#ASSEASM La mayonnaise commence-t-elle enfin à prendre ? (J-8)

Pros | Publié le par Raphaël | 40 commentaires

En ouverture de cette huitième journée, l’AS Saint-Etienne recevait sur sa pelouse un AS Monaco souffrant, avec seulement 6 points récoltés en 7 matchs. Jean-Louis Gasset a remis Perrin dans le onze contre Monaco, sortant Saliba des titulaires, et Khazri a également fait son retour, poussant Nordin sur le banc. Selnaes était également de la partie.


PREMIERE MI-TEMPS : UN TRIDENT M’VILA-SELNAES-CABELLA RETROUVÉ



Dès l’entame du match, les deux équipes ont tenté de rythmer la rencontre, avec l’ASM qui a eu sa première occasion dès la première minute, sur une volée de Barecca (non cadrée). L’ascendant a ensuite été en faveur des verts comme à leur habitude en première mi-temps. Mais ce qui a surtout frappé, c’est le fait qu’on ait revu ce qui faisait la force de cette équipe la saison dernière : son milieu de terrain.

Que ce soit M’Vila qui a été le véritable patron dans tous les sens du terme sur le terrain, Selnaes qui a été encore une fois très inspiré dans la création et Cabella qui a tout simplement été intouchable avec une technique largement au-dessus de la moyenne, on a senti un milieu qui a élevé son niveau de jeu, Et cela, malgré que Monaco a eu les plus grandes peines du monde a constituer une opposition. M’Vila a été très bon dans la conservation du ballon, et ce même sous la pression adverse. Il a même dicté ses consignes à la défense centrale pour qu’elle resserre le marquage sur Falcao, et il a été précieux dans son placement défensif. Selnaes a agi véritablement en tant que numéro 8, auteur aussi bien d’interceptions défensives de grande classe que de passes lasers pour ses partenaires en attaque. L’une d’entre elle, distillée par dessus la défense des monégasques, a trouvé Khazri, à la 43ème minute, qui a été l’auteur d’un enchaînement alliant élégance et rapidité d’exécution. Cabella était lui sur tout le front de l’attaque, et n’a perdu que très peu de ballons, et surtout a été propre dans ses dribbles. Il a d’ailleurs été l’auteur d’une magnifique frappe enroulée sur la barre à la 26ème minute, au terme d’un joli mouvement offensif orchestré par plusieurs relais et des permutations entre le meneur de jeu stéphanois et ses 3 compères devant.

Diony a été très souvent à l’affût des erreurs de la défense monégasque, ce qui a permis d’obtenir un coup-franc. Son rôle assez libre à énormément gêné la défense de l’ASM dans ce premier acte.

La permutation mise en place par Gasset a perturbé également les hommes de Jardim, qui ont du subir un danger permanent venant de partout. Sur plusieurs coups de pieds arrêtés, on a vu des combinaisons travaillées à l’entraînement, ce qui montre que le travail de Gasset commence à se ressentir en profondeur dans l’équipe. La défense, quant à elle, a montré de temps en temps quelques largesses défensives, surtout par le biais de Perrin, qui n’est franchement pas dans son assiette depuis maintenant plus de deux mois. Ruffier a été l’auteur d’une superbe parade sur une frappe de Falcao en une touche à la 34ème minute, illustrant le fait que la mi-temps n’a pas été maîtrisée de bout en bout malgré plusieurs points positifs.


DEUXIÈME MI-TEMPS : UNE FINITION À AMÉLIORER


Pour changer, les adversaires du soir ont encore donné du fil à retordre aux verts, qui mettent en lumière un problème récurrent : la difficulté de maintenir un niveau constant pendant 90 minutes.

Dans la tactique de Gasset, on a vu que les transmissions et la fluidité du jeu vers l’avant s’étaient améliorées, avec certes un jeu de possession conservé, mais un nombre grandissants de jeux en triangle et une-deux qui facilitaient l’arrivée dans la surface adverse, avec en plus un pressing très haut dès la perte du ballon. Mais tout ça s’est ébranlé pendant plusieurs dès que les joueurs de la principauté ont commencé à se montrer plus agressifs dans le jeu. Ce qui montre d’une part que l’équipe doit augmenter significativement sa concentration, et d’autre part que la bonne première mi-temps est due à des verts en confiance, mais peut-être, voire même certainement, qu’elle résultait de la faiblesse affichée par les monégasques.

Le pressing mit était moins intense, ce qui est logique vu les efforts qu’il requiert, mais on a vu certains joueurs démobilisés. Outre le capitaine qui s’est encore fait enrhumé à plusieurs reprises, Kolodziejczak s’est fait prendre un nombre incalculable dans son dos, et Selnaes s’est jeté trop rapidement à plusieurs reprises. Mais on peut néanmoins noté que les joueurs offensifs se sont montrés présents en défense, montrant un grand esprit d’équipe. Ruffier a été grandiose au sortir de ce début de seconde période, avec un double arrêt notamment réalisé, même s’il a fait une sortie hasardeuse à la 56eme, laissant Falcao face au but, mais qui a heureusement raté l’immanquable en tirant sur le poteau. Dans la foulée, Khazri a marqué un second but à la suite d’un enchaînement encore une fois Khazri très rapide et d’une passe de M’vila dans l’intervalle sur un pressing de Cabella. Il a occupé davantage l’axe en seconde période par rapport à la première, et cela lui a plutôt bien réussi. Lui et Silva se sont ensuite blessés de manière simultanée, et on a eu le droit aux premières minutes de Panos, qui a eu du mal à s’imposer dans une deuxième mi-temps très rythmée.

