur le plan défensif ou dans l'entrejeu. Elle a réussi à contrarier Auxerre. Le retour des cadres a été positif. Loïc Perrin, après six semaines d'absence, a apporté sa clairvoyance et son sens du but. Matuidi a joué plus haut pour gêner N'Dinga et Pedretti. Que manque-t-il à mon équipe ? Marquer des buts ! Il faut insister sur le plan de l'animation offensive. Cela passe par un travail mental, mais surtout sur le terrain. Il faut forcer les choses, les personnalités. Il faut se faire violence pour ne pas subir.» (Galtier) Sur les 7 prochains matches de championnat, les Verts en joueront 5 à l’extérieur.Une chute à la 17e place est-elle dans nos cordes à l’issue de ces sept rencontres ?
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