ASSE TFC: LA SPIRALE EST JUSTE STOPPÉE

Pros | Publié le par Franck | 0 commentaire
A une minute près l’AS Saint-Etienne s’est évité une 4e défaite consécutive qui non seulement aurait plongé tout le club dans l’incompréhension (après avoir pris 7 points sur 9 possibles d’entrée de saison), mais qui aurait également déclenché le mécanisme peu recommandé de crise sportive. En développant un jeu offensif volontaire (mais extrêmement brouillon à l’extrême) et en encaissant un but vraiment imparable, l’ASSE a affiché des motifs d’espoir.Certes, ce n’est pas une victoire, mais ce n’est pas une grave défaite surtout (ASSE-Toulouse 1-1, 7e journée de L1, saison 2011-2012).En effet, après un début de saison convainquant statistiquement parlant, Saint-Etienne n’avançait plus d’un iota depuis un mois, et payait les innombrables absences dans son effectif (blessures très graves, suspensions, petits pépins physiques, bannis…). Même les recrues de dernières minutes alignées dernièrement ne pouvaient inverser la tendance, faute d’intégration lente dans le groupe et dans le jeu stéphanois. Après Sochaux,, Lille et Lorient (3 défaites de rang), on avait logiquement la frousse de voir hier soir les Verts de nouveau tomber face aux hommes d’Alain Casanova. Ce nul in-extremis est ce matin porteur d’espoir, bien qu’il fut long à se dessiner. Il est surtout mérité car le Téfécé n’a pas montré autre chose que de l’opportunisme et un jeu résolument axé sur le contre. Samedi passé, la lourde défaite 3-0 à Lorient avait sérieusement ouvert les brèches d’une mini-crise. Cette dernière n’est pas éteinte ce matin, car il n’y a pas eu que des choses rassurantes sur la pelouse de Geoffroy-Guichard hier. Avec 9 buts encaissés sur ses 4 derniers matchs, l’ASSE pêche surtout en défense. Ce serait une faute professionnelle de ne pas s’en rendre compte de prime abord. La faute est-elle uniquement liée aux nombreux absents ? Pas seulement pour Robert Herbin, qui a stigmatisé les nombreux défauts de l’arrière-garde stéphanoise. L’ancien entraineur légendaire de l’ASSE déplore que le secteur de jeu qui ait bénéficié de tant d’attention pendant l’été, soit aujourd’hui le point faible de l’équipe : « Nous concédons trop de buts alors que l’objectif en début de saison était de renforcer la défense. On me dit qu’il manque des joueurs expérimentés, c’est vrai mais cela ne peut constituer une excuse. Ces lacunes défensives ne sont pas de nature à rassurer les joueurs mais plutôt à les inciter à se montrer encore plus prudents. On devient vulnérable car il y a une cassure entre les lignes. L’absence de Perrin est préjudiciable. Même si cela ne saute pas aux yeux, il compense le mauvais placement de ses partenaires. Ce n’est pas un meneur mais d’une certaine manière, il mène le bal. Il n’y a personne pour mettre de l’ordre, exiger certaines choses. » (Robert Herbin) Christophe Galtier doit incontestablement se focaliser sur cette défense en papier mâché rapidement. Aussi, privé de nombreux éléments en défense, l’AS Saint-Etienne est en train de plonger au classement. Ce n’est pas le point glané hier soir qui nous a remis en celle d’un strict point de vue comptable. L’ASSE est en quête de points pour se rassurer d’abord : « Je suis un peu inquiet sur le plan comptable avant le match face à Toulouse car on a besoin de points. Il n‘est pas question de se cacher derrière le fait qu’il y avait des jeunes dans l’équipe, ou de parler de l’absence des blessés ou des suspendus. Les jeunes, s’ils sont là, c’est qu’ils ont des qualités. Je n’ai pas d’inquiétude sur l’état d’esprit du groupe. On va batailler plus. Par contre, il ne faudra pas lâcher comme on l’a fait à Lorient dans le dernier quart d’heure où on prend deux buts. » (Jean-Pascal Mignot) La victoire fuit notre équipe depuis la 