Pour illustrer la difficulté des verts dans le jeu, Canal+ a publié les chiffres de possession vers la 70ème minute, qui ont tout simplement été les mêmes que pendant les 45 premières minutes, à la seule différence qu'ils étaient inversés pour les deux équipes, avec 66% de possession pour Monaco. On peut noter que Salibur a été très important dans la conservation du ballon au milieu de terrain, avec ses dribbles qui ont agacé ses vis-à-vis et les ont poussé à la faute, permettant de hacher le jeu et de respirer pour les verts. Nordin aura fait une bonne rentrée à la place de Khazri, même s’il a été légèrement moins en vue que face à Caen et Toulouse, et pouvait faire mieux dans ses prises de décisions, la faute à vouloir trop y aller de son but personnel. (il a effectuer une frappe qui a frôlé la lucarne de Benaglio à la 80ème notamment)

Les occasions ont ensuite afflué dans les 10 dernières minutes, et auraient permis de mener aisément 4 ou 5-0 à la marque avec plus de réalisme. D’autant plus que la défense monégasque a multiplié les erreurs de relance, et Diony aurait pu en profiter, ratant notamment une balle de but devant les cages désertées par Benaglio. Nordin et Cabella se sont très bien entendus sur plusieurs 1-2 voire jeux en triangle, et le dernier cité a failli marquer sur un exploit personnel comme en première période, en infiltrant la défense. Au final, ça fait 2-0, et compte-tenu des occasions de part et d’autres, ce score est plutôt logique, même si Monaco méritait beaucoup mieux.



BILAN


     
Forte de ses 9 points en 3 matchs, cette équipe semble enfin trouvé ses repères et ses automatismes, en plus d'avoir regagné en confiance.

Pour l’attaque, il y a une sensation de mieux qui est indéniable, même si elle demeure légère. On voit que les attaquants ont regagné en confiance après les deux victoires face à Caen et Toulouse. Gasset semble avoir trouvé la formule avec Diony et Khazri. Loïs paraît davantage plus à l’aise lorsqu’il part de loin, depuis son aile gauche, et qu’il occupe un rôle d’électron libre. Il a beaucoup perturbé les défenses de part ses courses, et a permi à Khazri d’occuper pleinement son rôle de faux attaquant. Il lui aura seulement manqué la finition sur bon nombre de ses actions, et qu’il convient donc pour lui de la retrouver impérativement, car elle pourrait s’avérer cruciale dans des matchs beaucoup plus fermés. Car sur la première mi-temps, les deux joueurs ont occupé l’axe presque autant de temps chacun. Khazri a été l’auteur de plusieurs décalages, et a montré qu’il était un joueur très complet, capable aussi bien d’organiser le jeu que de se muer en finisseur. Salibur, bien que éclipsé par le match de ses compères, a encore une fois été très percutant, et s’impose véritablement comme le titulaire de l’aile droite de l’attaque.  

Le milieu de terrain a quand à lui était souverain au moins les ⅔ du temps, et on a vu une doublette M’Vila-Selnaes véritablement à 100% dans les passes, dans la construction et l’intelligence de jeu, et dans son placement, hormis une difficulté à revenir dans le match au retour des vestiaires, et un Cabella souverain dans son rôle de numéro 10. Il a été un peu plus collectif que d’habitude, et a réussi toutes les actions qu’il avait décidé de mener personnellement, rendant sa performance incontestable. Il a fait ce qu’on attendait de lui.

Défensivement, on a vu un Kolo inhabituellement en-dessous de son niveau en première et seconde période, se faisant manger sur chaque accélération dans son dos. Subotic a été plutôt bon, en dépit de sa lenteur sur certaines offensives monégasques, alors que Perrin semble véritablement patauger dans sa médiocrité. Plusieurs fois encore, il a été coupable d’erreurs de relance et s’est fait éliminer sur des actions qu’il paraissait encore l’an dernier en mesure de stopper. Gabriel Silva lui a encore été moyen défensivement, peinant également à retrouver son niveau (peut-être qu’il n’est pas non plus forcément à l’aise), alors que Ruffier est sur un nuage depuis quelques matchs. Et c’est en grande partie grâce à lui que l’on doit des scores assez flatteurs défensivement. Car contre Paris, quand il n’a pas été là, on s’en est pris quatre, alors que contre Toulouse, les deux seuls buts qu’il se prend sont des frappes qui sont quasiment impossible à arrêter pour un gardien, même d’un grand niveau. Il faut en conclure que la mayonnaise commence à prendre, que Gasset a enfin réussi à trouver un plan de jeu en attaque en mettant un système de permutations, permettant à Diony de ne plus se retrouver isolé dans l’axe, et permettant à chacun de se retrouver dans la possibilité de créer et de marquer. Au milieu, la machine semble désormais opérationnelle avec un Cabella qui est revenu en confiance, alors que M’Vila et Selnaes sont au niveau depuis déjà quelques rencontres. La seule interrogation reste inlassablement la défense, qui pose des questions match après match : Est-ce que Perrin va revenir à niveau ou est-il définitivement sur la pente descendante ? Au sortir d'un match tout juste correct face à Toulouse (même si comparé aux performances du capitaine, il paraît être une bonne performance), Saliba doit-il être aligné à nouveau, et ce régulièrement ? Qu’en est-il de l’aile droite qui, en l’absence de Debuchy et désormais de Gabriel Silva, montre qu’il y a un désert à ce poste ?


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