Blasons maudits

Pros | Publié le par Tibo | 6 commentaires
Les Cahiers du Football se penchent sur les blasons des clubs Français. Le 5e épisode cette série héraldique, est notamment consacré à l'AS Saint-Etienne, à découvrir ci-dessous. Pour voir l'article entier, cliquez-ici.


L’ASSE sera, un jour, entraînée par Quique Flores. C’est écrit dans l’expression "Quique your ASSE". À part cela, Saint-Étienne joue en vert, d’où leur surnom, les Verts. L’origine de ce sobriquet et du choix de la couleur est mystérieuse car c’est la teinte qui se voit le moins sur l’herbe et si cela camoufle aux adversaires les appels de Nolan Roux, cela les rend difficilement visibles aussi de ses partenaires. Certains situent cet amour pour le vert dans la tradition forézienne de l’apéro: on s’y invite en effet fréquemment à prendre un vert. "À ta santé", dit l’un, "À la tienne", répond l’autre, "À la santé tienne", s’exclame-t-on en chœur. D’autres y voient un hommage au ver, petit annélide travailleur que l’on emploie à faire des trous dans les meubles Manufrance afin qu’ils aient l’air d’antiquités et qu’on puisse les refourguer ailleurs qu’à la Camif.
 
Saint-Étienne, donc, n’est pas taillé pour la gloire. L’ASSE est plus célèbre pour ses défaites que pour ses victoires, ce qui lui fait un point commun avec Napoléon. Autre similitude: tous deux manquent d’Eugénie. La preuve, les Stéphanois sont représentés par des emblèmes simplistes et verticaux comme des barreaux de prison, une relance de Bayal Sall ou des poteaux carrés. Les dorures de la fin des années 70, alors justifiées par le statut du club, ont été abandonnées quand il est tombé de son piédestal. Le rectangle qui, du temps d’Herbin, figurait un gazon soigneusement nourri au KB Jardins prend, à la descente en D2, la forme d’un écu, plus exactement d’un "écu de chevalier". Comme dans Braveheart ou Le Seigneur des Anneaux, ces films d’écu. Cet écusson version "vaches maigres" colle plus à la modestie enracinée dans la cité. La vie à Sainté n’a certes jamais été une soirée au Casino, mais il y a un juste milieu à tout: trop à l’Étrat en D2, l’ASSE remonte en 86.
 
Depuis, tel le Petit Prince, elle ne cesse de poursuivre une petite étoile dont on se demande bien ce qu’elle signifie si ce n’est une tentative d’en refaire voir au voisin lyonnais, dont la gloire est d’autant plus aveuglante qu’il n’est qu’à un jet de pierre de son rival ligérien. Et la Loire avec un jet, ça donne Gloire.
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