2e journée de championnat, ne l’occultons pas. Il faudra grandement réagir sur les trois prochains matches (8e, 9e et 10e journées) sous peine de vivre une nouvelle saison galère comme celles de 2008-2009 et 2009-2010. Le recrutement était paraît-il ambitieux ? Mais pour obtenir des résultats très rapidement, il ne faut pas renouveler à ce point à un effectif ! Or, l’AS Saint-Etienne s’était bien lancé dans ce championnat de Ligue 1, avant ce brutal coup d’arrêt matérialisé par trois fessées consécutives. Avant de recevoir Toulouse, Christophe Galtier avait tenu à calmer les premiers signes d’agacement (début d’une mini-crise ?). Il avait rappelé en conférence de presse que le club avait fait des choix stratégiques cet été, et qu’ils étaient les bons ? Tel un Premier Ministre, le coach stéphanois a souhaité défendre son programme : « La jeunesse coûte toujours des points et fait des petites erreurs. Dans ses conditions, il faut être très indulgent et patient. Le groupe ne se connaît pas encore parfaitement. À cause des blessés et des arrivées tardives, les réglages n’ont pu se faire mais le groupe est très motivé. Pour surmonter cette période et en attendant de pouvoir enchaîner davantage de séances de travail, il faudra revenir sur un jeu plus simple et sur les fondamentaux qui nous ont permis de récolter des points en début de championnat. Il y a toujours une obligation de résultat. Ceci dit, on ne doit pas jouer avec un poids ou une chape de plomb sur les épaules. On doit jouer avec beaucoup de générosité et d’engagement. On doit jouer à fond. La jeunesse a, certes, des défauts mais elle a des qualités. Je crois fortement en la qualité des jeunes que j’ai dans l’effectif. Je sais qu’ils vont apprendre rapidement.» (Christophe Galtier) Ce qui inquiète les supporters Verts c’est qu’en trois matches, l’AS Saint-Etienne est passé d’un potentiel leader à une équipe de ventre mou du classement de la Ligue 1. L’agacement vient surtout du fait que le club forézien paie la constitution d’un groupe un peu trop restreint pour espérer faire mieux en Ligue 1 (restreint par les départs de cadres titulaires, les blessures graves, les mises à l’écart de Monsoreau, Bayal et Sanogo). Un argument que Fabien Lemoine balaie d’un revers de la main. L’ancien rennais, arrivé cet été, a répété que l’ASSE avait décidé de miser sur l’avenir (les jeunes, les joueurs prometteurs de L1 comme Clément, Ruffier, Mignot, Lemoine, Kitambala), ce qui engendrait certains problèmes : « Je ne pense pas que l'effectif soit limité. On n'avait simplement pas prévu qu'on aurait autant de blessés et de suspendus. A Lorient, tous les médias sont tombés sur Kurt, mais le pauvre, il n'a que 16 ans. C'est sûr que l'effectif peut paraître jeune en ce moment, mais ça servira pour l'avenir. On a un bon groupe. L'important, c'est que tout le monde remette le pied à l'étrier. Il faut qu'on prenne conscience de nos difficultés actuelles, qu'on se remobilise tous et qu'on retrouve les valeurs de solidarité du début de saison. A Lorient, on a pris une petite claque, mais il n'y a pas le feu au lac.» (Fabien Lemoine) Il faut également revenir sur les bannis du groupe : officiellement blessés, Mustapha Bayal et Sylvain Monsoreau, écartés par Christophe Galtier, n’ont pas été rappelés pour ce match face aux Violets, et ce, malgré les nombreuses absences en défense (Marchal, Loïc Perrin, Ebondo, Andreu, Nery). Vu l’hécatombe en défense, Christophe Galtier aurait pu, en effet, rappeler Mustapha Bayal ou Sylvain Monsoreau, encore sous contrat, mais écartés de l’équipe première. Mais le coach stéphanois a définitivement tiré un trait sur ces joueurs défensifs pourtant salariés du club à l’instar du reste de l’équipe : « Les joueurs qui sont dans le groupe 2, il faut savoir qu’ils sont blessés. Sylvain