Dossier : les salaires à l'ASSE et dans le foot Français

Pros | Publié le par Thomas | 72 commentaires
Souvent cible de spéculations, le salaire des joueurs de football est un sujet délicat pour l'immense majorité des acteurs du ballon rond. Dans son édition du jour L'Equipe publie une gros cahier spécial sur ce sujet avec de nombreuses estimations. Le club stéphanois n'a pas été exempté et Bernard Caiazzo a même apporté de nombreux commentaires :

"Dans l'ensemble, il n'y a pas de folie des grandeurs, les dirigeants sont raisonnables, indique le coprésident de l'ASSE. Sur le sujet des salaires en L1, il existe deux cas particuliers : le PSG et Monaco. Compte tenu de la petite hausse de nos droits télé, il n'y a pas eu de changements de politique salariale majeurs. En revanche, je me demande ce que va faire la Bundesliga la saison prochaine avec une augmentation de 85%. C'est le championnat qui fait le plus appel aux joueurs locaux, va t-il attirer plus d'étrangers ? 
Entre dirigeants, on ne parle pas trop des salaires mais plutôt des solutions pour diminuer l'imposition et les charges sociales."

"Si, sur les rémunérations proposées, on a refait une partie de notre retard par rapport à nos concurrents, ce n'est pas le cas pour les charges qui restent bien plus importantes, souligne effectivement et à juste titre Vincent Chaudel, économiste spécialiste dans le sport. Les salaires sont un sujet socialement délicat dans le contexte actuel. Comme Football Leaks l'a révélé, il existe dans certains cas de la triche. Mais il peut aussi s'agir parfois d'optimisation fiscale afin de proposer à un joueur la même chose que ce qu'un club étranger pourrait lui proposer. Quand un joueur de talent parle de rémunération, il parle en net de charges et d'impôt."

L'AS Saint-Etienne posséderait, selon les estimations de L'Equipe, le 8ème plus gros salaire moyen (hors primes !) du football hexagonal derrière, dans l'ordre, Paris (470k€), Monaco (198k€), Lyon (146k€), Marseille (130k€), Nice (82k€), Bordeaux (80k€) et Lille (75k€)

Dans le Forez, le salaire moyen est très légèrement au dessus de la moyenne nationale : 52 000€. Encore une fois, et il est important de le souligner, cette estimation ne prend pas en compte les diverses primes individuelles et collectives qui, on le sait, sont importantes chez les Verts. En instaurant le système du salary cap, Bernard Caiazzo et Roland Romeyer ont été les précurseurs en France de ce système avec une base fixe et des primes pouvant aller jusqu'à 40% de la base. 

TOP 10 des salaires à l'ASSE :
1) L.Perrin 90 000€
2) S. Ruffier 90 000€
3) H. Saivet 90 000€
4) N. Roux 85 000€
5) K. Théophile-Catherine 85 000€
6) J. Clément 80 000€
7) R. Hamouma 80 000€
8) C. MBengue 80 000€ (WOOOOOOOOW)
9) J. Veretout 75 000€
10) F. Lemoine 70 000€
11) K. Monnet-Paquet 70 000€

Les deux premiers ont en réalité une rémunération bien supérieure. Ils possèdent, aux titres de "joueurs importants" une prime annuelle garantie. Ainsi, le portier est le joueur le mieux payé dans la Loire avec des émoluments assurés à 2.9M€ par an.

"Pour que les résultats sportifs ne changent pas l'économie du club, il faut des primes fortes donc que les salaires de base fixes soient tenus" explique Caiazzo, étrangement bavard dans un dossier pourtant si délicat. 

Le quotidien sportif révèle également quelques clauses. Ainsi, le néo-stéphanois Léo Lacroix serait assuré de voir sa rémunération fixe grimper de 25% (de 40k€ à 50k€) s'il est titularisé 20 fois en L1 cette saison. Il l'a déjà été à 10 reprises.
Dans l'autre sens, l'expérimenté Jérémy Clément perdrait 50% de sa base fixe s'il honore sa dernière année de contrat sous le maillot vert l'été prochain. L'ancien parisien passerait de 80k€ à 40k€. 

Et le président Caiazzo continue de s'étendre sur le sujet : "Si l'ASSE termine au délà de la 8ème place, aucune prime de classement ne revient aux joueurs". A l'inverse, "à partir de la 8ème place, toutes les primes de classement vont aux joueurs. Dans ce modèle, la notion de risque sportif a été transférée aux joueurs. L'ASSE est le seul club en France à ne pas avoir perdu d'argent depuis 7 ans. Ainsi, financièrement ce système ne change pas la vie du club. Mais celle des joueurs, oui. Ils savent qu'il existe une très grosse différence entre finir huitième ou troisième, au-delà du sportif. Ça leur paye pratiquement leurs impôts."

Mais si ces chiffres sont hallucinants pour un citoyen lambda, ils sont loin d'atteindre le Top 30 du football hexagonal. En effet, si l'on prend un peu de recul, Stéphane Ruffier et Loïc Perrin sont très loin d'atteindre le Marseillais Florian Thauvin, estimé à 240 000€ brut mensuel et prenant place à la dernière position du Top 30 Ligue 1. 
En haut de ce Top, trône évidemment le parisien Thiago Silva, touchant 1.1M€ mensuel. Le Brésilien pourrait même encore espérer une augmentation avec sa prochaine et probable prolongation de contrat. 7 des 10 premières places sont monopolisés par le PSG. Les anciens stéphanois Blaise Matuidi et Bafétimbi Gomis émargeraient à 750 000€ dans la capitale et 420 000€ sur la cité phocenne quand Mario Balotelli recevrait 450 000€ sous le maillot des Aiglons.
Pas loin du Forez, dans le club d'un certain JMA, Alexandre Lacazette et Matthieu Valbuena toucheraient chacun 350 000€ chaque mois. Grenier (320k€), Fekir (300k€), Nkoulou (300k€), Gonalons et Yanga Mbiwa (280k) les suivent. Encore une fois, les stéphanois sont loin de rivaliser sur la taille de leur porte monnaie. 

De l'autre côté de ce classement qui donne le vertige, Metz (24 600€), Nancy (23 900€) et Dijon (20 600€) possèdent les salaires moyens les plus faibles. 

N.B : L'intégralité de ces chiffres sont exprimés en brut mensuel (hors primes). Un joueur dont le salaire brut mensuel (hors primes) est estimé à 100 000€ perçoit au final 42 350€. 
Photo de Loïc PerrinPhoto de Stéphane Ruffier
chevron_right Voir la fiche de Loïc Perrin, Stéphane Ruffier
keyboard_arrow_down Commentaires (72) keyboard_arrow_down