Affaire Olivier Baraldini : trois ans fermes pour le tireur

Pros | Publié le par Raph' | 0 commentaire
Le procès des agresseurs du jeune supporter Stéphanois Olivier Baraldini, handicapé à vie après avoir reçu un tir un pleine tête en marge du match Grenoble-ASSE le 2 avril 2004, a enfin rendu son verdict. Le tireur écope de 5 ans de prison dont deux avec sursis, tandis que son complice s'en sort lui avec une simple peine de trois mois d'emprisonnement. Olivier, lui, est condamné à souffrir pour le restant de sa vie. Retour sur cette affaire et son dénouement. Tout se passe le 2 avril 2004. L'ASSE, alors 2ème de Ligue 2 et à seulement quelques semaines de son sacre, se rend à Grenoble dans le cadre de la 31ème journée de championnat. Un peu plus d'une demi-heure avant le coup d'envoi, des incidents se déroulent à la cité Mistral, à environ 400 mètres du stade, entre des supporters Grenoblois et Stéphanois. Une bagarre d'une grande violence éclate : divers projectiles sont lancés, tels des canettes et des pierres. Un jeune homme de 24 ans, Karim Aouragh, s'approche, prend un fusil qu'on lui tend et tire une première fois en l'air pour dissiper la foule. Il déclare avoir ensuite trébuché, et être "tombé sur le capot d'une voiture", ce qui a déclenché un deuxième coup, qui cette fois-ci atteignit un jeune membre des Green Angels âge de 21 ans en pleine tête, et qui fut ensuite transporté dans un état critique à l'hôpital. Karim Aouragh, qui se rendit à la police près de deux mois après les faits, parla d'un "accident", ce que contredit le professeur Rochefort, expert en balistique : "A minima, le tir a été parallèle à la chaussée, et plutôt sur une trajectoire descendante. Alors que, si le tireur était tombé à l'arrière, le tir aurait été ascendant". Mais il ajoute : "je ne dis pas que le tireur a visé : il y aurait moins de dispersion des plombs". La thèse de la tentative de meurtre a d'ailleurs été écartée, et le tireur a été poursuivi pour "violences avec arme ayant entraîné une infirmité permanente". Le fusil, qui n'a jamais été retrouvé, a semble-t-il été fourni par Kamel Boulenouane, qui l'avait acquis huit jours plus tôt. Pour Jean-Pierre Nahon, avocat général, "il fournit l'arme, donne ses instructions - fume-le, tue-le - c'est le commanditaire". La complicité de Boulenouane n'ayant pu être prouvée, il a été acquitté et uniquement condamné pour avoir jeté des pierres dans la bagarre, fait qu'il a reconnu. Aujourd'hui âgé de 27 ans, Olivier ne sera plus jamais le même. Vivant avec une incapacité de 50%, il gardera éternellement de profondes séquelles neurologiques. Son apparence physique demeure inchangée, et ne laisse pas trahir le calvaire qu'il a subi, mais les deux semaines qu'il a passées dans le coma et les mois de rééducation qui ont été nécessaires, il les a bien vécus. Il ne se souvient de rien de ces événements du 2 avril 2004, et n'est plus qu'une "coquille vide, un enfant de trois ans", un "combat de tous les instants" selon ses parents, qui attendaient du procès des explications sur le drame. Olivier était présent lors du premier jour du jugement, et s'est exprimé dès l'ouverture pour pouvoir ensuite se retirer. "Cette histoire a fait beaucoup de bruit. Depuis six ans c'est très dur à vivre, j'espère tourner la page", a-t-il seulement dit à la cour. Les accusés, eux, pourront le faire dans quelques mois à peine.
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