Monsoreau est blessé, tout comme « Mouss » Bayal. Ils sont en reprise et blessés depuis quinze jours. La questionne se pose pas de savoir si on doit ou non les réintégrer. » (Galtier) Passionné s’il en est, le public stéphanois est devenu exigeant. Il faut dire qu’en 30 ans de disette, on a appris à être impatient et zappeur de plaisir, puisque notre club déçoit année après année. C’est ainsi que la saison dernière, une moitié du Kop a sifflé le manque d’efficacité d’Emmanuel Rivière, comme ce fut le cas par le passé pour Frédéric Piquionne ou une moindre mesure Bafé Gomis (épisode du Quick…). Ce matin, le point rapporté hier soir a un goût multiple. Est-il un point pour patienter avant des jours meilleurs ou avant des jours plus sombres ?Ce qu’il ne faudrait pas c’est que cette saison prenne la tournure de la saison 1995-1996 (elles se ressemblent étrangement).En 1996, après un début de saison correct, ce fut la chute en enfer. Comme cette saison, il y eut beaucoup de changements à l’intersaison 1995, notamment avec le départ de cadres comme Titi Camara, Christophe Deguerville, Franck Priou, Laurent Blanc et Piotr Swierczewsi.Comme cette saison, il y eu beaucoup de recrues (Billong, Sandjak, Thimothée, Ohrel, Séchet, Flavio Cuca). Comme cette saison il y eut la mise en place d’une grande confiance aux jeunes (Aulanier, Sagnol, Potillon, Chedli, Flauto, Moreau, Manucci, Bastou, Harchèche).Après 7 journées, l’ASSE était 12e (comme aujourd’hui) avec 9 points au compteur (un de plus par rapport à aujourd’hui), avec 10 buts encaissés (comme aujourd’hui).En mai 1996, les Verts terminent à la 19e place en ayant coulé comme un Titanic.Elie Baup fut viré à la fin du mois de février 1996, remplacé uniquement pour un match (un derby !) par Bossis (le grand Max) directeur sportif à l’époque, puis par Dominique Bathenay qui ne changea rien au problème stéphanois et au malaise du club.En effet, Maxime Bossis coacha l'ASSE lors du derby contre Lyon en 1996 (le 27 février 1996, 1-1 score final) en attendant que Dominique Bathenay rejoigne le club quelques jours plus tard.Lors de cette saison 1995-1996, Maxime Bossis fut en effet (une saison seulement) le directeur sportif de l'ASSE. Il fut ensuite licencié (descente en L2 oblige), tout comme Elie Baup (déjà déchargé de l’équipe première le 24/02/1996). Il furent licenciés pour raisons économiques. Arrivé en juin 1995, Maxime Bossis était encore sous contrat pour deux saisons avec l'ASSE. Cette saison 1995-1996, les recrues furent perçues comme des joueurs de second plan, insuffisamment revanchardes pour donner un nouveau souffle à Saint-Etienne. Jamais l'ASSE ne quitta la 2e partie du classement, ceci, avant de rejoindre la zone des relégables au soir de la 28e journée, pour ne plus la quitter. Le meilleur buteur fut Sandjak qui n’inscrit que 8 buts. L'ASSE descendait donc en L2. On ne souhaite évidemment pas une telle chute à notre équipe actuelle. L’ASSE s’est affaiblie à l’intersaison et doit rebâtir une équipe dans sa quasi intégralité, voilà tout. Sur la rencontre d’hier soir, on ne retiendra pas grand chose (dans son contenu j’entends). Les Toulousains eurent un bon coup franc aux trente mètres. La défense stéphanoise parvint à repousser en deux temps le ballon, mais Tabanou surgit aux vingt mètres pour déclencher une reprise de mi-volée de l'extérieur du gauche qui fit mouche, via une poteau rentrant. Un but superbe! Tabanou ne s’est posé aucune question et déclencha cette demi-volée tendue, qui heurta le poteau droit de Ruffier avant de rentrer. Un but imparable. Tabanou permit au match de se lancer quelque peu. Les Verts eurent longtemps le monopole du ballon, mais sans se montrer dangereux. Ils furent privés de l'égalisation par la transversale juste avant la pause.Après 60 minutes de