Caïazzo raconte les tractations pour la succession de Galtier

Pros | Publié le par Tibo | 26 commentaires
L'AS Saint-Etienne a bossé durant plusieurs semaines pour trouver le remplaçant de Christophe Galtier. Une recherche longue, que Bernard Caïazzo raconte dans les colonnes de France Football. De Fabio Celestini en passant par Eric Roy, Paul Le Guen et bien sûr Patrick Vieira et Claude Puel.

Du 15 au 21 mai. «La cellule de recrutement dirigée par David Wantier, sous la responsabilité de Dominique Rocheteau, commence à prendre des contacts. Elle a déjà reçu une cinquantaine de candidatures. Ça part dans toutes les directions. Eric Roy, Fabio Celestini et Paul Le Guen, qui ont postulé, sont les premières personnes rencontrées. Claude Puel et Antoine Kombouaré sont aussi ciblés, mais eux n’ont pas postulé et sont sous contrat. On nous propose aussi Franck Passi, Sabri Lamouchi, Jean-Pierre Papin... Ce sont certainement des gens compétents, mais il nous faut un coach, français ou étranger, avec une dimension internationale. Et puis, un coach de haut niveau ne postule pas, on vient le chercher. Nous prenons contact avec Claudio Ranieri, Claude Puel, Patrick Vieira. Et avec des entraîneurs argentins passés par la France comme Gabriel Heinze, Marcelo Gallardo ou Lucas Bernardi. Mais ils sont en plein Championnat et il est difficile de les rencontrer.»

Lundi 22 mai. «Nous avons une conversation téléphonique avec Claude Puel après la dernière journée du Championnat anglais. Southampton semble hésitant à son sujet. Il nous explique qu’il doit voir ses dirigeants le lendemain, et qu’en cas de départ le projet de l’ASSE pourrait l’intéresser. Nous avions l’intuition qu’il ne resterait pas, mais que les discussions avec son club pouvaient durer. La suite nous a donné raison. On nous a fait savoir qu’Antoine Kombouaré avait envie de venir, mais qu’il était bloqué par Guingamp, ce qui est logique. Nous voulons rester corrects avec les clubs, et nous savons qu’Antoine n’est pas du genre à partir au bout d’un an. Patrick Vieira m’appelle de New York pour une première discussion.» 

Mardi 23 mai. «Avec Rocheteau, nous rencontrons Fabio Celestini à Paris à la demande de la cellule de recrutement, qui nous le présente comme le nouveau Lucien Favre. Il me fait une bonne impression, son approche est originale. Il est monté avec Lausanne, mais vient de terminer avant-dernier du Championnat de Suisse. Peut-être qu’il deviendra un très bon entraîneur, mais le contexte stéphanois nous impose d’être plus exigeant.» 

Mercredi 24 mai. «Patrick Vieira me rappelle pour me dire qu’il est très motivé par notre projet. Je suis surpris par son enthousiasme, sa détermination. Il doit venir en France début juin. Le même jour, nous apprenons qu’Oscar Garcia, le coach catalan du Red Bull Salzbourg, veut partir. Cela peut-être une belle opportunité, car son équipe pratique un jeu spectaculaire. De source sûre, nous savons que l’OL l’avait rencontré l’année dernière à l’initiative de Gérard Houllier, qui l’a recruté au RedBull. Rendez-vous est pris pour le lundi suivant.» 

Jeudi 25 mai. «Roland et moi déjeunons à l’hôtel Riviera, à Beaulieu-sur-Mer, avec Claudio Ranieri. Nous tenons à la confidentialité. À peine arrivé, le voiturier,qui est de St-Chamond,nous lance: “Ah,je vois qu’il y a de l’ambition à Saint-étienne!” Le contact est très chaleureux, on parle près de trois heures et Ranieri nous dit que le projet l’intéresse. Il nous demande de lui envoyer une proposition financière, ce que nous faisons dans les quarante-huit heures. Elle nous semble énorme, mais elle ne lui conviendra pas. Ranieri coûte 3millions d’euros nets d’impôt par an. Avec cinq adjoints, on monte à 10 millions. Ranieri, qui est un gentleman, nous demande un délai jusqu’au 15 juin. On comprend qu’il veut tester le marché. Il faut féliciter Waldemar Kita de l’avoir fait signer. L’ASSE n’a pas la capacité de réaliser de tels investissements, mais si nous aboutissons dans notre recherche d’investisseurs, cela pourrait être possible à l’avenir.»

Mardi 6 juin. «Rendez-vous avec Patrick Vieira du côté de Cannes. Roland part à 5 heures du matin en voiture de Saint-étienne et fera l’aller retour dans la journée. Il se donne au club sans relâche. Dominique est descendu de Paris. La discussion est passionnante. Patrick dégage une grande maturité. On se dit qu’on tient peut-être un coup, comme Blanc à Bordeaux ou Zidane au Real. Patrick n’en fait pas une question d’argent,il est motivé par le projet. New-York City acceptera t-il de le lâcher en pleine saison ? Il semble assez optimiste.» 
 

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