domination (de la 30e à la 90e en quelque sorte), les Verts égalisèrent. Toulouse se laissa surprendre sur un coup de pied arrêté.Un corner fut tiré rentrant par Sako au premier poteau, où Paulao sauta plus haut que Congré et catapulta le ballon au fond des filets!Une égalisation libératrice.Sako trouva même le poteau sur une ultime tentative de coup franc (93e minute).L’ASSE fut finalement récompensée de ses efforts en arrachant ce point, grâce à l'égalisation tardive de Paulao, lui qui était incertain ces dernières heures (contracture musculaire).Toulouse manque l'occasion de rejoindre Montpellier en tête du classement, alors que les Verts sont 12e du classement ce matin.Les Stéphanois arrachent donc le nul dans les derniers instants et stoppent la spirale de défaites aux dépens de Toulousains qui n'ont pas su tuer la rencontre (occasion de Rivière dans le dernier quart d’heure). Les Verts ont surtout montré un mental irréprochable et auraient même pu l'emporter à la dernière minute (le fameux poteau sortant de Sako sur coup-franc). L ‘AS Saint-Etienne fut surtout très appliquée en début de match mais sans la moindre inspiration et sans le grain de folie qui lance un match.Démarrer un match sans ligne directrice autre que de s’appliquer à faire des passes, cela conduit inévitablement à s’exposer au pire. C’est ce qui arriva avec le coup de tonnerre de Tabanou. Cela refroidit les Verts mais pas le public qui chanta une fois encore du début à la fin. Le jeu toulousain se mit en place de la 15e minute à la 30e minute de jeu, ce qui gêna les vélléités vertes. Le jeu eut tendance à pencher à gauche avec Gradel démarqué nettement plus souvent qu’Aubameyang décidément bien faible à droite (on le sait depuis la saison dernière). Dans les mauvais points, on notera également le jeu long pathétique après l’ouverture du score Toulouse, ainsi que les 30 minutes de jeu sans la moindre action dangereuse côté forézien. L’ASSE avait l’intention de ne pas perdre, mais elle eut seulement l’intention au cours de la première demi heure (32e minute, première occasion pour Saint-Etienne par l’intermédiaire de Kitambala encore terne hier soir comme à Lorient samedi) Ce qu’il ne faudrait pas confondre c’est de savoir si on souffre d’une crise de confiance ou d’une crise de talent. C’est ce que l’on sera tenu d’analyser sur les trois prochaines rencontres de championnat. Sans oublier d’ajouter qu’une équipe qui joue mal, ne peut pas avoir la réussite avec elle.Une évidence. Un coup du sort ?Voilà ce que disaient les journalistes sur le but de Tabanou. Mais quand on joue si mal que nos 30 premières minutes, c’est quoi un coup du sort ? Comprends pas…Une équipe qui a tout donné et qui prend 1 point au final est une équipe faible, c’est évident. Les Verts furent rarement tranchant offensivement dans ce match (encore un but sur coup de pied arrêté), c’est l’inquiétude pour le futur.Saint-Etienne n’a toujours pas de fond de jeu depuis le début de saison. Les Verts pointent ce matin seulement à 3 points au-dessus du premier relégable (Brest) et déjà à 6 points en-dessous du 5e (PSG). Hier soir ce fut encore un défenseur central qui nous sauva (comme Marchal face à Nancy) en la personne de Paulao. Ce qui devrait faire du bien au brésilien.L’ASSE est parvenue à revenir au score face à des Toulousains qui ont trop reculé en seconde période. Malgré leurs imprécisions offensives, les joueurs de Saint-Etienne ont récolté les fruits de leur labeur. Ils arrachent un point qui renforcera peut-être le moral des troupes. Lors de la prochaine journée, les Verts se déplaceront en Bretagne. Ils iront affronter des Rennais, vainqueurs à Sochaux 2-6 hier soir ! Inutile de préciser l’équipe qui partira avec le dossard de favori.
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